Dialogues de campagne (carnet de campagne, épisode 9) #EF2015

Dialogues (à peu de choses près) authentiques…

I. Au marché de… Vevey :

– Bonjour, Monsieur, puis-je vous offrir une rose pour vous rappeler d’aller voter ?

– Merci, mais vous pourriez pas dire aux Verts lausannois que les places de parc autour de l’Ermitage, ça va pas du tout ???

– Vous savez, je ne suis ni Vert, ni lausannois…

– Vous leur direz quand même !

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Circonvolutions à propos d’arguties… (carnet de campagne, épisode 8)

Si vous aimez les arguties, les circonvolutions, voire le coupage de cheveux en quatre, accusez les spécialistes des arguties… d’en faire. Et vous serez servis ! J’ai testé pour vous.

Le PS prépare une initiative pour rendre le financement des campagnes politiques plus transparent. L’idée est de rendre public tout don dépassant la somme importante de 10’000.—Fr. L’absence de règle sur le financement des campagnes est en effet un des graves défauts de la démocratie helvétique, et la Suisse se fait régulièrement épingler au niveau international pour cette lacune. Or, la campagne actuelle est la plus chère de l’histoire. Et les sondages donnent gagnant les deux partis qui dépensent le plus (et leurs candidats avec eux) : l’UDC et le PLR. Pourtant, ces deux partis n’ont de cesse de prétendre d’une part qu’il ne dépensent pas tant que ça, (même si « Le Temps » vient de révéler que les sommes – pharamineuses – déclarées par les candidats sont largement en-dessous de la réalité) et d’autre part, que l’argent n’influence pas le résultat du vote (mais alors, pourquoi dépensent-ils autant, si cela ne sert pas à grand’chose ???)… Par ailleurs, leurs candidats, la bouche en cœur, prétendent tous ne recevoir que des « petits dons » (de quelques centaines de francs tout au plus) ne provenant que « de simples citoyens ». Et que, si d’aventure une entreprise ou une organisation les finance, jamais au grand jamais ils ne se plient aux désidértas de leur(s) mécène(s).

Ils ne devraient donc pas craindre une règle rendant public les dons dépassant 10’000.—Fr. Que nenni ! La proposition sitôt publiée, les voilà qui la combattent, l’un parce que « ce n’est pas cette transparence-ci qui est importante », l’autre parce que « la règle pourrait être contournée », le troisième parce que le financement de la chose publique « relève de la sphère privée » et le quatrième parce que « les entreprises ne veulent pas dire qui elles financent pour ne pas fâcher certains consommateurs » ( !)… Et quand on accuse cette bande de faire des arguties pour éviter de dire que l’idée du PS est non seulement bonne, mais surtout indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie moderne… on est submergé d’arguties supplémentaires ! Ce long échange sur twitter en témoigne :

 

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La bise vs. les affiches électorales (carnet de campagne, épisode 7)

Il y a quelques années, le pire fléau des affiches électorales PS en Lavaux était l’arrachage (cf. mon carnet de campagne 2007). Dans d’autres régions du canton, c’est d’ailleurs toujours le cas et certains de nos adversaires politiques préfèrent arracher les affiches plutôt que de débattre (mes camarades du Gros-de-Vaud en savent quelque chose…).

Heureusement, dans ma région, ça a bien changé, et cela montre que le PS fait désormais lui aussi partie du paysage. Mais cela ne veut pas dire que les affiches patiemment posées (ou plutôt serrées au kabelbinder…) tiennent le coup. Il y a en effet beaucoup plus efficace qu’une horde d’arracheurs acharnés : la bise, qui, quand elle sème pas les affiches purement et simplement à tous vents, prend un malin plaisir à les tourner de telle manière qu’on ne peut plus les déchiffrer sans torticoli. Consolation, ce traitement n’est pas réservé aux affiches socialistes ; tous les partis y passent.

...après!

… et après!

