Lutte contre les discours haineux (hate speech) sur les réseaux sociaux : l’Allemagne fait fausse route

L’Allemagne vient de mettre en vigueur sa « loi pour améliorer la mise en œuvre du droit sur les réseaux sociaux » (Netzwerkdurchsetzungsgesetz) qui force les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter à supprimer très rapidement et sous peine d’amende salée (jusqu’à 50 millions d’Euros) les commentaires haineux. Ainsi, une publication « dont le contenu est manifestement passible de poursuites » doit être supprimée dans les 24 heures. En Suisse, cette nouvelle législation a fait l’objet d’une interpellation de mon ancien collègue socialiste genevois Manuel Tornare.

Diminuer les discours haineux tenus en public sur les réseaux sociaux, punir leurs auteurs et mettre lesdits réseaux face à des responsabilités bien réelles : voilà un objectif tout ce qu’il y a de plus louable et indispensable. Mais la méthode allemande n’est pas convaincante. En effet, elle s’apparente plus à une privatisation de la Justice en matière de délits d’opinion qu’à une mise en œuvre effective du droit. Continuer la lecture

L’UDC vaudoise n’est plus agrarienne, mais blochérienne. La preuve par les faits.

Pour tenter de justifier une grande alliance dont elle n’avait pas voulu jusqu’ici, la droite vaudoise s’accroche coûte que coûte à cette certitude : « l’UDC Vaud, c’est l’ancien PAI, une UDC agrarienne et pas blochérienne ». Et les appareils de parti de renchérir : « Si c’était une alliance avec M. Köppel, jamais, mais là, c’est l’UDC vaudoise… ». Peut-être que les auteurs de ces déclarations se disent qu’à force de le répéter, elles finiront par correspondre à la réalité. Ou peut-être que, plus pragmatiquement, ils finiront par y croire eux-mêmes et n’auront donc plus besoin de « se pincer le nez » en s’alliant à l’UDC.

Car il suffit d’examiner les faits pour constater que l’UDC est aussi alignée sur l’UDC suisse pilotée depuis Zurich que toutes les autres sections cantonales du parti blochérien. Et ça fait longtemps que ça dure. Continuer la lecture

UDC tricheurs: la liste s’allonge

A peine apprend-on qu’un élu UDC ne se comporte pas en honnête citoyen qu’on en découvre un autre. Le tricheur du jour: Roland Jakob, chef du groupe UDC au conseil de ville de Berne. Le Blick d’aujourd’hui révèle que cet élu, qui clamait pourtant dans la presse bernoise «qu’un élu doit être exemplaire», est aux poursuites pour 300’000.—Fr. d’impayés d’impôts, de cotisations aux assurances sociales et aux caisses de pensions. Bref, M. Jakob prélève les charges sociales de ses salariés et la TVA de ses clients, mais ne verse pas ces sommes aux assurances sociales ou au fisc. Pour faire simple, il triche aux dépens de ses clients, de ses salariés et des assurances sociales. En outre, ce digne représentant du parti blochérien avoue devoir des arriérés de salaire, que le Blick estime à 40’000.—Fr.
Cette navrante histoire démontre qu’en matière d’«abus», l’UDC est aussi crédible qu’un M. Kaddhafi parlant des droits humains. Mais le comble est que le tricheur UDC en cause siège dans la commission chargée de veiller à ce que les entreprises qui remportent les appels d’offres de la ville de Berne respectent la législation, les CCT et soient correctement affiliées aux assurances sociales. Ça rassure de savoir que de tels dossiers sont confiés à un pareil spécialiste.

Encore un tricheur UDC pincé…

Décidément, plus on cherche de tricheurs au sein de l’UDC, plus on en trouve. Après le président de l’UDC soleuroise condamné en première instance pour fraude fiscale, voici un membre de l’exécutif de la commune bernoise d’Aarwangen qui a volé 36’000.—Fr. à son pupille. L’office de surveillance des tutelles a déposé plainte pour escroquerie. C’est ce que révèle le Blick d’aujourd’hui.
Ce cas est très choquant, car l’élu UDC en question s’en est pris à son pupille, une personne qu’il était plutôt censé protégé et dont il devait gérer la fortune au mieux. Sa ligne de défense est ahurissante: «Je ne savais pas que c’était interdit», répond-il au quotidien alémanique. Ah bon. Même sans les campagnes permanentes de l’UDC sur le thème de l’insécurité, ignorer que voler est un délit, c’est un sacré exploit. Et on se réjouit d’entendre Jean Fattebert prétendre qu’il «ne savait pas» que le travail au noir est interdit. Ou alors This Jenny, qui, certainement, «ne savait pas» que la sous-enchère salariale est prohibée.
Bref, à l’UDC, en matière de criminalité c’est seulement «faites ce que je dis». Et si c’était «faites ce que je fais», ce serait sacrément dangereux de sortir de chez soi.

