Question orale sur Alpiq et la centrale nucléaire d’ATEL

Suite à la fusion entre EOS et ATEL (qui souhaite construire une centrale nucléaire, alors que la constitution cantonale souhaite renoncer à cette énergie), devenues Alpiq, j’ai déposé cette question orale:

ATEL a déposé une demande d’autorisation de construire une centrale nucléaire à 80 km des frontières cantonales. Le 1er juillet 2008, deux interpellations (Ferrari 08_INT_109 et Schwaab 08_INT_111) ont été développées au sujet des conséquences de cette demande sur la fusion EOS-ATEL. Le conseil d’Etat avait trois mois pour y répondre (Art. 116 LGC). Entre temps, la fusion a été décidée: EOS et ATEL vont devenir Alpiq.
Ma question est donc la suivante:
Quelles sont les conséquences de la fusion entre EOS et ATEL sur la demande d’autorisation de construire une centrale nucléaire déposée par ATEL?

Le Conseil d’Etat a répondu en substance que les transactions devant mener à la création d’alpiq au 1er février n’ont aucune influence sur la demande d’ATEL et qu’il en a pris acte. Au moment où les premières discussions concernant la création du pôle ATEL-EOS (en 2005), aucune demande de construire une nouvelle centrale nucléaire n’avait été déposée. Il a enfin répondu qu’il répondrait aux interpellations «dans les semaines qui viennent». Bon, le délai étant de toute façon dépassé… Espérons qu’il se penche sur le fait que les représentants de collectivités publiques qui se sont positionnées contre le nucléaire sont désormais minoritaires au sein du conseil d’administration d’Alpiq, alors qu’ils étaient majoritaires au sein de celui d’EOS.

Une extension «point vaud» (.vaud) pour les sites internet vaudois

En juin dernier, l’ICANN a décidé de libéraliser totalement les extensions de noms de domaines internet. Comme annoncé dans le «matin dimanche» et sur le site internet spécialisé «domainesinfo», j’ai déposé aujourd’hui un postulat demandant que le gouvernement entame les démarches pour que l’extension «.vaud» soit créée et mise à la disposition des collectivités publiques, entreprises et particuliers vaudois: Continuer la lecture

ATEL, EOS, Alpiq et le grand conseil vaudois

En juillet dernier, j’avais interpellé le conseil d’Etat au sujet des projets de fusion entre EOS (détenue notamment par la Romande Energie, elle même détenue par l’Etat de Vaud) et ATEL, qui souhaite construire une centrale nucléaire. J’avais notamment posé une question sur la pertinence d’une telle fusion, vus les objectifs d’ATEL de poursuivre la voie de l’énergie nucléaire, ce que rejette la constitution cantonale. Le conseil d’Etat avait trois mois pour y répondre (Art. 116 LGC). C’était il y a preque six mois (l’interpellation a été développée le 1er juillet). Et voilà que l’on apprend aujourd’hui la fusion entre ATEL et EOS (qui deviennent Alpiq). Ce qui soulève d’autres questions: le conseil d’Etat s’est-il intéressé au sujet? Et si oui, quelle était sa position et qu’a-t-il fait pour l’imposer? Et pourquoi n’a-t-il pas daigné rendre réponse à temps au grand conseil? Il est dans tous les cas regrettable que les député-e-s soient pareillement mis devant le fait accomplis.

C’est bientôt Noël au Grand conseil

Dernier après-midi de séance parlementaire. Dans le cadre du troisième débat du budget, quelques sorties de la droite ont montré que les élus bourgeois sont nombreux à avoir besoin de vacances.

L’UDC, tout abord. Alors que le grand conseil était appelé à se prononcer sur une résolution prônant le oui à la reconduction des accords bilatéraux et leur extension à la Bulgarie et à la Roumanie, l’UDC annonce que «ce n’est pas le rôle du parlement cantonal de traiter d’objets fédéraux». C’est pas plutôt parce que le parti de M. Blocher est extrêmement divisé sur la question ? Il est vrai que, l’UDC vaudoise étant, malgré les ordres venus de Zürich, plutôt favorable aux accords bilatéraux, un débat de fond sur le sujet aurait mis ses contradictions au grand jour.