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Avant la bise…

Campagne 2.0 : entendu sur les stands des #EF2015 (carnet de campagne, épisode 6)

En fait, les réseaux sociaux, le web 2.0, tout ça, ça n’a pas fondamentalement modifié la façon de mener une campagne électorale. Ce sont juste les dialogues sur les stands entre candidats, colistiers et militants qui ont un peu changé…

jicé ada and co Continuer la lecture

Vimentis, pire que smartvote, prend les gens pour des imbéciles… (carnet de campagne, épisode 5)

Je croyais qu’on pouvait difficilement faire pire que smartvote, je me trompais lourdement. Smartvote n’est en effet pas seul sur le marché des « rating ». Son concurrent Vimentis, spécialiste des sondages foireux menés avec des panels non-représentatifs, propose aussi son questionnaire. Que j’ai renoncé à remplir après la… deuxième question tant il est mal fichu. Si mal fichu que je n’ai tout simplement pas réussi à y répondre. Voici ces deux questions, qui portent sur des dossiers que je connais très bien, les ayant tous les deux traités en commission : Continuer la lecture

Smartvote, c’est toujours n’importe quoi (carnet de campagne, épisode 4)

Celles et ceux qui lisent ce blog depuis ses débuts savent que je suis loin d’apprécier l’outil de « vote intelligent » « smartvote ». J’en suis plutôt un adversaire décidé et suis navré de constater qu’à chaque élection, les médias nous abreuvent jusqu’à plus soif de ses pseudo-analyses préfabriquées. Peut-être est-ce par gain de temps. Quoi qu’il en soit, une lecture un peu attentive des questions que pose (et ne pose pas) smartvote permet de se faire une idée assez précise du peu de sérieux, de l’absence totale de contexte et donc du peu d’utilité de cet outil. Cela permet aussi de se rendre compte que la politique ne saurait se résumer à une addition de « oui », de « non », voire de « plutôt oui/non ». Comme en 2007 et en 2011, voici donc un petit commentaire de quelques-unes des questions. Continuer la lecture

Pour le Sonntagsblick, «Lavaux», c’est «l’agglo»… (Carnet de campagne, épisode 3)

Aujourd’hui, le « Sonntagsblick » publie un de ces « rankings » ou « ratings » dont les journalistes raffolent, surtout en période électorale. Cette fois, c’est le classement des élu-e-s les plus « influents » sur les réseaux sociaux. L’hebdomadaire zurichois m’y classe 3ème et premier romand, ce qui fait toujours plaisir, même si ce ranking est aussi bidon que tous les autres (d’ailleurs c’est promis, je parlerai bientôt de « smartvote »). Continuer la lecture

La saga de la page facebook (1/2; carnet de campagne, épisode 1)

Comme cela fait quelques temps que j’ai atteint la limite fatidique de 5000 « ami-e-s » sur facebook, je me suis résolu à transformer mon profil en page, ce qui permet un nombre de contacts illimité. Ce qui devait être une opération facile s’est avéré beaucoup plus ardu que je ne le pensai, n’a pas donné exactement le résultat annoncé et m’a permis d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement du plus grand réseau social au monde (même si ça reste très opaque). L’histoire mérite donc d’être racontée. A vous de juger si elle mérite d’être lue ! Continuer la lecture

Elections à la japonaise (carnet de campagne apocryphe)

Lors d’un séjour de 10 jours au Japon (certains auront remarqué que j’ai répondu à certains commentaires sans accentuation, parce que les claviers d’ordinateurs de là-bas ne le permettent guère 😉 ), je suis tombé en pleine campagne pour les élections régionales et des gouverneurs de provinces. Et, dans le petit village de Shirakawa-go (perdu dans les montagnes et classé à l’UNESCO pour ses maisonnettes à toit de chaume, mais dont le saké ne vaut pas un bon Riex), je fus témoin d’une anecdote de campagne assez cocasse…

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