Si vous aimez les arguties, les circonvolutions, voire le coupage de cheveux en quatre, accusez les spécialistes des arguties… d’en faire. Et vous serez servis ! J’ai testé pour vous.
Le PS prépare une initiative pour rendre le financement des campagnes politiques plus transparent. L’idée est de rendre public tout don dépassant la somme importante de 10’000.—Fr. L’absence de règle sur le financement des campagnes est en effet un des graves défauts de la démocratie helvétique, et la Suisse se fait régulièrement épingler au niveau international pour cette lacune. Or, la campagne actuelle est la plus chère de l’histoire. Et les sondages donnent gagnant les deux partis qui dépensent le plus (et leurs candidats avec eux) : l’UDC et le PLR. Pourtant, ces deux partis n’ont de cesse de prétendre d’une part qu’il ne dépensent pas tant que ça, (même si « Le Temps » vient de révéler que les sommes – pharamineuses – déclarées par les candidats sont largement en-dessous de la réalité) et d’autre part, que l’argent n’influence pas le résultat du vote (mais alors, pourquoi dépensent-ils autant, si cela ne sert pas à grand’chose ???)… Par ailleurs, leurs candidats, la bouche en cœur, prétendent tous ne recevoir que des « petits dons » (de quelques centaines de francs tout au plus) ne provenant que « de simples citoyens ». Et que, si d’aventure une entreprise ou une organisation les finance, jamais au grand jamais ils ne se plient aux désidértas de leur(s) mécène(s).
Ils ne devraient donc pas craindre une règle rendant public les dons dépassant 10’000.—Fr. Que nenni ! La proposition sitôt publiée, les voilà qui la combattent, l’un parce que « ce n’est pas cette transparence-ci qui est importante », l’autre parce que « la règle pourrait être contournée », le troisième parce que le financement de la chose publique « relève de la sphère privée » et le quatrième parce que « les entreprises ne veulent pas dire qui elles financent pour ne pas fâcher certains consommateurs » ( !)… Et quand on accuse cette bande de faire des arguties pour éviter de dire que l’idée du PS est non seulement bonne, mais surtout indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie moderne… on est submergé d’arguties supplémentaires ! Ce long échange sur twitter en témoigne :