Le contrat de travail, c’est du temps contre de l’argent. Et c’est aussi l’obligation de l’employeur de protéger la santé de ses employés. Or, une prolongation chronique de la durée du temps de travail (p. ex. le fait de passer régulièrement 10h et plus au travail par jour) entraîne des atteintes, parfois irréversibles, à la santé. Il est donc capital que les salariés 1. sachent précisément combien d’heures ils ont passé au service de leur employeur (ne serait-ce que pour savoir combien il leur doit) et 2. qu’ils sachent si les limites maximales prévues par la législation sur le travail sont respectées (et donc si leur travail ne fait pas courir de trop grands risques à leur santé). Enfin, un employeur qui gère correctement son entreprise doit pouvoir savoir avec précision combien lui coûte le travail de ses employés, ne serait-ce que pour pouvoir facturer correctement ses prestations à ses clients. Pour toutes ces raisons, il est nécessaire de saisir de le temps de travail, ce à quoi tous les employeurs qui emploient du personnel soumis à la LTr sont actuellement obligés (art. 73 OLT 1). Continuer la lecture
Archives de catégorie : place financière
Les problèmes de politique monétaire doivent être principalement résolu par la politique monétaire
Ce ne sont pas des solutions à la surévaluation du Franc que propose la droite, c’est un programme de politique intérieure, centré sur la dérégulation. Aucune des mesures proposées n’aura le moindre impact sur le cours de la monnaie. C’est la preuve que la droite et les milieux patronaux voient, dans la surévaluation du Franc, une occasion en or d’imposer, à la « va-vite », leur lettre au Père Noël ultralibéral (cf. p. ex. les « 18 exigeances » du PLR). Et peu leur chaut si notre économie doit affronter encore longtemps un taux de change inéquitable.
Le PS préconise plutôt de répondre au problème de politique monétaire par des mesures… de politique monétaire. Continuer la lecture
Initiative « Sauver l’or de la BNS » : Entre fantasme protectionniste et délire alchimique
A l’inverse des alchimistes, l’UDC souhaite transformer l’or en plomb. Parti du fantasme nostalgico-protectionniste de l’Etalon-Or (qui n’a plus la moindre utilité en politique monétaire), l’extrême-droite veut d’une part forcer la Banque Nationale Suisse à détenir 20% de ses réserves en or, et, d’autre part, à les stocker en Suisse. Cette initiative témoigne d’une profonde méconnaissance des mécanismes monétaires et aurait des conséquences désastreuses.
La droite sabote les règles anti-blanchiment du GAFI… et la réputation de la place financière
Le secret bancaire est mort, il ne permettra plus de couvrir la soustraction fiscale. Les banques doivent mettre un terme définitif à un modèle d’affaire qui reposait sur l’argent non-déclaré. La pression des USA et de l’OCDE y a contribué. Plus le temps passe, moins communauté internationale tolère les transferts opaques dans les paradis fiscaux. Pendant des décennies, le PS s’est battu pour une place financière propre, qui mise sur la qualité de ses prestations plutôt que sur l’argent non-déclaré. Ces récentes évolutions lui donnent raison. Continuer la lecture
Quand c’est l’entreprise qui faute, sa direction doit assumer: Brady Dougan doit s’excuser
En difficulté face à des sénateurs étatsuniens, M. Dougan tente de s’en tirer en jouant celui que ses propres employés ont trahi. Et il n’y va pas de main morte : Si son établissement a violé la loi et pratiqué l’incitation à l’évasion fiscale à grande échelle, c’est, selon lui, parce que des employés n’ont pas respecté des directives internes. Et ce à l’insu d’une direction qui n’en aurait rien su et peut donc jouer les vierges effarouchées. Peu importe que cette déclaration fasse éventuellement partie d’une stratégie de défense : elle est choquante.
Lex USA et protection des collaborateurs: Où en est-on?
C’était une décision difficile à prendre: J’ai voté oui à la «lex USA», malgré les incertitudes sur le contenu, malgré le non-respect des procédures parlementaires, malgré le sacrifice des employés en lieu et place des clients tricheurs, malgré le fait que la politique soit une fois de plus obligée de voler au secours des directions des banques ayant commis l’erreur de persévérer dans leur stratégie dangereuse de captation de l’évasion fiscale.
Mon vote était justifié d’une part par les menaces graves qui pèsent sur notre place financière et, partant, sur notre économie dans son ensemble en cas de plaintes pénales aux USA contre des banques suisses. Mais il était surtout justifié par le fait que seule la «Lex USA» pouvait garantir une protection suffisante du personnel face à la livraison inéluctable des données personnelles aux USA. En effet, le Conseil fédéral livrera ces données, car le Parlement lui a donné mandat de tout mettre en œuvre pour régler le différend avec les USA. Continuer la lecture
«Accord» fiscal avec les USA: Les partenaires sociaux ont pris leurs responsabilités
L’an passé, la livraison de données de milliers de collaborateurs de banques aux USA avait à juste titre provoqué un tollé. Des employés de base, souvent sans le moindre lien avec la clientèle étatsunienne et qui n’avaient pas encouragé l’évasion fiscale, se retrouvent jetés en pâture à des autorités dont on connaît les méthodes parfois brutales. Plus choquant encore, ces employés payent pour des erreurs que leurs dirigeants n’auraient jamais dû commettre: Depuis l’affaire UBS, il était clair que tenter d’attirer l’évasion fiscale ne pouvait mener qu’à des catastrophes. Continuer la lecture