De nouveaux traités de libre-échange sont négociés en grand secret. Ils ont pour nom TISA/ACS, TTIP/TAFTA, TPP ou encore CETA. Leurs promoteurs se contentent de dire qu’ils « favoriseront le commerce international ». Mais, pour le reste, ils taisent leur contenu exact. Ce qui n’est pas étonnant. Les versions fuitées de ces accords révèlent en effet qu’ils pourraient avoir des conséquences désastreuses sur le service public, sur le droit du travail, sur la protection de la santé et de l’environnement, sur l’agriculture, mais aussi sur la démocratie elle-même. Continuer la lecture
Archives de catégorie : non à la privatisation de l’école
Combien de défaites faudra-t-il aux privatiseurs de l’éducation?
Il faut bien admettre que les partisans de la privatisation de l’éducation au moyen du «libre choix» de l’école (en général flanqué de «bons scolaires» ou «chèque éducation») sont des gens tenaces. Malgré leurs défaites aussi flagrantes que récurrentes, ils lancent initiative sur initiative. Dernière débandade en date: Saint Gall, qui a rejeté hier le «libre choix» par plus de 82% des suffrages. Avant, il y avait eu deux défaites dans une même proportion, à Bâle-Campagne (pourtant considéré comme un terreau favorables aux écoles privées) puis en Thurgovie (pourtant un des cantons où l’UDC – grand chantre des privatisation – est la plus forte), sans oublier la piteuse pétition vaudoise du «lobby parents Vaud», à la base une initiative annoncée à grands renfort de tambours et trompettes, transformée ensuite en simple pétition, car elle n’avait recueilli qu’à peine… le 10ème des signatures nécessaires! Et que le Grand Conseil a nettement rejetée, lui faisant subir le même sort qu’un postulat libéral quelques temps auparavant.
En matière d’éducation, le peuple est donc plus lucide que ne le croient les néolibéraux. Les citoyens ont bien compris que privatiser l’école ne peut que mener à la catastrophe, baisser la qualité de l’enseignement et les conditions de travail du personnel, augmenter les inégalités sociales et les coûts, tout en ne laissant qu’une seule sorte de gagnants: les actionnaires des écoles privées. Cette constatation qui relève du bon sens suffira-t-elle à pousser les privatiseurs de l’école à cesser enfin de s’obstiner?
Le libre choix de l’école meurt de sa belle mort… mais n’a pas dit son dernier mot.
Ce matin, le Grand Conseil vaudois a nettement rejeté (par 88 voix contre 23) une pétition du lobby parents vaud demandant la privatisation de l’école obligatoire au moyen du fallacieux «libre choix de l’école».
Malgré ce nouveau revers (qui suit bon nombre de défaites cinglantes devant le peuple à Bâle-Campagne et en Thurgovie), les partisans de la privatisation de l’éducation ne baissent pas les bras. L’Alliance du Centre a annoncé vouloir déposer une motion pour que les parents qui inscrivent leur enfant dans une école privée puissent déduire les frais de leurs impôts. Donc les nantis qui choisissent cette dépense somptuaire seraient avantagés fiscalement. Et cette mesure serait d’autant plus inéquitable que, plus le revenu imposable est élevé (c’est en général le cas pour ces parents), plus la déduction permet de réduire ses impôts. Sans compter que cela priverait un peu plus l’Etat des moyens dont il a besoin pour améliorer l’école publique, notamment pour intégrer les enfants en difficulté.
Le «libre choix» de l’école prend l’eau de toute part
Il n’y a pas que les assureurs privés et leurs sbires de l’UDC, du PLR et du PDC qui se sont pris une bonne gifle dans les urnes hier. Il y a eu aussi les partisans de la privatisation de l’école, le «lobby parents suisses». Qui, après Bâle-Campagne et ses 79% de «non» au «libre choix de l’école», a vu une autre de ses initiatives demandant l’introduction d’un financement public des écoles privées et du libre choix de l’école primaire sombrer corps et biens avec plus de 83% de «non», dans un canton très marqué à droite. C’est pourtant à droite qu’elle avait reçu le plus de soutien, notamment à l’UDC, au PLR et à l’UDF.