Un peu plus tard, une constatation du député Eric Bonjour: «M. Madoff n’est pas comme Robin des bois, il vole aux riches, sans donner aux pauvres». Voilà qui méritait d’être dit.
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Les libéraux, ensuite. Au sujet des investissements, un député libéral a déploré que le mandat de rénovation de l’ex-usine Leu (qui doit devenir une partie de l’UNIL; coût des travaux: 100 millions) ait été confié «à une entreprise générale bernoise». Les libéraux deviennent-ils des opposants aux règles des marchés publics (pourtant introduites par la très libérale OMC)? Et s’engagent-ils pour supprimer le marché intérieur et rétablir un protectionnisme intercantonal?

Autre libérale en vue aujourd’hui: Mme Ruey-Rey, qui a dit: «J’ai entendu tellement de sottises que je ne peux pas m’empêcher d’en rajouter deux». Belle lucidité.
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Au tour des radicaux. Alors que le président appelait à la tribune «celui qui a la haute surveillance sur les finances cantonales», M. Broulis, un grand sourire aux lèvres après une telle flatterie, monte au pupitre gouvernemental. Le président Perrin (radical lui aussi) le rappelle à l’ordre. Ce n’est pas au grand argentier qu’il souhaitait donner la parole, mais au président de la commission des finances (M. Rod, encore un radical), commission dont les attributions sont en effet la «haute surveillance» sur la gestion financière. Le président du gouvernement dû donc se rasseoir sous les rires.
Quant à M. Rod, il fait encore plus fort. Il a en effet avoué n’accepter un amendement de 3 millions au budget d’investissement que «parce que c’est Noël».

Suite à tant de grands pontes radicaux, il fallait bien que le chef du groupe radical, M. Borloz, s’illustre aussi. Pour justifier son refus d’un amendement socialiste demandant 6 nouveaux postes pour la police cantonale, M. Borloz a prétendu que le parlement n’était pas compétent, car «il ne faut pas confier la sécurité à des amateurs». Le bel aveu que voilà.

Tests multicheck: le conseil d’Etat répond à deux interpellations

Le conseil d’Etat a répondu aux interpellations de mes collègues député-e Elisabeth Stucki (PS) et Bernard Borel (AGT) sur les tests « multicheck » et apparentés.

Le conseil d’Etat déplore que ces tests soient payants et à la charge des jeunes en formation et de leur familles, qu’ils pénalisent certains jeunes (p. 3), qu’ils se soient « progressivement orientés sur les connaissances générales des candidats, au détriment des capacités professionnelles » (p. 3) (sic!) et que les entreprises et associations professionnelles, en recourant à ces tests, « aient parfois tendance à se décharger sur des tiers du processus de sélection des apprentis, alors qu’elles assumaient jusqu’alors elles-mêmes cette responsabilité »(p. 4). Il finit par conclure que ces tests « ne sont pas forcément utiles » (p. 5).

Pourtant, il ne compte pas les interdire, car cela relève « de la liberté économique » et que l’Etat « n’est pas habilité à intervenir » (p. 3). Là, il se trompe. La liberté économique est certes un droit constitutionnel, mais, comme tout droit constitutionnel (à l’exception des plus fondamentaux), elle peut être restreinte dans le cadre d’un loi, si un intérêt public l’exige. En l’espèce, il y a un intérêt public à mettre un terme à ce petit business qui s’est développé sur le dos des jeunes à la recherche d’une place de formation et qui n’est en fait rien d’autre qu’une sélection par l’argent. L’intérêt public est d’autant plus manifeste qu’il existe une alternative crédible: les tests (gratuits) organisés par les associations professionnelles, qui ont l’immense avantage d’avoir un rapport avec le métier en question.

Le proposition du groupe socialiste d’interdire les multicheck et apparentés garde donc toute sa pertinence.

La réponse du conseil d’Etat aux interpellations Stucki et Borel en pdf

La situation économique ne se dégrade pas; le chômage ne va pas augmenter

C’est en tout cas ce qu’on pourrait croire lorsqu’on entend la majorité bourgeoise du grand conseil. Celle-ci vient en effet de refuser (pour la seconde fois) un amendement socialiste au budget demandant une augmentation des moyens à disposition du revenu d’insertion. Au motif que, les années précédentes, le canton n’avait pas dépensé toutes les sommes budgetées. Ben oui, sauf que, ces dernières années, le chômage était en baisse, comme le nombre de dossiers du revenu d’insertion. Il faut dire que la situation économique était bien meilleure.
Il est en revanche clair que le chômage va reprendre l’ascenseur ces prochains mois et que la crise qui s’annonce pourrait bien être dramatique. Dans ces conditions, il est à mon avis fondamental de prévoir suffisamment de moyens pour les mesures d’insertion, car il y a fort à parier qu’elles seront bientôt très demandées. Les bourgeois ne partagent visiblement pas cet avis. Ou alors préfèrent suivre le dogme de l’austérité budgétaire.

