Grève et paix

La grève fait la une des médias. En France, mais aussi en Suisse, notamment dans le bâtiment, après les épisodes de la Boillat ou de Crossair. J’ai été invité ce matin sur les ondes de RSR la première pour expliquer le droit suisse de la grève dans l’émission «on en parle» (durée 6’30 »), puis ce soir sur TSR1, pour en débattre du droit de grève et de la paix du travail avec un représentant patronal.

regimg20071114-185500-320x240-006.jpg

(cliquer sur l’image pour voir le débat)

Je profite de l’occasion pour publier ici un article que j’avais écrit l’an passé pour «infrarouge» journal de la jeunesse socialiste suisse, sur le thème de la paix du travail.

cc0440bb7e.jpg

Continuer la lecture

Le 9 novembre 1932: plus jamais ça!

 siteoff0-b03b3.gif

Il y a aujourd’hui 75 ans, l’armée tirait sur une manifestation ouvrière antifasciste, tuant 13 personnes et en blaissant des dizaines d’autres. Cette manifestation était oragnisée par les syndicats et les socialistes pour protester contre la montée des mouvements fascistes, très présents à Genève sous la houlette de Georges Oltramare. La troupe, une compagnie composée de jeunes recrues inexpérimentées, était commandée par le vaudois Raymond Burnat, qui fondateur des groupements patronaux.

Les syndicats et les partis de gauche genevois organisent comme chaque année une manifestation (vers la pierre commémorative sur la plaine de Plainpalais) en hommage aux victimes et pour rappeler que le danger fasciste reste d’actualité. Manifestation à laquelle je ne peux malheureusement pas me rendre, pour cause de campagne électorale pour le 2ème tour de l’élection au conseil des Etats.

Créer des places d’apprentissage sans passer par des allégements fiscaux

Le grand conseil vaudois a accepté aujourd’hui le postulat de l’ancienne députée Odile Jaeger-Lanore «pour la valorisation et le développement des filières de formation professionnelle». J’ai soutenu ce postulat qui préconise plusieurs mesures utiles pour encourager les entreprises à former plus d’apprenti-e-s. Le conseil d’Etat a d’ailleurs déjà mis certaines de ces mesures en application (notamment une promotion plus intensive de la formation professionnelle auprès des entreprises) et en prévoit d’autres dans le cadre de la révision de la loi vaudoise sur la formation professionnelle. Bon nombre de ces mesures sont aussi préconisées par une étude commandée par l’office zurichois de la formation professionnelle publiée en août dernier. Cette étude de Jacqueline Grigo et Emil Wettstsein (en allemand seulement), deux spécialistes reconnus de ce domaine, est consacrée aux mesures pour éviter que les entreprises renoncent à former. Parmi ces mesures, on compte notamment un meilleur encadrement tant des entreprises formatrices que des apprenti-e-s en difficulté, une meilleure information à l’intention des entreprises, des jeunes et de leur familles, une professionnalisation de la surveillance de l’apprentissage et la création d’années d’apprentissage de base. Ces mesures ont leur coût et l’Etat ne pourra pas faire autrement que de l’assumer, pour améliorer la qualité de la formation professionnelle. La pénurie de places d’apprentissage qui sévit actuellement est en effet suffisamment grave, à la foi pour les jeunes concernés que pour les entreprises qui commencent à manquer de main d’œuvre, pour que nous ne laissions pas entraîner par une logique de comptes d’épicier.
C’est là qu’intervient le seul point problématique du postulat Jaeger-Lanore, qui préconise entre autres des allégements fiscaux pour les entreprises formatrices. Je m’oppose à cette proposition. En effet, les allégements fiscaux, outre le fait qu’ils profitent d’avantage aux grosses entreprises, alors que ce sont surtout les PME qu’il faut encourager, privent l’Etat de moyens dont il a besoin pour financer d’autres mesures nettement plus efficaces pour inciter les entreprises à former.