La campagne du «lobby parents» en faveur du bon scolaire ou chèque-éducation est donc en train de se transformer en fiasco. Deux initiatives ont déjà été balayées dans les urnes. Ses initiatives lancées dans les cantons de ZH, BS, SG et SO devraient à n’en pas douter subir le même sort. Et, dans le canton de Vaud, ses velléités de lancer une initiative populaire se sont, suite à la déconvenue bâloise, transformées en une simple pétition (que le Grand conseil aura à traiter ces prochaines semaines). L’école publique a donc encore de beaux jours devant elle.
Le «libre choix» de l’école se prend une nouvelle claque
Le «lobby parent Vaud», suite à l’échec d’une proposition libérale au grand conseil, avait annoncé en grand pompe vouloir lancer une initiative populaire pour privatiser l’école grâce au «libre choix» et au «bon scolaire». Son cuisant échec lors d’un vote populaire (80% de non) à Bâle-Campagne l’avait un peu refroidi et poussé à se contenter d’une pétition. Pétition qui a été déposée hier avec… 1200 signatures à peine! Soit dix fois moins que ce qu’il aurait fallu pour une initiative. En encore, il est plus facile de récolter des signatures pour pétition, car il n’a y pas besoin d’avoir le droit de vote pour signer. En appliquant un taux de «déchet» de 15% (soit le taux habituel de signatures non valables lors d’une récolte pour une initiative ou un référendum), la pétition pour la privatisation de l’école compte à peine un millier de signatures.
Bref, le «libre choix de l’école» en terre vaudoise, c’est râpé. Une fois de plus. L’école publique et démocratique a heureusement encore de beaux jours devant elle.
Le «bon scolaire» vaudois sombre corps et biens
Le «lobby parents Vaud» vient d’annoncer qu’il ne lancera finalement pas d’initiative pour privatiser l’école vaudoise à l’aide du «bon scolaire» (ou «chèque éducation»). Une initiative qui était pourtant «prête à être lancée» depuis l’automne dernier. Mais, entre temps, les lobbyistes de l’école privée ont subi une claque monumentale dans les urnes de Bâle-Campagne, où une initiative similaire a été balayée par près de 80% des votes. Et, dans le canton de Vaud, la commission formation du parti radical les aurait plutôt fraîchement accueillis (la majorité des députés radicaux avait déjà refusé une première tentative libérale d’introduire le «libre choix» de l’école).
Le «lobby parents» se contentera d’une pétition, non contraignante et la plupart du temps sans le moindre effet. Sa présidente botte en touche dans un entretien accordé au «Temps» (disponible en ligne pour les abonnés) et prétend que la décision de se contenter d’une pétition n’est pas motivée par la débâcle de la tentative bâloise, mais doit plutôt «peser sur les débats de la refonte de la loi scolaire vaudois». Et le lobby des privatiseurs de menacer de lancer quand même une initiative, mais «ultérieurement».
Ne jouons pas avec les mots. Le retrait de l’initiative est un aveu d’échec. La votation de BL l’a confirmé: toute tentative de privatiser l’école obligatoire sera balayée dans les urnes, même si elle est joliment emballée dans un fallacieux «libre choix». L’école publique, gratuite et obligatoire est un des fondements de notre démocratie et la population y est attachée.
Faillite d’une école privée: faille du libre choix
L’actualité vient de rappeler de manière on ne peut plus claire un des défauts flagrants des privatisations: les privés peuvent faire faillite. Ça arrive même plus souvent qu’on ne le pense.
C’est en tout cas ce qu’ont appris à leurs dépens les élèves d’une école privée genevoise, comme le raconte «le temps» d’aujourd’hui. Dimanche soir, on les avertit que l’école ferme, qu’il n’y aura pas cours lundi matin, qu’ils n’ont plus qu’à trouver une autre école. Et que les écolages payés l’ont été pour rien. S’ils veulent être sûr de pouvoir bénéficier d’une formation, il ne leur reste plus qu’à retourner à l’école publique. Qui est d’ailleurs la seule à devoir accepter tous les enfants. En tout temps.
On est bien dans la logique qui prévaut lors de privatisation: Les privés font des bénéfices, mais quand il y a de la casse, c’est au secteur public d’assumer les coûts. Et dire qu’il y en a pour vouloir privatiser la formation à large échelle en introduisant le chèque scolaire.
