Le Conseil d’Etat a répondu à mon interpellation concernant l’emploi de travailleurs temporaires.
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Un commentaire détaillé suivra.
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En France, le gouvernement Sarkozy se fend d’une réclame télévisée pour vanter son combat pour le pouvoir d’achat (voir aussi la réplique du PS français). En Suisse, le pouvoir d’achat des salariées et salariés a reculé en termes réels pour la première fois depuis huit ans: Selon l’OFS, les hausses salariales négociées entre les partenaires sociaux ont atteint +2,2% en moyenne, alors que l’inflation est de 2,5%. Cette régression des salaires réels suit plusieurs années de stagnation, durant lesquelles les entreprises n’ont pas reversé à leurs salariés les gains de productivité réalisés. Cette stagnation était déjà scandaleuse en soi, vus la croissance économique soutenue, l’augmentation de la productivité, le chômage en baisse et les exportations en hausse sur la même période – sans compter les primes d’assurances maladies qui rognent une part toujours plus importante du budget. Confrontés à une telle baisse de revenu, alors que l’augmentation des rémunérations des dirigeants de grandes entreprises continue à ne pas connaître de limites et que les baisses d’impôts ne s’adressent qu’aux (gros) actionnaires, les salariés ont toutes les raisons d’être fâchés.
Ils devraient l’être encore plus en apprenant l’intolérable ingérence que se sont permise un membre du directoire de la Banque Nationale Suisse, M. Jordan, et le chef du Seco, M. Gerber. Ces messieurs se permettent d’appeler les syndicats à de la modération en matière de revendications salariales, par peur d’alimenter la spirale de l’inflation (qui a soit dit en passant pour principal défaut de nuire à la rémunération du capital). M. Jordan menace annonce même des mesures de rétorsion, sous forme de hausse des taux de la BNS, si les négociations de cet automne devaient être trop favorables aux salariés. En somme, ces deux experts (au demeurant grassement rémunérés, rémunération qui ne risque pas de baisser, elle) prescrivent une baisse de salaire à la quasi-totalité de la population, alors que celle-ci n’a pas encore touché sa part des bénéfices des bons résultats économiques.
Les débats d’hier au grand conseil ont à nouveau montré à quel point la droite bourgeoise se soucie peu des petites entreprises. Une proposition socialiste pour développer le micro-crédit a été en effet balayée, dans un rapport purement gauche + verts contre droite.
Pourtant, le micro-crédit est un instrument efficace pour soutenir la création d’entreprise, notamment par des chômeurs ou des personnes à l’aide sociale. Mais, pendant toute la durée des débats, les arguments de la majorité n’ont tourné qu’autour du refrain «ce n’est pas à l’Etat de s’en mêler». La droite s’en tient donc à ses méthodes: baisser les impôts des actionnaires des grandes entreprises, tout en prétendant bien entendu que ces mesures «aident les PME». Un nouvel exemple de réforme-miracle se trouve dans le paquet fiscal du gouvernement vaudois: seules 50 grandes entreprises se taillent une part de 50% du gâteau de la réduction de l’impôt sur le capital. Autant dire qu’une fois encore, les vraies PME n’en toucheront que des clopinettes et que cette mesure ne créera pas le moindre emploi.
Et lorsque le PS vient avec des propositions intelligentes et dont l’efficacité est unanimement saluée, les œillères idéologiques restent en position.
Voici le texte d’une interpellation que j’ai développé aujourd’hui au grand conseil:
L’Etat de Vaud aurait signé un accord de partenariat et d’exclusivité avec la société Manpower SA pour l’engagement de personnel temporaire.
Etant donné que, lors d’une location de services, le contrat de travail est en général conclu entre le travailleur et le bailleur, il n’est pas sûr qu’un tel accord respecte la loi sur le personnel de l’Etat. Un accord de partenariat exclusif pourrait en outre découler de la volonté d’augmenter la part du travail temporaire à l’Etat, et ce sur le long terme.
J’ai donc l’avantage de poser au Conseil d’Etat les questions suivantes :
Lorsqu’on entend «microcrédit», on pense souvent «tiers-monde». Cette méthode de soutien à la création de petites entreprises y est en effet très répandue. Mais on sait moins que le microcrédit est aussi en plein essor dans les pays développés, et que son rôle y est appelé à se renforcer.
