Le parti radical souhaite remplacer l’impôt fédéral direct (IFD) par une hausse de la TVA et une fiscalité écologique. Ce serait un pas de plus vers une aggravation des inégalités fiscales. Ce serait aussi un sale coup contre les familles de la classe moyenne.
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Une oraison pour Charles Kleiber
Charles Kleiber, secrétaire d’Etat à l’éducation et à la recherche annonce qu’il part prochainement à la retraite. Ayant à plusieurs occasions traité avec lui en tant que représentant de l’Union des Etudiant-e-s de Suisse (UNES), je ne peux résister à la tentation de publier cette petite oraison anticipée…
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Libéralisons, libéralisez!
Il y a quelques années, quelques têtes savantes ont décrété que le secteur privé est plus efficace que le secteur public, que la concurrence est la panacée, que la gestion démocratique est démodée et que le service public doit donc être libéralisé et privatisé. Beaucoup y ont cru. Beaucoup ont obtempéré. Prenant pour exemple la libéralisation, paraît-il réussie, des télécoms, ces même têtes savantes proposent maintenant de passer à la vitesse supérieure: Poste, assurance-accidents (SUVA), service des automobiles vaudois, approvisionnement en électricité, et bientôt CFF, éducation, approvisionnement en eau, sécurité publique…
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Précarité: les nouvelles méthodes
La précarité, notamment celle du travail, est un grave problème. Le nombre de travailleurs pauvres (ou «working poors» c’est-à-dire des salariés en-dessous du seuil de pauvreté, malgré le fait qu’ils travaillent à 100%) croît, parallèlement à l’émergence d’une «génération stagiaire»; des jeunes, qui malgré leur(s) diplôme(s) (parfois universitaires), n’arrivent pas à trouver un emploi autre qu’un «stage» sous-payé, pour des travaux peu qualifiés (en tout cas sans rapport avec leurs qualifications), sans réelle perspective de formation ni de carrière, stages qu’ils enchaînent, sans jamais pouvoir vraiment s’insérer dans le marché du travail. Ce ne sont d’ailleurs pas les seules formes de travail précaire; le travail temporaire, les contrats à durée limitée, le travail sur appel etc. prennent eux aussi de l’ampleur. Cet état de fait est renforcé par deux méthodes particulièrement insidieuses, mise en place par les autorités, soit pour institutionaliser la précarité, soit pour mettre au pas les salariés qui souhaiteraient se défendre: les «jobs à 1000.—Fr.» (introduit par une municipale des verts) et la pression sur les conditions de travail.
Voici sur ce thème un article que j’ai écris pour «koopera» (en allemand), nouveau journal des militant-e-s alémaniques de la jeunesse Unia, paru hier.
Ce que cache la baisse du chômage
On ne peut que se réjouir de la baisse du taux de chômage (voir les chiffres du SECO), spécialement de la baisse plus marquée chez les jeunes. Même si ces statistiques ne prennent en compte que les chômeurs inscrits et occultent donc une bonne partie des sans-emplois (par exemples les personnes –chez les moins de 25 ans, une sur deux– qui ne s’inscrivent pas au chômage, les chômeurs-euses en fin de droit, les gens poussés vers l’AI ou mis à la retraite anticipée parce que l’économie n’en veut plus, etc.), la baisse est indéniable. Alors, Mme Leutahrd, les milieux économiques, les politiques, etc. ont-ils remplis leur tâche? Peuvent-ils passer à autre chose et considérer leur politique de l’emploi comme un succès? Certainement pas.
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Droit de vote à 16 ans: le retour
Le débat pour ou contre le droit de vote à 16 ans refait surface suite à une initiative des jeunes socialistes zurichois (en allemand, désolé). J’étais ce soir l’invité de l’émission forums sur RSR-la première, pour en débattre avec le jeune libéral neuchâtelois Steve Jeanneret. Pour écouter, cliquer ici.
Sur ce sujet, débat télévisé contre Suzette Sandoz…
Sur ce sujet aussi, l’étude COCON…
Le débat avait déjà fait rage sur monelection.ch…
Aide sociale : les chiffres qui font mal
La prise de position de la conférence suisse des institutions d’aide sociale (CSIAS) sur les jeunes et l’assistance publique confirme que socialistes et syndicats ont raison lorsqu’ils revendiquent un droit à une formation post-obligatoire. En effet, 3,9% des jeunes de 18 à 25 ans sont dépendant-e-s de l’aide sociale, contre 3% de l’ensemble de la population (seuls les enfants sont plus touchés, avec 4,4%). En cause (notamment), le manque de formation: 65% des jeunes bénéficiaires de l’aide sociale n’ont pas de formation post-obligatoire (maturité, CFC, etc.), contre 46% de tous les bénéficiaires de l’aide sociale et 23% de l’ensemble de la population. Conclusion: l’Etat doit garantir le droit à la formation post-obligatoire pour tous et donc mettre lui-même à disposition les places manquantes, par exemple en ouvrant des écoles des métiers, des écoles de commerce ou toute autre forme de formation à plein temps menant à une qualification. Un tel droit aurait certes son coût: mais il vaut à mon avis bien mieux investir aujourd’hui dans la formation, plutôt qu’assumer à long terme les coûts croissants de l’aide sociale.
