En 2002, les vaudoises et les vaudois ont refusé l’introduction de la taxe-poubelle (en particulier la taxe forfaitaire) par 59% de non. Le PS avait lancé le référendum. Dix ans plus tard, une coalition verte, verte-libérale, PLR et UDC fait fi de cette volonté populaire et impose à toutes les communes de s’aligner.
Lundi 5 novembre, le Conseil communal de Bourg-en-Lavaux se penche donc, comme la plupart des communes vaudoises, sur l’introduction d’une taxe pour financer l’élimination des déchets. A première vue, même s’il est possible de mettre cette taxe en œuvre de manière à peu près sociale comme le montrent les exemples de Ste-Croix ou de Lausanne, le projet tel que présenté par l’exécutif ma commune sera anti-familles, anti-retraités et antisocial.En effet, il contient une taxe forfaitaire. Or, la taxe forfaitaire est antisociale, car elle ne tient compte ni du revenu, ni de la fortune, ni de la capacité économique. Les personnes aisées paient donc proportionnellement moins que moins nanties, alors qu’avec le système actuel financé par l’impôt, c’est le contraire. Bref, avec le nouveau système, les plus riches peuvent se payer un droit de polluer et les moins riches passent à la caisse.
La taxe forfaitaire frappe en particulier durement la classe moyenne, qui paie des impôts directs, ne bénéficie d’aucune subvention (p. ex. subventions pour les primes LAMAL, prestations complémentaires AVS/AI, etc.) et doit assumer en plus cette nouvelle taxe. La baisse du taux d’imposition communal proposée n’a en outre que peu d’impact sur sa facture d’impôt (mais elle aura un gros impact sur celle des contribuables aisés). Avec une telle taxe, la classe moyenne est donc doublement perdante. Et, si le taux d’impôt ne devait finalement pas être baissé, tous les citoyens subiraient une hausse de taxe.
En outre, la taxe forfaitaire est anti-familles, même si, selon le projet de la municipalité, les jeunes de moins de 18 ans ne sont pas comptés dans le nombre de personnes composant le ménage. En effet, les familles doivent de plus en plus souvent héberger leurs enfants de plus de 18 ans pendant une période de plus en plus longue, notamment s’ils sont en formation, en particulier à cause de la pénurie de logement. Il faut noter que l’âge moyen d’entrée en formation post-obligatoire (apprentissage, maturité) est de plus de 17 ans et que ces formations durent au minimum 3 ans pendant lesquels les jeunes concernés vivent le plus souvent chez leurs parents. En outre, une part importante des jeunes qui font une formation supérieure (Université, EPFL ou HES) vivent aussi chez leurs parents. Or, soutenir la formation de ses enfants coûte cher aux familles et il convient de ne pas les pénaliser d’avantage.
Enfin, la taxe forfaitaire n’a aucun impact sur le volume des déchets, étant donné qu’elle est indépendante des déchets générés par chaque ménage. Elle n’incite donc pas au tri, au contraire de la taxe «au sac». Elle n’est donc pas en mesure d’atteindre les objectifs fixés.
La taxe au sac pénalisera les retraités
Quant à la taxe au sac prévue par le projet, si elle permet certes une réduction du volume des déchets, elle frappera durement les retraités, en particulier ceux qui sont peu mobiles et qui ne peuvent pas se rendre régulièrement à la déchetterie. Il peuvent moins trier et auront des déchets en plus grand nombre. Ils devront donc payer plus cher. En outre, les aînés qui doivent (c’est malheureusement une réalité) utiliser des couches ne bénéficieront d’aucun sac gratuit. Je ferai une proposition au conseil communal pour que les sacs gratuits ne soient pas uniquement réservés aux familles avec petits enfants. Enfin, il ne faut pas oublier que les générations âgées n’ont souvent pas appris à trier leurs déchets, ce qui est une tendance assez récente. Ils paieront donc plus cher que les jeunes générations, pour qui le tri est déjà une évidence (même sans taxe-déchet!). A cela s’ajoute le fait que la situation financière de nombreux retraités n’est pas rose et le remplacement d’un financement par les impôts par une taxe indépendante du revenu et de la fortune les pénalisera encore plus.
Bref, même si la commune n’a désormais pas d’autre choix que celui d’obtempérer malgré le fait que ses citoyens avaient nettement rejeté la taxe en 2002 (toutes les communes sauf Epesses), le projet de taxe-poubelle à la sauce Bourg-en-Lavaux mérite de sérieuses retouches. Affaire à suivre!
Je suis entièrment d’accord avec Schwaab.
On nous impose une taxe alors que rien n’est prêt . La décheterie actuelle est trop petite; circulation difficile et files d’attentes.
En temps qu’entreprise vigneronne, il semblerait que l’on sera également taxé comme micro entreprise mais lorsque j’appelle la commune pour connaître le montant forfaitaire et les critères qui définissent une micro entreprise, on me répond qu’on ne sait pas encore, que chaque cas sera étudié et que l’on recevra la facture courant 2013; je ne trouve pas cette attitude très professionelle.
Le citoyen trie déjà consciensieusement ses déchets. La taxe que nous verserons suffira-t-elle à payer les contrôleurs, la mise en place de containers supplémentaires, les paperasseries, les incivilités qui en résulteront.
Trop d’écologie tue l’écologie
Si les sacs sont trop triés, il faudra rajouter des matières putrécibles dans les fours. Le stock de bois ne sera sûrement pas à proximité ,d’où transport à travers la suisse ,probablement par camion , ce qui finalement n’est pas très écologique .
Faire 10 trajets avec un gros 4×4 pour aller à la décheterie avec à chaque fois
un couvercle de pot de cornichon, une barquette de minou, une bouteille plastique ou autre, ca va être passionant.
Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, garder ses ordures jusqu’à ce que le sac blanc soit bien plein, le sac alu-fer blanc plein, le sac pet plein , le sac .. le sac…ca ne va pas sentir bon dans la cuisine et il va falloir avoir de la place…
Pour prendre la défense des personnes âgées, elles ne sont peut-être pas habituées au tri mais elles ne sont pas de gros consommateurs et toute nourriture achetée est consommée. Rien ne part à la poubelle.
Les enfants en bas âges auront droit à des sacs?
et pourquoi pas les personnes incontinentes . Celà risque d’ être très humiliant. Faudra-t-il un certificat médical pour preuve? et pour nous les femmes, aura-t- on droit à un sac gratuit en période de menstruations?
Merci à notre nouvelle commune pour ce beau cadeau de Noel, cette taxe injuste et injustifiable et bien que je ne sache pas encore ce que celà va me coûter au niveau de l’entreprise, trop c’est trop… ils veulent le beurre et l’argent du beurre. Il ne faut pas oublier que certains déchets que l’on trie déjà sont revendus et qu’ils rapportent des sous à la commune.