Elections fédérales : l’heure du bilan 

Me voilà (enfin) réélu au Conseil national. Comme en 2011, j’ai dû attendre le résultat du second tour de l’élection au Conseil des Etats pour valider mon ticket. Géraldine Savary a fait un triomphe réjouissant, mais l’éviction de Luc Recordon laisse une grosse amertume… et surtout beaucoup d’inquiétude pour le sort de tous ceux que la gauche défend et continuera à défendre.

Les lendemains directs d’élections n’étant en général pas propice à une analyse pertinente, j’ai donc attendu un peu même si, je l’avoue, je n’ai pas encore toutes les clefs pour comprendre tout ce qui s’est passé. Continuer la lecture

Dialogues de campagne (carnet de campagne, épisode 9) #EF2015

Dialogues (à peu de choses près) authentiques…

I. Au marché de… Vevey :

– Bonjour, Monsieur, puis-je vous offrir une rose pour vous rappeler d’aller voter ?

– Merci, mais vous pourriez pas dire aux Verts lausannois que les places de parc autour de l’Ermitage, ça va pas du tout ???

– Vous savez, je ne suis ni Vert, ni lausannois…

– Vous leur direz quand même !

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Circonvolutions à propos d’arguties… (carnet de campagne, épisode 8)

Si vous aimez les arguties, les circonvolutions, voire le coupage de cheveux en quatre, accusez les spécialistes des arguties… d’en faire. Et vous serez servis ! J’ai testé pour vous.

Le PS prépare une initiative pour rendre le financement des campagnes politiques plus transparent. L’idée est de rendre public tout don dépassant la somme importante de 10’000.—Fr. L’absence de règle sur le financement des campagnes est en effet un des graves défauts de la démocratie helvétique, et la Suisse se fait régulièrement épingler au niveau international pour cette lacune. Or, la campagne actuelle est la plus chère de l’histoire. Et les sondages donnent gagnant les deux partis qui dépensent le plus (et leurs candidats avec eux) : l’UDC et le PLR. Pourtant, ces deux partis n’ont de cesse de prétendre d’une part qu’il ne dépensent pas tant que ça, (même si « Le Temps » vient de révéler que les sommes – pharamineuses – déclarées par les candidats sont largement en-dessous de la réalité) et d’autre part, que l’argent n’influence pas le résultat du vote (mais alors, pourquoi dépensent-ils autant, si cela ne sert pas à grand’chose ???)… Par ailleurs, leurs candidats, la bouche en cœur, prétendent tous ne recevoir que des « petits dons » (de quelques centaines de francs tout au plus) ne provenant que « de simples citoyens ». Et que, si d’aventure une entreprise ou une organisation les finance, jamais au grand jamais ils ne se plient aux désidértas de leur(s) mécène(s).

Ils ne devraient donc pas craindre une règle rendant public les dons dépassant 10’000.—Fr. Que nenni ! La proposition sitôt publiée, les voilà qui la combattent, l’un parce que « ce n’est pas cette transparence-ci qui est importante », l’autre parce que « la règle pourrait être contournée », le troisième parce que le financement de la chose publique « relève de la sphère privée » et le quatrième parce que « les entreprises ne veulent pas dire qui elles financent pour ne pas fâcher certains consommateurs » ( !)… Et quand on accuse cette bande de faire des arguties pour éviter de dire que l’idée du PS est non seulement bonne, mais surtout indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie moderne… on est submergé d’arguties supplémentaires ! Ce long échange sur twitter en témoigne :

 

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Protéger les salariés âgés : pour le droit de finir dignement sa carrière

Il est paradoxal qu’en Suisse, un pays à l’économie florissante, l’une des principales craintes de la population soit le chômage. Cette crainte témoigne notamment de l’attachement des Suisses et des Suissesses au travail. Il ne s’agit pas uniquement de la volonté d’assurer sa subsistance et celle de sa famille mais aussi de contribuer, dans la mesure de ses moyens, à la prospérité du pays.

