Initiatives phytos : c’est non

Je dois avouer que j’ai eu de la peine à me forger un avis sur l’initiative « pour une eau potable propre et une alimentation saine ». En tant que municipal en charge de l’eau potable qui a dû affronter une contamination au chlorothalonil, je dois dire que son titre m’a d’abord séduit. Et puis j’ai lu le texte en détail. Et discuté avec des vignerons et vigneronnes. J’en conclus qu’il s’agit – à nouveau – d’une initiative au titre séduisant, mais au contenu trompeur, car elle ne tiendra pas ses promesses et créera au final plus de problèmes qu’elle ne veut en résoudre. Le même raisonnement est valable pour l’initiative sur les pesticides de synthèse. Je vais donc voter 2x non aux initiatives agricoles le 13 juin.

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Mon bilan de législature (1) : l’eau potable

J’ai la chance d’être en charge de la ressource liquide la plus consommée, même dans la commune qui a la plus grande surface viticole du canton ;), l’eau potable.

Voici notamment ce que j’ai réalisé au cours de la législature 2016-2021:


Un réseau d’eau performant et économe. Bourg-en-Lavaux a la chance d’être presque autonome en eau potable (en temps normal, nous ne devons qu’acheter un peu d’eau à la Ville de Lausanne et à nos voisines de l’Association intercommunale des eaux du Jorat). Pour cela, il faut un réseau régulièrement entretenu et amélioré. Avec le soutien du Conseil communal, la municipalité a acquis un système moderne de détection précoce des fuites, le « Lorno » (photo). Bourg-en-Lavaux fera des économies d’eau… et de travaux de génie civil (parce qu’une fuite détectée trop tard peut grandir, grandir et finir par causer d’énormes dégâts à la route qui se trouve au-dessus de la conduite endommagée !).

L’antenne du Lorno, un système qui « écoute » les fuites…


Une facturation équitable et transparente. Lors de la précédente législature, la municipalité avait, sans base légale et dans des conditions douteuses, accordé des rabais sur leur facture d’eau à certains propriétaires de la commune. J’ai mis immédiatement fin à ces pratiques. Pour en savoir plus…


Chlorothalonil : crise gérée. Comme beaucoup d’autres communes, Bourg-en-Lavaux est concernée par la pollution au chlorothalonil. Alors que les habitant-e-s et les autorités d’autres communes ont appris le problème par la presse, la municipalité a réagi vite, bien, et en toute transparence. Désormais, notre eau respecte les normes en vigueur et la population a reçu des informations régulières. Il convient de saluer ici la réactivité et le professionnalisme du Service des eaux de la Commune.

Quand la dérégulation, l’austérité et la « lutte contre la bureaucratie » favorisent la captation des biens publics

Cela pourrait être une énième, et malheureusement désormais banale, histoire d’une multinationale qui s’accapare presque gratuitement des ressources naturelles, assèche les réserves destinées à la population locale et en tire d’énorme bénéfices. Mais c’est aussi un exemple assez frappant des effets de la dérégulation néolibérale à l’œuvre dans de nombreux pays, y compris en Suisse. Cette frénésie de désengagement de l’Etat est si peu populaire que ses promoteurs la camouflent souvent en « lutte contre la bureaucratie ». Car la « bureaucratie », personne n’aime ça. Pourtant, derrière cette « bureaucratie » tant honnie par les ultralibéraux il y a des règles d’intérêt public qui protègent la population… et empêchent que l’on fasse des profits sur son dos. Une variante consiste à exiger des coupes budgétaires pour pouvoir « baisser les impôts dans l’intérêt des contribuables (aisés) ». Les impôts, ce n’est pas très populaire non plus. Mais cela sert notamment à faire appliquer les règles d’intérêt public.

En juillet dernier, « Le Monde » a raconté l’histoire d’une source que possède Nestlé dans la région de San Bernardino en Californie. L’article (« En Californie, les bouteilles amères de Nestlé ») n’est disponible que pour les abonnés, mais je le résume ici. Continuer la lecture