Les récents débats sur «No billag» ont permis d’aborder la question de la valeur de l’information… et le fait qu’une information de qualité n’est jamais gratuite. Pourtant, lors de la campagne, bon nombre des partisans de l’initiative arguaient qu’un service public médiatique n’était « pas nécessaire pour s’informer correctement, en raison de l’existence des journaux gratuits ». C’est vrai, quoi, pourquoi payer une redevance si l’info est disponible gratuitement et facilement dans toutes les gares et sur internet? Eh bien, voici un exemple de la qualité des journaux gratuits… et de l’impact de leur modèle d’affaire (financement par la publicité) sur leur contenu et leur ligne éditoriale.
Récemment, la Coop a ouvert un nouveau supermarché à Lutry. Le jour même, « le Régional », hebdomadaire gratuit de l’Est vaudois, se fend d’une pleine page de louanges dithyrambiques pour ce nouveau centre commercial : varié, pratique, écologique, frais, local et j’en passe. Il y a tant de qualificatifs élogieux que le lecteur finit par se demander pourquoi il ne se précipite pas séance tenante à la Coop « Petite Corniche » pour profiter de ses vins régionaux, de ses fleurs parfumées, de son poulet rôti et de son pain frais et, on le devine, croustillant à souhait.
Bon, OK, cette Coop n’est pas mal, mais ça reste une Coop. Pas besoin d’en rajouter. Surtout que ce nouveau supermarché risque de rendre la vie encore plus difficile aux petits commerçants locaux.
Mais l’explication de ce torrents de louanges se trouve… juste à la page précédente. En effet, on peut y trouver une pleine page de pub payée plusieurs milliers de francs… par le nouveau centre commercial « Petite Corniche ». Ceci explique cela. En revanche, pour une information utile et objective, il faudra repasser, car servir la soupe aux généreux annonceurs est plus important.