Inutile de dire que j’attendais avec impatience le rapport du Conseil fédéral en réponse au postulat Z’Graggen demandant une « définition de la souveraineté numérique pour la Suisse, [l’]appréciation [du Conseil fédéral] de la situation actuelle en la matière et la stratégie globale qu’il compte déployer pour renforcer la souveraineté numérique de notre pays ». Ce postulat adopté en mars 2023 par le Conseil des Etat avait déjà donné lieu à la publication d’une étude de la HES bernoise, qui s’était malheureusement cantonnée à des considérations techniques, n’envisageant la souveraineté numérique que sous l’angle du contrôle des données, des logiciels et des infrastructures. Un défaut récurrent du débat sur la souveraineté numérique en Suisse, dont j’ai abondamment parlé dans mon livre sur le sujet.
J’ai donc lu ce nouveau rapport avec beaucoup d’intérêt. J’en conclus que, s’il contient de très bonnes choses et fait vraiment évoluer le débat dans la bonne direction, ses conclusions n’en sont pas moins décevantes. Très décevantes même. Et certainement pas à la hauteur des risques que la révolution numérique fait peser sur notre souveraineté.
Continuer la lecture

