Le PSS vient de subir une débâcle. C’est la première fois que le PSS perd des plumes (9 sièges, c’est même plus que des plumes!) parce que l’UDC gagne.
Quelques constations à chaud:
• L’UDC gagne grâce à l’argent. Le parti de M. Blocher a investi plus de 10, si ce n’est 15 millions pour sa campagne. La preuve que les millionnaires sont de son côté. L’UDC le leur rend bien, d’ailleurs, elle qui revendique de nouveau cadeaux fiscaux en faveur des gros actionnaires et des gens fortunés. En outre, elle refuse toute transparence au sujet de ces montants et de ses donateurs, et la majorité bourgeoise a refusé une proposition socialiste souhaitant instaurer une certaine transparence.
• Le PS n’a pas su vendre ses succès. Or, il y en a eu quelques-uns: l’assurance maternité, l’harmonisation des allocations familiales, la taxe sur le C02, le soutien aux énergies renouvelables le renforcement des mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes et de la lutte contre la sous-enchère salariale.
• Le PS n’a pas réussi se profiler comme un parti d’opposition et à capitaliser ses succès en tant qu’opposition: Nous avons largement gagné sur les votations-phares de la législature (11ème révision de l’AVS, paquet fiscal) et fait obstacle au programme néo-libéral de la majorité UDC-PRD du conseil fédéral, mais ne sommes pas parvenu à transformer ces succès majeurs en suffrages.
• Le PS n’avait pas de stratégie clair au sujet de l’élection au conseil fédéral. D’abord contre M. Blocher, puis pour le PDC, puis contre M. Merz. Bref, quand le discours n’est pas clair, l’électeur y perd son latin. Et ne vote pas.
• Le PS ne perd pas lorsqu’il est profité à gauche et proche des syndicats (VD, JU, FR), mais prend une claque là où il tente de se profiler au centre et de donner l’avantage aux pseudo «modernistes» (BE, ZH).
• Forte de sa victoire l’UDC, va dicter le ton. Elle va mettre son programme en application:
o Coupes dans les rentes AVS, hausse de l’âge de la retraite (des femmes, puis de tout le monde), coupes dans les prestations de l’assurance-maladie de base…
o Baisses des salaires, pas de lutte contre la sous-enchère salariale
o Cadeaux fiscaux à gogo, pour les gros actionnaires, les grosses fortunes, les managers et les hauts revenus en général. Et bien sûr, programmes d’économies dans les finances publiques à ne plus savoir qu’en faire…
o Frein aux (pourtant modestes) réformes écologiques en cours, construction de centrales nucléaires.
o Des attaques contre le service public: privatisation de swisscom, puis de la SUVA, de la poste.
o Recul de l’égalité de chances, entre les femmes et les hommes, entre les milieux modestes et aisés…
Le PS aura malheureusement moins de député-e-s au conseil national pour s’y opposer.
• Là où les radicaux et les libéraux s’allient avec l’UDC, cette alliance ne profite qu’aux blochériens. Ainsi, l’UDC obtient un siège par surprise au JU suite à une alliance avec le PRD, radicaux et libéraux vaudois se cassent la figure et l’UDC vaudoise, qui n’a plus rien d’agrarienne, en tire tous les bénéfices.