Encore un élu UDC en délicatesse avec la Justice

Il est désormais habituel de constater que les élus de l’UDC prennent plutôt à la légère le respect des lois qu’ils prônent dans leur programmes électoraux. Un nouveau cas a été dévoilé par la «Solothurner Zeitung» et repris par «20 Minuten» du 4 décembre:
Il s’agit du député soleurois et président du parti cantonal Heinz Müller, qui est sous le coup d’une enquête pénale pour fraude fiscale. Ce qui montre qu’en protégeant la concurrence déloyale en matière fiscale, l’UDC ne pensait pas uniquement aux cantons qui abusent de la concurrence fiscale, mais aussi à ses membres qui traitent les lois par-dessus la jambe. Au sein de son parti, aucune demande de démission n’est audible, pour autant qu’il y en ait. Cette attitude est d’ailleurs parfaitement cohérente avec la pratique du parti blochérien, qui passe en général rapidement l’éponge sur les délits de ses élus. Ainsi, tant M. Fattebert que M. Jenny, condamnés pour travail au noir respectivement sous-enchère salariale, n’ont subi aucune sanction interne, le premier ayant même été appelé à la vice-présidence du parti.

Pourquoi le Grand Conseil vaudois a eu raison de retoquer l’UDC

L’UDC, dont la présence en Suisse romande provoque décidément l’insécurité et pose de réels problèmes de sécurité publique, a proposé aujourd’hui une résolution demandant de «définir des règles équitables » pour que tous les partis puissent tenir leurs assemblées à l’université. Le Grand Conseil ne s’est pas laissé manipuler par les blochériens et une majorité PS-AGT-LV-AdC et quelques courageux radicaux a refusé cette résolution. Continuer la lecture

Nouveau préfet du district d’Aigle: On l’a échappé belle…

Le conseil d’Etat a nommé aujourd’hui le nouveau préfet du district d’Aigle. Information d’un intérêt assez modéré. Mais qui permet de pousser un sacré ouf de soulagement.

Il est en effet de notoriété publique que M. Rapaz, chef du groupe UDC au grand conseil, avait posé sa candidature. Et qu’elle avait des chances sérieuses, vu la sous-représentation de l’UDC dans les préfectures (heureusement d’ailleurs, des types qui prônent d’inscrire l’arbitraire dans la Constitution comme préfets, vous vous rendez compte?). S’il avait été désigné, M. Rapaz aurait dû démissionner du parlement et son vient-ensuite aurait été… André Corboz, alias le sherif de Bex, condamné pour injures racistes (« les nègres, dehors », par exemple…).

La dignité du parlement cantonal l’a échappé belle. Car, avant de siéger, M. Corboz aurait dû prêter le serment suivant (Art. 7 LGC):

«Vous promettez d’être fidèle à la Constitution fédérale et à la Constitution du Canton de Vaud.
«Vous promettez de maintenir et de défendre, en toute occasion et de tout votre pouvoir, les droits, la liberté et l’indépendance de votre pays; de procurer et d’avancer son honneur et profit, comme aussi d’éviter ou d’empêcher tout ce qui pourrait lui porter perte ou dommage.

«Vous promettez aussi d’exercer en toute conscience la charge importante à laquelle vos concitoyens vous ont appelé; de ne donner votre assentiment qu’aux projets de lois qui vous paraîtront justes, utiles et conformes aux principes de la religion et aux bonnes mœurs; de donner, dans toutes les élections auxquelles vous concourrez, votre voix à celui que vous croirez le plus honnête et le plus propre à l’emploi dont il s’agira; de ne pas divulguer les faits dont vous aurez connaissance dans l’exercice de vos fonctions et qui ne doivent se révéler, si ce n’est en temps et lieu convenables; enfin, de n’excéder jamais les attributions que la Constitution donne au Grand Conseil.»
A l’appel de son nom, chaque député lève la main droite et dit : «Je le promets.»

Nul doute que sa « fidélité à la Constitution » (notamment à l’interdiction de toute discrimination) ou son action pour « avancer l’honneur du canton » n’auraient guère été crédibles… Et, au moment de prêter serment,  c’est la main droite que l’on lève. Pas le bras.

Il n’y a pas eu d’effet «Blocher»

Ces derniers jours ont été riches en événements peu flatteurs pour l’UDC. Bien moins flatteurs en tout cas que ce que la majorité des commentateurs a bien voulu dire.