Net rejet de la privatisation de l’école à Bâle-Campagne
De nombreux amis bâlois m’avaient dit craindre un vote positif de Bâle-Campagne sur le libre choix de l’école. En effet, de nombreuses écoles privées, notamment l’école Steiner (ainsi que le quartier général des antroposophes) et des écoles internationales, y sont très bien implantées et y jouissent d’un large soutien. En outre, un large comité de soutien, ainsi qu’une prise de position pour le moins ambiguë des verts (soutien au libre choix, mais rejet de l’initiative, allez y comprendre quelque chose) laissaient augurer d’un bon score pour cette initiative de privatisation de l’école. Bon score qui aurait certainement encouragé d’autres initiatives, à ZH (où Chantal Galladé persiste, malgré la baffe qu’elle s’est prise devant le congrès du PSS) ou dans le canton de VD.
Fort heureusement, le vote du peuple est clair et net. La privatisation a été balayée par plus de 79% des voix. Les bâlois-e-s ne se sont pas laissés duper par les initiants, qui prétendaient de manière fallacieuse «diminuer les inégalités», «contrer l’école à deux vitesses» et «réduire les privilèges». Comme si privatisation et libre choix de l’école n’avaient jamais eu pour effet d’aggraver les inégalités sociales, de créer des écoles-ghettos, de coûter cher aux contribuables et de remplir les poches des promoteurs de l’éducation-business…
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Malgré la clarté de ce résultat, le lobby parents suisse persiste. Il lancera une initiative dans le canton de Vaud. Et sa présidente de prétendre dans «le temps» d’aujourd’hui que le combat bâlois était «inégal», passant totalement sous silence que l’initiative était soutenue non pas par «quelques parents bénévoles», mais aussi par l’UDC, ainsi que de nombreux parlementaires d’autres partis bourgeois. Enfin, la présidente du «lobby parents vaud» conclut qu’«on ne peut pas ignorer une personne sur cinq quand il s’agit de formation.» Et bien si, on peut. Et, en l’espèce, on doit.
Embarras du libre choix
«Vous n’avez pas une idée d’une école où je pourrai inscrire ma fille l’an prochain? L’école publique de mon quartier n’a plus un rond et en plus, elle est pleine de pauvres et d’étrangers…». «Mon fils va à l’école primaire de Ste-Croix, on y apprend le swahili dès la 2ème! Et 50Km aller-retour tous les jours, ce n’est pas si terrible. Et le chèque scolaire couvre tous les frais d’essence.». «Moi, je mets le mien à la A-One-Education. Pratique, c’est à côté de mon bureau; je le dépose le matin et le reprends le soir». «Vous devriez penser à la pré-business school of Peney-le-Jorat. Leurs uniformes sont signés des plus grands couturiers. En plus, si les parents sont actionnaires, leurs enfants ont une bonne note supplémentaire par mois!». «Et pourquoi pas l’école coranique d’Yverdon? Elle est sortie en tête du dernier ranking.» «Et de toute façon, si ça vous plaît pas et si les enseignants ne font pas exactement ce que vous voulez, vous pouvez changer chaque année!» «Vous devriez faire comme moi. Cela fait 10 ans que tous mes enfants vont à la elite&smart boarding school of St Sulpice. Le standing y est toujours aussi élevé, mais maintenant, grâce au chèque scolaire, on nous paie pour y aller.»
Chronique de politique chronique parue dans le Tromblon.
Comment transformer la privatisation de l’école en un attrayant « libre choix »?
Une initiative pour privatiser l’école publique vaudoise sera donc lancée cet automne. Cette initiative devrait demander l’introduction du bon scolaire, instrument permettant de subventionner la fréquentation de n’importe quelle école, y compris – et surtout- privée, école que l’on pourrait librement « choisir ». Les partisans de la privatisation sont malins. Ils évitent soigneusement de parler de « privatisation », de « libre marché », de « baisses des salaires des enseignants » ou de « subventionnement des bénéfices du privé avec de l’argent public », même si c’est bien de cela qu’il s’agit. Non, ils avancent masqués avec des arguments bien plus porteurs et bien moins connotés politiquement: le spectre de l' »école à deux vitesses », la « meilleure qualité de l’école privée » et la « débâcle de l’école publique ». Mais aucun de ces arguments ne tient la route.