Mais cette crainte, notamment par sa constance, montre surtout que le chômage n’est pas vu comme un mal passager dont il est facile de rebondir. C’est celle d’un chômage durable, qui entraîne une perte d’indépendance financière, voire de statut social. Elle est symptomatique des interrogations de la classe moyenne, qui voit sa situation se dégrader cependant qu’une minorité aisée capte une part importante des fruits de la croissance économique. Continuer la lecture

Le dernier bilan des quatre sessions de la législature (saison 4)

Même s’il reste encore quelques séances de commissions (dont les décisions seront soumises au Parlement nouvellement élu le 18 octobre), l’année parlementaire a pris fin avec la session d’automne. Il est donc temps de faire le bilan de cette dernière année de la législature. Comme les autres années (cf. mes bilans 2014, 2013 et 2012), j’ai structuré ce bilan ainsi : d’abord les principaux objets dont je me suis occupé en commission, puis mes interventions personnelles et enfin quelques autres dossiers importants. Continuer la lecture

L’avenir de l’AVS reste sur le ballant

Les élections fédérales seront cruciales pour nos retraites. D’un côté, PLR et UDC, qui ambitionnent de reprendre la majorité au National et au Conseil fédéral, prônent la baisse des rentes ainsi qu’une augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans, sans toutefois avoir la moindre solution pour aider les chômeurs âgés à retrouver du travail. De l’autre, le PS défend un renforcement du financement de l’AVS, une augmentation des nouvelles rentes et le maintien du pouvoir d’achat. Après les débats aux Etats, la balance penche, pour l’instant, légèrement du côté des intérêts des retraités et futurs retraités. Continuer la lecture

La bise vs. les affiches électorales (carnet de campagne, épisode 7)

Il y a quelques années, le pire fléau des affiches électorales PS en Lavaux était l’arrachage (cf. mon carnet de campagne 2007). Dans d’autres régions du canton, c’est d’ailleurs toujours le cas et certains de nos adversaires politiques préfèrent arracher les affiches plutôt que de débattre (mes camarades du Gros-de-Vaud en savent quelque chose…).

Heureusement, dans ma région, ça a bien changé, et cela montre que le PS fait désormais lui aussi partie du paysage. Mais cela ne veut pas dire que les affiches patiemment posées (ou plutôt serrées au kabelbinder…) tiennent le coup. Il y a en effet beaucoup plus efficace qu’une horde d’arracheurs acharnés : la bise, qui, quand elle sème pas les affiches purement et simplement à tous vents, prend un malin plaisir à les tourner de telle manière qu’on ne peut plus les déchiffrer sans torticoli. Consolation, ce traitement n’est pas réservé aux affiches socialistes ; tous les partis y passent.

...après!

… et après!

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Avant la bise…

LAMAL : comment la droite prépare la suppression du libre choix du médecin

Lors du vote sur la caisse publique, nous avons assisté à un magnifique bal des hypocrites. De nombreux élus de droite ont prétendus, à tort, que la caisse publique « supprimerait le libre choix du médecin ». On sait en effet que les Suisses sont, à juste titre, attachés à cette liberté, fondamentale pour entretenir une relation de confiance. Mais, presque en même temps, toute la droite et tout le centre ont voté une motion qui demande justement… la suppression du libre choix du médecin. Seuls le PS et les verts s’y sont opposés. En ce qui concerne les élus vaudois, même tableau : seuls les socialistes et les verts ont voté non (résultat du vote). Continuer la lecture

Campagne 2.0 : entendu sur les stands des #EF2015 (carnet de campagne, épisode 6)

En fait, les réseaux sociaux, le web 2.0, tout ça, ça n’a pas fondamentalement modifié la façon de mener une campagne électorale. Ce sont juste les dialogues sur les stands entre candidats, colistiers et militants qui ont un peu changé…

jicé ada and co Continuer la lecture

Vimentis, pire que smartvote, prend les gens pour des imbéciles… (carnet de campagne, épisode 5)

Je croyais qu’on pouvait difficilement faire pire que smartvote, je me trompais lourdement. Smartvote n’est en effet pas seul sur le marché des « rating ». Son concurrent Vimentis, spécialiste des sondages foireux menés avec des panels non-représentatifs, propose aussi son questionnaire. Que j’ai renoncé à remplir après la… deuxième question tant il est mal fichu. Si mal fichu que je n’ai tout simplement pas réussi à y répondre. Voici ces deux questions, qui portent sur des dossiers que je connais très bien, les ayant tous les deux traités en commission : Continuer la lecture