Le nouveau musée cantonal des beaux-arts à Bellerive est un bon projet, qui arrive au bon moment. Il permettra d’exposer enfin les trésors du patrimoine pictural vaudois, qui, pour le moment, dorment dans des caves faute de place. En effet seuls 2% des quelque 8’000 œuvres en possession du musée cantonal des beaux-arts peuvent être exposées. Et encore, elles ne le sont que dans des locaux vétustes et inadaptés. Tellement inadaptés qu’il est impossible de recevoir des œuvres d’autres musées en prêt, par exemple pour des expositions temporaires .
Ce futur musée – facilement accessible en transports publics (M2) et par la route– sera une belle carte de visite touristique pour notre canton, en témoigne l’engagement des milieux hôteliers et touristiques en faveur du oui. Il mettra en valeur les rives du lac, car l’endroit choisi n’est actuellement qu’un terrain vague posé sur des gravats datant des années 50-60. Ce que l’on ne peut pas vraiment considérer comme rive «naturelle». Le projet comprendra aussi une vaste terrasse publique avec vue sur le lac et un passage piétonnier le long de la rive ouvert jour et nuit. Passage qui sera d’ailleurs prolongé, car la ville de Lausanne étudie une passerelle au-dessus de la darse de la CGN, ce qui permettra aux piétons de cheminer tout au long des rives, ce qui n’est actuellement pas possible. Le tout sans déplacer, ni le cirque Knie, ni le Luna Park, car toute la place Bellerive restera libre.
C’est le bon moment!
Il faut bien avoir à l’esprit que si le musée est refusé le 30 novembre, les vaudois devront y renoncer pour longtemps, malgré la bonne santé financière retrouvée du canton. Les adversaires prétendent pourtant ne pas être opposés au principe d’un nouveau musée. Mais, à examiner leurs arguments et contre-propositions, on peut mettre cette assertion sérieusement en doute. En effet, ils proposent de maintenir le musée au Palais de Rumine, dont on sait depuis les années 1920 qu’il n’est pas adapté à un musée des beaux-arts. En outre, ils sont incapables de dire combien coûterait la rénovation du bâtiment actuel. Et au sujet des endroits où l’on devrait déplacer les autres musées (histoire naturelle, géologie, monnaies) et bibliothèque actuellement logés à Rumine, rien.
Dans tous les cas, aucune «alternative» ne pourrait se faire avant 15 ou 20 ans (premières études, concours d’architecture, vote du crédit d’étude, vote du crédit d’ouvrage, mise à l’enquête, oppositions, recours, etc.etc.). Si toutefois elle se fait, car qui peut garantir que les opposants d’aujourd’hui ne s’opposeront pas demain? Et, d’ici là, les collections qui ont été données au canton à condition qu’un musée soit construit pour les exposer auront disparu à l’étranger, loin des yeux des vaudoises et des vaudois.
Le 30 novembre, oui à un musée pour tous les vaudois!