Les riches, et notamment le 1% le plus riche, sont les principaux responsables du dérèglement climatique. Et la croissance des inégalité sociales, due à une politique néolibérale qui a toujours choyé les plus aisés, risque de torpiller l’acceptation des mesures pour réduire les émissions de carbone. Il n’y aura donc pas de réduction des températures sans réduction des inégalités ! Or, pour réduire les inégalités, une bonne méthode est de renforcer l’AVS. Notre principale assurance-sociale est en effet un formidable outil de redistribution des richesses. C’est même le plus efficace et important de tous ceux que nous avons. Renforcer l’AVS, c’est donc (aussi) prendre soin du climat !
Continuer la lectureArchives de catégorie : écologie
Initiatives phytos : c’est non
Je dois avouer que j’ai eu de la peine à me forger un avis sur l’initiative « pour une eau potable propre et une alimentation saine ». En tant que municipal en charge de l’eau potable qui a dû affronter une contamination au chlorothalonil, je dois dire que son titre m’a d’abord séduit. Et puis j’ai lu le texte en détail. Et discuté avec des vignerons et vigneronnes. J’en conclus qu’il s’agit – à nouveau – d’une initiative au titre séduisant, mais au contenu trompeur, car elle ne tiendra pas ses promesses et créera au final plus de problèmes qu’elle ne veut en résoudre. Le même raisonnement est valable pour l’initiative sur les pesticides de synthèse. Je vais donc voter 2x non aux initiatives agricoles le 13 juin.
Continuer la lectureMultinationales responsables : démêler le vrai du faux
La campagne sur l’initiative « pour des multinationales responsables » bat son plein et il est parfois difficile de démêler le vrai du faux. Il faut dire que ce texte, soutenu notamment par les œuvres d’entraides, les églises, les organisations de protection de l’environnement, la gauche, mais aussi de nombreux élus des partis bourgeois et des entrepreneurs, suscite une avalanche de contre-vérités, parfois relayées même par le Conseil fédéral. Rétablissons quelques faits :
Continuer la lectureLe « mobility pricing » exige des travailleurs une flexibilité qu’ils n’ont pas
Le Conseil fédéral souhaite instaurer une tarification de la mobilité, ou « mobility pricing » en franglais dans le texte. Concrètement, celui qui utilise les transports publics ou circule aux heures de pointes paie plus cher que celui qui peut se permettre de se déplace pendant les heures creuses. L’objectif ? Mieux répartir les usagers sur l’entier de la journée et éviter tant les bouchons routiers que la surcharge des transports publics. Cela part d’une bonne intention, mais, sans refonte du droit du travail, cette idée risque bien de se transformer en poison pour les travailleurs. Continuer la lecture
Les nouveaux accords de libre-échange menacent le « modèle suisse »
Le succès du « modèle suisse » de cohésion sociale repose notamment sur la qualité du service public, sur la force de notre démocratie et sur une politique économique qui – certes imparfaitement – redistribue les richesses et privilégie la demande, en particulier le pouvoir d’achat. Ce n’est certainement pas un hasard si un pays dont tous les services essentiels (santé, éducation, eau, énergie, transports, etc.) sont en mains publiques est en si bonne santé. Le service public joue un rôle déterminant en matière de cohésion nationale et de redistribution des richesses : il garantit que les prestations nécessaires soient disponibles dans tous le pays à un coût abordable, tandis que les bénéfices des entreprises publiques reviennent aux contribuables.
Or, ces avantages sont menacés par de nouveaux accords de libre-échange qui visent à imposer le primat du marché à de larges pans du service public, tout en restreignant l’usage des droits démocratiques. La Suisse n’est pas partie aux négociations de tous ces accords (la plupart ne concerne formellement que les USA, le Canada et l’UE), mais pourrait se voir forcée de les appliquer, notamment par le biais du « Cassis de Dijon ». Continuer la lecture
«Sauver Lavaux 3»: Non à l’initiative de trop, oui à un contre-projet équilibré
Le long feuilleton de l’initiative «Sauver Lavaux 3» prendra fin le 18 mai prochain. Les citoyens se prononceront sur cette initiative excessive, mais aussi sur un contre-projet équilibré issu d’un large consensus.
Nul ne remet en doute la nécessité de protéger Lavaux. Mais ce qu’il faut protéger à Lavaux, ce n’est pas seulement le paysage, ce sont aussi les activités humaines qui l’ont façonné et qui le font vivre. Depuis les années 50, les gens de Lavaux, mais aussi les autorités cantonales, ont compris la nécessité de règles d’aménagement du territoire raisonnables qui conjuguent protection efficace et maintien des activités viticoles. Le couronnement de ces lustres d’efforts est l’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Continuer la lecture
Plus de shops ouverts en permanence = plus de nuisances 24h/24
Les ouvertures 24h/24 des shops de stations-service ne se font pas qu’au détriment des travailleurs ou des petits commerçants des villages et des quartiers. Les voisins et l’environnement subissent eux-aussi une augmentation des nuisances: La clientèle d’un shop ne s’y rend en général qu’en voiture, ce qui augmente les nuisance dues au trafic (bruit, pollution de l’air, etc.) et encourage inutilement le trafic motorisé individuel et le mitage du territoire. En outre, une grande partie de chiffre d’affaire de nombreux shops repose sur la vente d’alcool fort aux jeunes, ce qui laisse imaginer une multiplication des nuisances d’un autre type.