La CSIAS soutient désormais cette revendication syndicale de longue date. Du côté des opposants, toujours les même : les milieux patronaux (l’USAM en tête) et l’inévitable OFFT, décidément peu au fait de la situation de l’emploi des jeunes.
Le site de la CSIAS et sa prise de position détaillée.
Le socialisme au 21ème siècle.
L’hebdomadaire «Vorwärts» (non, ce n’est pas le journal de Hans Schaudi, mais l’organe du parti suisse du travail/POP et pendant alémanique de «gauchebdo») m’a demandé, dans le cadre d’un numéro spécial, ma définition du «socialisme du 21ème siècle». Le tout en moins de 1000 signes. Pas facile. Surtout vu les milliers de pages déjà écrites sur le sujet. Bref, n’étant pas un as du résumé et de la concision (vous vous en êtes certainement aperçu-e-s, chers et chères lecteurs-trices 😉 j’ai dû me limiter à un (petit) aspect: la justice fiscale.
Le sujet est bien choisi: Arnaud Montebourg, député socialiste et porte-parole de la candidate à la présidentielle française Ségolène Royal, attaque justement la politique fiscale de la Suisse, dans une colonne publiée par le quotidien «Libération».
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La valse des vœux
L’heure des vœux a sonné. A toutes les lectrices et tous les lecteurs de ce blog (car il y en a, c’est en tout cas ce que me certifie google™ analytics™…), ainsi qu’aux autres (en matière de vœux, ne soyons pas radins), je souhaite
Pour que cette année soit vraiment bonne et heureuse, plaçons-là sous le signe de l’égalité des chances:
– Face à la santé (Oui à la caisse unique et sociale!)
– Face à la formation, la formation continue et l’emploi (Renforçons les bourses d’étude et d’apprentissage, supprimons les barrières financières à la formation!)
– Face à la retraite anticipée (Oui à l’initiative syndicale «l’AVS à 62 ans»!)
– Face à la fiscalité (Signez l’initiative du PS pour des impôts équitables!)
– Et face aux nouvelles technologies (l’internet est un service public dont l’accès ne doit dépendre ni de l’âge, ni du lieu de domicile, ni du revenu, ni du niveau de formation!).
Et…bon glissement, comme disent les Suisses-allemands!
Jean Christophe Schwaab
De l’autosatisfaction de M. Blocher
Ainsi, le conseiller fédéral Blocher est très satisfait du tournant qu’a pris le gouvernement depuis son accession (voir son «état des lieux», présenté hier à la presse). Son entrée aurait selon lui mis un terme à la politique «destructrice» menée dans les années nonante, pour consacrer l’avènement du libéral-conservatisme. Sans vouloir faire l’apologie de la politique des années nonante, déjà largement empreinte d’ultralibéralisme, il faut surtout souligner que la majorité UDC-radicale du conseil fédéral a subi au cours de la législature une défaite des plus retentissantes, défaite qui aurait à n’en pas douter coûté sa tête à n’importe quel gouvernement d’un autre pays d’Europe occidentale. Les libéraux-conservateurs ont en effet été battus à plate couture (plus des deux-tiers) devant le peuple lors d’une votation phare: la 11ème révision de l’AVS et le «paquet fiscal». Il s’agissait à la fois –sous prétexte de caisses vides– de couper dans les prestations sociales (élévation de l’âge de la retraite des femmes, diminution des rentes AVS), tout en diminuant les ressources de l’Etat au profit des plus riches, grâce à des cadeaux fiscaux. C’eût été une véritable redistribution des richesse vers le haut : on baisse les prestations destinées à la majorité de la population (la majorité des retraité-e-s n’a que l’AVS), pour reverser aussitôt cet argent dans la poche des nantis, lesquels n’en ont en plus pas besoin.
M. Blocher a raison sur un point : depuis son entrée au Conseil fédéral, notre gouvernement a mis la barre encore plus à droite. Mais ce sur quoi il se tait, c’est que la gauche, les verts et certains éléments du centre-droit ont mis cette politique en échec en votation populaire. De l’échec de sa politique, on ne peut tirer qu’une seule conclusions: son exclusion du gouvernement.
Sur le même sujet, voir le communiqué de la jeunesse socialiste suisse.