Aujourd’hui, nous fêtons ce que la Suisse a de mieux. Ce qu’elle fait de mieux. Les recettes de son succès.

Une des recettes du succès de notre pays, c’est notre service public. Des prestations de qualités proposées sur tout le territoire, y compris là où elles ne seraient jamais rentables.

Le service public, ce ne sont pas que des prestations utiles à la population et aux entreprises. C’est aussi un élément essentiel de la cohésion nationale : avec un service public fort, nous, suissesses et suisses, déclarons : peu importe qu’on habite près ou loin d’un centre urbain, dans une région rurale, dans une vallée alpine, derrière les bois du Jorat ou aux confins de l’arc jurassien, les prestations essentielles sont disponibles pour toutes et tous, avec le soutien financier de toutes et tous. Avec le service public, la Suisse rend bien hommage à sa devise « un pour tous, tous pour un ». Le service public est à nous, et pour nous.

Pour que le service public joue son rôle de cohésion nationale, il doit être présent dans tout le pays. Et il doit planifier son développement et ses investissements pour continuer à l’être à l’avenir.

La Confédération a fait un premier pas encourageant en décidant d’une stratégie nationale pour des connexions internet à très haut débit par fibre optique. C’est une prestation de plus en plus indispensable dans un monde de plus en plus connecté, dans un monde de télétravail, dans un monde où l’économie, la culture, les loisirs et les relations sociales se numérisent de plus en plus.

Hélas, à l’heure actuelle, une connexion à haut débit n’existe pas toujours dès qu’on s’éloigne du centre-ville. Par exemple, à Bourg-en-Lavaux, tout le monde ne bénéficie pas d’une connectivité suffisante. Même chez nous, au cœur de l’agglomération lémanique, la fracture numérique est une réalité et je ne peux donc qu’encourager le Conseil fédéral à poursuivre dans sa stratégie « haut débit » annoncée au début de cet été. Je sais que c’est un message qui sera pris au sérieux par notre ministre en charge de notre compétitivité économique.

Nous n’avons toutefois pas que des raisons de nous réjouir. Les récents déboires de nos transports publics montrent plutôt à quel point le service public reste fragile. Or, les transports publics sont un moyen de lutte contre le dérèglement climatique parmi les plus efficaces. La canicule que nous avons subie nous rappelle à quel point cette lutte est importante. Et il n’y a pas eu que la canicule, il y a eu aussi la terrible tempête qui a frappé La Chaux-de-Fonds, mais aussi de nombreux viticulteurs et agricultrices. Au nom des autorités communale, j’exprime ma solidarité avec toutes les personnes touchées.

Les transports publics sont donc plus importants que jamais. L’offre a connu des améliorations ces dernières années, mais elles n’ont pas toujours été accompagnées des investissements nécessaires dans les infrastructures. On croyait faire des économies et on se retrouve à devoir payer plus tard et plus cher. Et on doit malheureusement constater que toutes les régions du pays ne subissent pas ces sous-investissements de la même façon.

Les récentes décisions en matière ferroviaire qui impactent la Suisse romande et le Canton de Vaud en particulier mettent particulièrement en danger la cohésion nationale : l’horaire des transports publics 2025 contient de nombreuses dégradations de l’offre dans nos régions, et les retards de la modernisation de la gare de Lausanne ont des conséquences sur la totalité de l’offre ferroviaire romande.

En ce qui nous concerne cela impacte la desserte des gares de Cully et de Villette. Et attention ! alors que la Confédération réfléchit à réduire ses contributions financières au transport régional de voyageurs, on entend que l’horaire 2035 pourrait être pire encore. Et ce alors que l’urgence climatique ne diminue pas, bien au contraire.

C’est donc toute une région du pays, la Suisse romande, qui est laissée en plan et qui risque de rester à quai. On ne tient pas compte de ses besoins légitimes, ni actuels, ni futurs.

Eh bien, mesdames et messieurs, si nous voulons que notre pays reste à la hauteur de ses aspirations d’unité et de cohésion, nous devons nous mobiliser pour que le service public soit performant sur tout le territoire. Et nous devons nous mobiliser dès aujourd’hui. Car les prestations du service public, notamment en matière d’infrastructures, se planifient au moins 10 ans, voire 20 ans à l’avance.

L’effort de cohésion ne doit pas venir que des autorités fédérales et cantonales. Les autorités communales doivent aussi y veiller. Et c’est ce qu’ont justement à cœur vos autorités de Bourg-en-Lavaux. Certes, les investissements actuellement réalisés à Cully sont les plus visibles. Et c’est là que l’amélioration de l’offre des transports publics est la plus spectaculaire. Mais nous nous soucions aussi d’améliorer la desserte des hauts de la commune, avec une nouvelle interface de transports publics moderne et performante à Grandvaux-Pra Grana. Et nous nous battons pour maintenir la ligne de bus qui assure le lien Nord-Sud. Cette ligne est si importante pour la cohésion de notre commune. Car ses habitantes et habitants ont tendance à se déplacer sur l’axe Est-Ouest, pris que nous sommes entre les agglomérations lausannoise et de la Riviéra.

Défendre et promouvoir le service public est un engagement qui en vaut la peine. Il y a quelques années, la ligne de bus vers Chexbres et Puidoux par Riex et Epesses était menacée, les autorités locales l’ont défendue et, aujourd’hui, les bus sont souvent pleins à ras bord.

Mesdames et Messieurs, c’est la preuve que, lorsqu’elles s’engagent pour le service public, les autorités ont du succès. Elles ont du succès parce qu’il s’agit de prestations importantes pour la population, mais aussi parce que c’est un élément essentiel de la cohésion.

Mesdames et Messieurs, cette cohésion est précieuse. Faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour la sauvegarder. Vive la Suisse !