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Hier, l’OFFT a publié son bisannuel «baromètre des places d’apprentissage», qui comporte quelques résultats réjouissants. Ce qui permet à l’office de crier victoire en parlant de «détente» sur le marché des places d’apprentissage. C’est malheureusement loin d’être la réalité, comme le révèle une analyse approfondie des chiffres du baromètre.
Ainsi donc le conseil national a choisi – contrairement au Conseil des Etats- de ne pas ficeler le renouvellement de l’accord bilatéral sur la libre circulation des personnes avec son extension à la Bulgarie et à la Roumanie, entre-temps devenues Etat-membre de l’UE. A première vue, l’adversaire des paquets que je suis devrait applaudir.
Le recensement des entreprises 2005 de l’OFS montre que la part des apprentis n’a que très légèrement augmenté dans les PME : 6,6% des personnes employées par les PME sont des apprentis, contre 6,4% en 1998. Parallèlement, le nombre de personne employées dans les PME a connu une augmentation nettement plus importante (+1,84%). Les grandes entreprises restent à la traîne, avec une part d’apprentis d’un peu plus de 4%.
On peut en tirer trois conclusions.
Le canton de Neuchâtel, souvent cité comme la lanterne rouge des cantons suisses en matière d’imposition, est mal aimé des pourfendeurs de l’impôt. Qui ont eu l’occasion de rappeler leur slogan fallacieux «moins d’impôts = plus d’emplois». Slogan qui, grâce aux millions investis dans la campagne, a malheureusement eu le succès que l’on sait. Socialistes et syndicats avaient rappelé en vain que ce n’est pas l’impôt qui fait l’attrait d’une économie, mais ils étaient bien seuls dans ce combat et manquaient de moyens.
Le Financial Times, quotidien économique londonien que l’on peut difficilement soupçonner d’être un organe de propagande marxiste, vient de confirmer nos arguments en publiant dans son magazine foreign direct investment son classement de l’attractivité économique des régions d’Europe. Neuchâtel, malgré ses impôts élevés, s’y classe très bien. L’exemple est très parlant: non seulement l’impôt n’empêche pas la création d’emploi, mais il est indispensable pour financer les prestations publiques qui, justement, sont nécessaires au bon développement des entreprises. Ainsi, Neuchâtel doit son bon classement à ses infrastructures ferroviaires (publiques) et autoroutières (publiques), à sa proximité des hautes écoles (publiques) et à sa main d’œuvre très bien formée (dans des écoles publiques) dans des domaines comme l’horlogerie ou la microtechnique (branches dans lesquelles les entreprises privées ont, des années durant, négligé la formation). Bref, sans argent public, donc sans impôt, impossible d’avoir une économie performante. Il faudra s’en souvenir au moment de décider du sort des futurs cadeaux fiscaux aux grandes entreprises (baisse massive de l’impôt sur le bénéfice) que préparent les partis bourgeois.
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(ajouté le même jour à 16h09) …mais cet exemple d’un canton qui parvient à attirer des entreprises malgré une fiscalité élevée n’a pas empêché le groupe radical au grand conseil de développer aujourd’hui une motion visant à rétablir les allègements fiscaux du bientôt défunt arrêté Bonny, pour «créer des emplois dans les régions périphériques». Le mythe de la baisse de la fiscalité synonyme d’emplois et d’attrait économique est coriace…
Le cahier « emploi » de « 24 heures » d’aujourd’hui (lire l’article en pdf ) commente l’inquiétude des entrepreneurs face au manque drastique de relève dans le bâtiment. Malgré une augmentation du nombre d’apprenti-e-s, la pénurie de main d’oeuvre qualifiée frappe durement ce secteur et la pyramide des âges y est chaque année moins favorable. Pourtant, ce n’est pas, une fois n’est pas coutume, parce que la branche aurait négligé la formation. Au contraire, le nombre d’entreprises formatrices y est nettement supérieur à la moyenne et les efforts pour attirer les jeunes dans ces métiers sont conséquents. Ils portent d’ailleurs en partie leurs fruits. Un argument de poids est souvent avancé: La convention collective du bâtiment est (ou plutôt était) l’une des meilleures et les conditions de travail et de salaire y sont moins mauvaises qu’on pourrait le croire à première vue. Cependant, le comportement scandaleux et irresponsable du patronat ruine ces efforts.