Ces nuisances ne vont pas se limiter aux autoroutes, car le projet prévoit d’autoriser TOUS les shops (et pas seulement une vingtaine) situés le long des grands axes routiers fortement fréquentés par les voyageurs, ce qui inclus de très nombreuses routes cantonales traversant des villages et des agglomérations. En outre, les demandes d’ors et déjà déposées par des shops qui anticipent la nouvelle réglementation démontrent qu’ils sont plus nombreux à vouloir profiter de l’aubaine du 24h/24 que ce qu’avancent les partisans.
Ce constat est partagé par les verts libéraux, qui le disent noir sur blanc dans leur motion demandant l’ouverture 24h/24… de tous les supermarchés jusqu’à 120 m2 (ce qui démontre au passage que chaque petite exception – ou «souplesse», pour reprendre le vocabulaire des partisans – en justifie d’autres et nous mène par petites tranches à la libéralisation totale). Même si leur conclusion est absurde, les verts libéraux font le bon constat: «Il résulterait de cette révision de la loi sur le travail que les consommateurs qui souhaitent faire leurs achats le dimanche ou la nuit ne pourront le faire que dans les magasins des stations-service, ce qui n’est pas correct ni équitable en matière de politique de la concurrence. En outre, cela conduirait à des incitations négatives considérables du point de vue de l’écologie et de l’aménagement du territoire, car les consommateurs, dont le comportement serait renforcé par une libéralisation unilatérale, se tourneraient vers les axes majeurs à forte fréquentation et, en raison des besoins des clients, de nouveaux magasins ouvriraient à ces endroits.». Rien à ajouter!
Le 22, nous ne votons donc pas uniquement sur la santé des travailleurs de la vente et sur la pérennité des petits commerces, mais aussi sur la qualité de vie du voisinage. NON aux ouvertures 24h/24 dans les shops!
Interpellation au conseil communal sur la taxe-poubelle et le tri des déchets
La mise en place de la taxe-poubelle soulève à juste titre questions et inquiétudes au sein de la population de notre commune. Plusieurs citoyens se sont ainsi inquiétés des possibilités de tri des déchets en dehors de la déchetterie. Le problème des personnes âgées ou à mobilité réduite a notamment été soulevé: pour ces personnes qui ne peuvent se rendre facilement à la déchetterie, il est indispensable de bénéficier de points de collecte et de tri des déchets proches de chez eux et contenant la possibilité de trier les déchets courants : papier, carton, aluminium, fer blanc, capsules de café, déchets verts, verre, PET, piles. La commune a mis en place des «éco-points», ce qu’il faut saluer, mais ces points de tri ne permettent malheureusement pas de récupérer tous ces déchets pourtant faciles à trier, en particulier le papier et le carton. En outre, certains de ces éco-points ne sont pas encore complets, car il n’est pas possible d’y déposer tous les types déchets annoncés dans le tous-ménages. Il en résulte de nombreux trajets (en voiture, donc polluants) à la déchetterie, qui pourraient être évités. Et, pour les personnes à mobilité réduite, ces trajets à la déchetterie sont difficiles, voire impossibles, ce qui complique passablement le tri (et renchérit la taxe-poubelle).
Avec un nombre suffisant de points de tri permettant de trier les déchets les plus courants, le nombre de trajets à la déchetterie pourrait être grandement diminué, pour la satisfaction et le confort de tous.
Lors du conseil communal du 11 février 2013, j’ai donc posé à la municipalité les questions suivantes: (les réponse de la municipalité en gras, mon commentaire en italique) Continuer la lecture
Comment Bourg-en-Lavaux s’est fait imposer une taxe-poubelle mal ficelée
Quatre des cinq communes n’en avaient pas voulu, l’avaient dit clairement dans les urnes, la majorité verts-droite du grand conseil l’a imposée: la taxe-poubelle. Fort heureusement, le projet voté par le parlement cantonal prévoyait de laisser une certaine autonomie aux communes. Il leur laisse par exemple le soin de prévoir des mesures d’accompagnement pour compenser les effets nécessairement anti-sociaux d’une taxe et n’oblige en rien à ce que la taxe soit forfaitaire, quoi qu’en pense la municipalité de Bourg-en-Lavaux (voir plus bas). Il est donc tout à fait possible d’introduire une taxe en fonction du volume des déchets comme l’exige la législation fédérale en réduisant au maximum ses effets néfastes pour les familles et les retraités, en particulier de la classe moyenne. Certaines communes l’ont fait et se sont montrées particulièrement innovantes. Continuer la lecture
Taxe poubelle à Bourg-en-Lavaux: anti-familles, anti-retraités, antisociale?
En 2002, les vaudoises et les vaudois ont refusé l’introduction de la taxe-poubelle (en particulier la taxe forfaitaire) par 59% de non. Le PS avait lancé le référendum. Dix ans plus tard, une coalition verte, verte-libérale, PLR et UDC fait fi de cette volonté populaire et impose à toutes les communes de s’aligner.
Lundi 5 novembre, le Conseil communal de Bourg-en-Lavaux se penche donc, comme la plupart des communes vaudoises, sur l’introduction d’une taxe pour financer l’élimination des déchets. A première vue, même s’il est possible de mettre cette taxe en œuvre de manière à peu près sociale comme le montrent les exemples de Ste-Croix ou de Lausanne, le projet tel que présenté par l’exécutif ma commune sera anti-familles, anti-retraités et antisocial. Continuer la lecture