2011-2015 : Bilan de législature (ou presque)

Ma première législature au Conseil national (2011-2015) est en passe de s’achever. Ou presque, car il reste encore la dernière session d’automne (du 7 au 25 septembre). En guise d’ouverture de la campagne électorale qui mènera aux élections fédérales du 18 octobre, voici un bilan de mes quatre (premières) années à Berne, centré sur les principaux dossiers et thèmes dont je me suis occupé. Pour une vue d’ensemble plus précise de chaque année parlementaire, on se reportera à mes bilans 2012, 2013 et 2014 (le bilan 2015 suivra après la session d’automne !). IMG_3778 Continuer la lecture

Vimentis, pire que smartvote, prend les gens pour des imbéciles… (carnet de campagne, épisode 5)

Je croyais qu’on pouvait difficilement faire pire que smartvote, je me trompais lourdement. Smartvote n’est en effet pas seul sur le marché des « rating ». Son concurrent Vimentis, spécialiste des sondages foireux menés avec des panels non-représentatifs, propose aussi son questionnaire. Que j’ai renoncé à remplir après la… deuxième question tant il est mal fichu. Si mal fichu que je n’ai tout simplement pas réussi à y répondre. Voici ces deux questions, qui portent sur des dossiers que je connais très bien, les ayant tous les deux traités en commission : Continuer la lecture

Swissness : pas question de brader la « qualité suisse » !

En 2013, après trois ans d’âpres travaux, le Parlement a adopté la loi dite « swissness » qui vise à fixer des standards minimaux pour qu’un produit puisse se prévaloir de la qualité suisse. En période d’incertitudes économiques, en particulier de surévaluation du Franc, cette loi, en faveur de laquelle le groupe PS s’est battu avec énergie, est bienvenue. En effet, elle permet d’une part de justifier le surcoût de certains produits fabriqués dans notre pays. On sait en effet que bien des clients sont près à payer jusqu’à 20% pour pouvoir bénéficier de la « qualité suisse ». Elle permet aussi d’éviter les abus dont souffrent les consommateurs qui veulent acheter « suisse » et sont prêts à en payer le prix, parce qu’ils savent que cet adjectif est synonyme de qualité. Elle permet enfin d’éviter une concurrence déloyale au détriment des entreprises qui jouent le jeu de la qualité suisse et qui voient des produit de piètre qualité estampillés du label à l’arbalète leur tailler des croupières (il est actuellement légal d’apposer le label « fabriqué en Suisse » sur un produit dont 80% proviennent de l’étranger…). Continuer la lecture

Smartvote, c’est toujours n’importe quoi (carnet de campagne, épisode 4)

Celles et ceux qui lisent ce blog depuis ses débuts savent que je suis loin d’apprécier l’outil de « vote intelligent » « smartvote ». J’en suis plutôt un adversaire décidé et suis navré de constater qu’à chaque élection, les médias nous abreuvent jusqu’à plus soif de ses pseudo-analyses préfabriquées. Peut-être est-ce par gain de temps. Quoi qu’il en soit, une lecture un peu attentive des questions que pose (et ne pose pas) smartvote permet de se faire une idée assez précise du peu de sérieux, de l’absence totale de contexte et donc du peu d’utilité de cet outil. Cela permet aussi de se rendre compte que la politique ne saurait se résumer à une addition de « oui », de « non », voire de « plutôt oui/non ». Comme en 2007 et en 2011, voici donc un petit commentaire de quelques-unes des questions. Continuer la lecture

Pour le Sonntagsblick, «Lavaux», c’est «l’agglo»… (Carnet de campagne, épisode 3)

Aujourd’hui, le « Sonntagsblick » publie un de ces « rankings » ou « ratings » dont les journalistes raffolent, surtout en période électorale. Cette fois, c’est le classement des élu-e-s les plus « influents » sur les réseaux sociaux. L’hebdomadaire zurichois m’y classe 3ème et premier romand, ce qui fait toujours plaisir, même si ce ranking est aussi bidon que tous les autres (d’ailleurs c’est promis, je parlerai bientôt de « smartvote »). Continuer la lecture

La saga de la page facebook (1/2; carnet de campagne, épisode 1)

Comme cela fait quelques temps que j’ai atteint la limite fatidique de 5000 « ami-e-s » sur facebook, je me suis résolu à transformer mon profil en page, ce qui permet un nombre de contacts illimité. Ce qui devait être une opération facile s’est avéré beaucoup plus ardu que je ne le pensai, n’a pas donné exactement le résultat annoncé et m’a permis d’en apprendre un peu plus sur le fonctionnement du plus grand réseau social au monde (même si ça reste très opaque). L’histoire mérite donc d’être racontée. A vous de juger si elle mérite d’être lue ! Continuer la lecture

Abus des stages : pas de bricolage !

Les abus des stages, qu’ils soient non-rémunérés comme dans certaines organisations internationales ou rémunérés au lance-pierre comme chez « Coop pronto », soulèvent des inquiétudes légitimes, car il s’agit bel et bien de sous-enchère salariale. Les jeunes verts ont ainsi lancé une pétition pour que les stages soient rémunérés, mais uniquement dès la 5ème semaine de travail. Ils demandent aussi de fixer des salaires minimaux, lesquels pourraient être plus bas dans les PME. Mais ce genre de bricolage législatif, si louables ses intentions soient-elles, est à mon avis contre-productif et risquerait surtout de dégrader encore un peu plus la protection non seulement des stagiaires, mais aussi de tous les travailleurs. Les solutions sont plutôt à chercher du côté d’une application stricte et intelligente du droit du travail en vigueur. Continuer la lecture

Spécial 1er août: défendons le véritable «modèle suisse» !

Le premier août est une excellente occasion de célébrer ce qui fait la force de notre pays, ce qui fait le succès du véritable « modèle suisse ». Loin des clichés colportés par la droite libérale et conservatrice, voici quelques éléments qui en sont à mon avis indissociables.

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Surévaluation du Franc : c’est le moment de repenser l’indépendance de la BNS

En abandonnant le taux plancher, la BNS a failli. Elle a d’une part créé un dommage économique immédiat (tourisme, commerce de détail) ou avec un léger effet retard (industrie d’exportation, finances publiques). Elle a par ailleurs compromis une prévisibilité et une stabilité dont notre place économique a cruellement besoin, en particulier depuis l’acceptation de l’initiative « contre l’immigration de masse ». Malgré la brutalité et l’inadéquation de l’abandon du taux plancher – dont même les plus chauds partisans commencent à dénoncer les conséquences – la droite et les milieux économiques ne songent pas à remettre en question l’indépendance de la BNS, alors que notre pays est certainement un de ceux qui appliquent la version la plus absolue de ce dogme. Il fait aussi partie de ceux qui ont doté leur banque centrale du mandat le plus étroit et surtout idéologiquement obtu : le combat sans concession contre l’inflation, au détriment de tout le reste, y compris, et surtout, des intérêts des travailleurs et de l’économie réelle.

Il est donc temps de questionner sérieusement l’indépendance de la BNS. Continuer la lecture