L’UDC vote – de nouveau – contre la sécurité

Habituée à faire de la sécurité son fonds de commerce, l’UDC a été une nouvelle fois prise la main dans le sac. Cet après-midi au grand conseil, la totalité du groupe UDC a refusé d’augmenter de 6 postes l’effectif de la police cantonale (proposé par le parti socialiste). Le parti de M. Blocher a beau prôner plus de sécurité à tout bout de champ, quand il s’agit de dépenser de l’argent pour améliorer concrètement la sécurité publique, l’extrême-droite se dégonfle.

Il faut noter que la quasi-totalié des élus radicaux et libéraux ont aussi refusé cette modeste proposition (qui a été refusée, certains verts s’étant abstenus…). Bref, améliorer la sécurité, pour les partis bourgeois, c’est plus facile à dire qu’à faire.

Commentaire de la réponse du conseil d’Etat à mon interpellation sur le travail temporaire

Le grand conseil a débattu aujourd’hui de la réponse du conseil d’Etat à mon interpellation sur l’emploi de travailleurs temporaires à l’Etat de Vaud. Le débat fut court, même s’il fut parfois un peu houleux – les élus bourgeois défenseurs du travail temporaires m’y ayant accusé de tous les maux (notamment d’être «le fossoyeur de l’économie vaudoise»). J’avais promis de livrer un commentaire détaillé de cette réponse, le voici. Cette réponse m’inspire trois sentiments: soulagement, goût d’inachevé, inquiétude.
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Pour en finir avec les tests «multicheck»

Lundi, une commission du grand conseil (à laquelle j’appartiens) entame l’examen de la nouvelle loi vaudoise sur la formation professionnelle (nLVFPr). Cet important dossier retient toute l’attention du parti socialiste et des syndicats vaudois et je l’ai suivi depuis le début. La loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr) laisse en effet une large marge de manœuvre aux cantons, et il est souhaitable que ceux-ci en fassent usage, notamment pour encourager les entreprises la création de places de formation. Je reviendrai dans d’autres billets sur cet important projet législatif (une fois les travaux de la commission achevés, cela va de soi).

Le groupe socialiste profitera de cette nouvelle loi pour tordre le cou à un petit business qui s’est développé ces dernières années sur le dos des apprenti-e-s et de leur familles: les tests de sélection payant genre «multicheck» ou «basic-check». Ces tests, qui coûtent jusqu’à 100.—Fr. par tentative sont une forme de sélection des apprenti-e-s par l’argent. Qui postule dans plusieurs métiers différents doit souvent faire plusieurs tests. Qui veut assurer son coup peut s’offrir un cours de préparation, payant lui aussi (une école privée bernoise offre des cours de préparation coûtant 170.—Fr.). Et qui rate le test ne peut souvent plus postuler, car de nombreuses entreprises en font une condition sine qua non à toute postulation. Bref, c’est un coup dur pour toutes les familles modestes dont les enfants souhaitent entrer en formation professionnelle.
Mais il n’y a pas que le coût de ces tests, il y a aussi leur contenu. En effet, ces tests testent soit des compétences purement scolaires (c’est à se demander à quoi ils servent), soit des compétences de pseudo-logique dont on peut mettre l’utilité en doute:

basiccheck2.jpg

(exemple tiré du test «basic-check»)
Et, parfois, ils vont même jusqu’à prendre les jeunes carrément pour des imbéciles, en témoigne cette question (tirée elle aussi du «basic-check»):

basiccheck1.jpg

Dans quel sens faut-il tourner la scie pour qu’elle produise un effet?
a) dans le sens contraire des aiguilles d’une montre
b) dans le sens des aiguilles d’une montre
c) ce ne joue aucun rôle
(pour ceux qui auraient un doute, la réponse est b))

La sélection obtenue «grâce» à ces tests est donc, en plus d’être discriminante, tout sauf sérieuse. Mais cela n’empêche pas leurs inventeurs de s’en mettre plein les poches. Aux dépens des jeunes à la recherche d’une place d’apprentissage. Je déposerai donc un amendement pour interdire ces tests payants dans le canton de Vaud.