De l’autosatisfaction de M. Blocher

Ainsi, le conseiller fédéral Blocher est très satisfait du tournant qu’a pris le gouvernement depuis son accession (voir son «état des lieux», présenté hier à la presse). Son entrée aurait selon lui mis un terme à la politique «destructrice» menée dans les années nonante, pour consacrer l’avènement du libéral-conservatisme. Sans vouloir faire l’apologie de la politique des années nonante, déjà largement empreinte d’ultralibéralisme, il faut surtout souligner que la majorité UDC-radicale du conseil fédéral a subi au cours de la législature une défaite des plus retentissantes, défaite qui aurait à n’en pas douter coûté sa tête à n’importe quel gouvernement d’un autre pays d’Europe occidentale. Les libéraux-conservateurs ont en effet été battus à plate couture (plus des deux-tiers) devant le peuple lors d’une votation phare: la 11ème révision de l’AVS et le «paquet fiscal». Il s’agissait à la fois –sous prétexte de caisses vides– de couper dans les prestations sociales (élévation de l’âge de la retraite des femmes, diminution des rentes AVS), tout en diminuant les ressources de l’Etat au profit des plus riches, grâce à des cadeaux fiscaux. C’eût été une véritable redistribution des richesse vers le haut : on baisse les prestations destinées à la majorité de la population (la majorité des retraité-e-s n’a que l’AVS), pour reverser aussitôt cet argent dans la poche des nantis, lesquels n’en ont en plus pas besoin.
M. Blocher a raison sur un point : depuis son entrée au Conseil fédéral, notre gouvernement a mis la barre encore plus à droite. Mais ce sur quoi il se tait, c’est que la gauche, les verts et certains éléments du centre-droit ont mis cette politique en échec en votation populaire. De l’échec de sa politique, on ne peut tirer qu’une seule conclusions: son exclusion du gouvernement.

Sur le même sujet, voir le communiqué de la jeunesse socialiste suisse.

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