Les élections cantonales, d’abord. Certes, l’UDC a gagné des sièges lors des élections cantonales de Saint Gall et de Thurgovie. Ce que certains n’ont pas manqué de considérer comme une «victoire du peuple sur un tour de passe-passe de la classe politique suite à la non réélection de M. Blocher», voire comme un appel à changer le mode d’élection du gouvernement. Pascal Décaillet fut le plus dithyrambique à l’égard de ce qu’il considère comme un juste retour de bâton pour les vilains comploteurs qui ont eu le culot d’évincer son champion. Mais, à y regarder de plus près, les élections cantonales saint galloise et thurgovienne sonnent, malgré les gains en sièges, comme une défaite pour l’UDC. Ainsi, à St. Gall, l’UDC passe de 35,5% à 29,2% entre octobre 2007 et mars 2008. En Thurgovie, elle passe de 42,1% à 35,4%. Il n’y a donc pas eu de retour de manivelle suite à l’éviction de M. Blocher. Si cela avait été le cas, l’UDC aurait amélioré son score. Mais force est de constater qu’elle perd énormément de suffrages. Il faut certes admettre que le parti socialiste n’en tire aucun bénéfice, vu qu’il confirme ses mauvais résultats d’octobre. La preuve qu’il y a encore du boulot. Un détail encore, qu’aucun média n’a daigné relever: la perte de deux sièges par les verts thurgoviens.

L’immense succès de la manif de soutien à Mme Widmer-Schlumpf, ensuite. C’est l’occasion de mettre les choses au point. N’en déplaise à certains médias, p. ex. Le Temps qui titre «la grande méprise?», la gauche n’a pas été grugée en descendant dans la rue. La plupart des manifestant-e-s (j’en étais) ne venaient pas pour soutenir les idées, projets et priorités de la nouvelle conseillère fédérale. Qui a d’ailleurs rappelé le jour même à la presse que ses valeurs sont bel et bien… celles de l’UDC. Non, cette manifestation défendait la démocratie et l’Etat de droit, valeurs fondamentales mais mises à mal par les lamentables tentatives de harcèlement psychologique de l’UDC contre une femme démocratiquement élue. Par exemple, un blochérien puilléran titrait son billet de vendredi dans le «régional» par «Exit la Schlumpfette», ce qui donne une idée du niveau auquel ils situent le débat.

Il y en a que l’on a pas beaucoup entendu. Ce sont les prétendus modérés de l’UDC vaudoise. Ceux que l’on dit héritiers du PAI. Ceux qui ont accepté sans broncher l’affiche discriminatoire des tristement célèbres moutons noirs. Et dont le porte-parole, M. Voiblet, exige publiquement l’exclusion de Mme Widmer-Schlumpf.

Vilains petits tricheurs

Si l’UDC part en guerre contre les «abus» et les «tricheurs» (enfin, pas tous, si vous fraudez le fisc, pas de soucis, elle ne viendra pas vous embêter), c’est qu’elle en connaît un rayon en la matière. En effet, deux élus de ce parti, dignes successeurs de Jean Fattebert qui employait des travailleurs étrangers au noir, viennent de se faire prendre la main dans le sac.
Jürg Leuthold était député au grand conseil zurichois. Il touchait indûment une rente AI depuis plusieurs années, car on le croyait invalide à 100%, vu qu’il ne pouvait -prétendait-il- pas s’asseoir (ce qui ne devait pas être très pratique pour siéger). Débusqué, condamné.
This Jenny, conseiller aux Etats glaronnais, lui, se spécialise dans la sous-enchère salariale. Entrepreneur dans le bâtiment, il ne respectait pas les salaires minimaux (mais il faut lui reconnaître une certaine cohérence: il milite pour la dénonciation de la convention collective et donc l’abolition des minima salariaux). Il doit donc rembourser 250’000 aux employés qu’il a grugé. Et se prend lui aussi une jolie amende.
Il ne manquerait plus que la mascotte du parti de M. Blocher, le bouc Zottel, touche abusivement des subventions européennes…

Chronique de politique chronique parue dans le Tromblon.

Le 9 novembre 1932: plus jamais ça!

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Il y a aujourd’hui 75 ans, l’armée tirait sur une manifestation ouvrière antifasciste, tuant 13 personnes et en blaissant des dizaines d’autres. Cette manifestation était oragnisée par les syndicats et les socialistes pour protester contre la montée des mouvements fascistes, très présents à Genève sous la houlette de Georges Oltramare. La troupe, une compagnie composée de jeunes recrues inexpérimentées, était commandée par le vaudois Raymond Burnat, qui fondateur des groupements patronaux.

Les syndicats et les partis de gauche genevois organisent comme chaque année une manifestation (vers la pierre commémorative sur la plaine de Plainpalais) en hommage aux victimes et pour rappeler que le danger fasciste reste d’actualité. Manifestation à laquelle je ne peux malheureusement pas me rendre, pour cause de campagne électorale pour le 2ème tour de l’élection au conseil des Etats.