Vers une reconquête socialiste

Le parti socialiste suisse a quatre ans pour regagner l’électorat et les sièges perdus le 21 octobre dernier. Suite à ma réaction à chaud, voici quelques pistes que je tire des réflexions et discussions de ces derniers jours, notamment des commentaires postés sur mon blog.
La reconquête doit être l’œuvre des socialistes eux-même. Car ce n’est pas seulement le budget de campagne de l’UDC ou l’aide indirecte d’Al Gore et de Nicolas Hulot aux verts qui ont coulé le PSS. Mon parti doit sa défaite avant tout à lui même. Et retrouver un profil clair et facile à comprendre. Hans-Jürg Fehr l’a d’ailleurs bien dit dans la Wochenzeitung de la semaine passée: «L’électeur sait tout de suite que UDC = contre les étrangers et verts = pour le climat. Mais PS= ?, il n’en sait rien…».
La reconquête doit à mon avis s’articuler sur trois axes: présence gouvernement, défensive et offensive.
Continuer la lecture

Les simpson décodent les méthodes de l’UDC

3F20.jpg

Un élu est incapable de résoudre un problème politique. Pour noyer le poisson, il fait porter le chapeau… aux immigrés illégaux. Et organise une votation pour les expulser. Ici, il s’agit de Joe Quimby, maire de Springfield, dans l’épisode « j’y suis, j’y reste » (much Apu about nothing, saison 7 Episode 23). Toute ressemblance avec un parti xénophobe qui vient de gagner les élections fédérales est voulue.

Il ne faut jamais, mais alors jamais, faire des économies sur le dos de la formation.

Hier, deux nouvelles (pénurie de médecins, pénurie de mécaniciens) ont une fois de plus mis au grand jour que les économies en matière de formation ne sont jamais une bonne idée. Et donnent un avant-goût de ce à quoi va ressembler notre pays suite à la défaite électorale du PSS. Car, l’influence de l’UDC allant croissant, les programmes d’économie et les cadeaux fiscaux privant l’Etat de moyens vont aller en augmentant. L’UDC ne souhaitait en effet qu’une augmentation minimale (4,5%, alors que les socialistes voulaient 10%) des crédits à la formation et présente aujourd’hui ses propositions de coupes dans les budgets de l’Etat.
Continuer la lecture

Débâcle du PSS: Réaction à chaud

Le PSS vient de subir une débâcle. C’est la première fois que le PSS perd des plumes (9 sièges, c’est même plus que des plumes!) parce que l’UDC gagne.
Quelques constations à chaud:
• L’UDC gagne grâce à l’argent. Le parti de M. Blocher a investi plus de 10, si ce n’est 15 millions pour sa campagne. La preuve que les millionnaires sont de son côté. L’UDC le leur rend bien, d’ailleurs, elle qui revendique de nouveau cadeaux fiscaux en faveur des gros actionnaires et des gens fortunés. En outre, elle refuse toute transparence au sujet de ces montants et de ses donateurs, et la majorité bourgeoise a refusé une proposition socialiste souhaitant instaurer une certaine transparence.
• Le PS n’a pas su vendre ses succès. Or, il y en a eu quelques-uns: l’assurance maternité, l’harmonisation des allocations familiales, la taxe sur le C02, le soutien aux énergies renouvelables le renforcement des mesures d’accompagnement à la libre circulation des personnes et de la lutte contre la sous-enchère salariale.
• Le PS n’a pas réussi se profiler comme un parti d’opposition et à capitaliser ses succès en tant qu’opposition: Nous avons largement gagné sur les votations-phares de la législature (11ème révision de l’AVS, paquet fiscal) et fait obstacle au programme néo-libéral de la majorité UDC-PRD du conseil fédéral, mais ne sommes pas parvenu à transformer ces succès majeurs en suffrages.

• Le PS n’avait pas de stratégie clair au sujet de l’élection au conseil fédéral. D’abord contre M. Blocher, puis pour le PDC, puis contre M. Merz. Bref, quand le discours n’est pas clair, l’électeur y perd son latin. Et ne vote pas.
• Le PS ne perd pas lorsqu’il est profité à gauche et proche des syndicats (VD, JU, FR), mais prend une claque là où il tente de se profiler au centre et de donner l’avantage aux pseudo «modernistes» (BE, ZH).
• Forte de sa victoire l’UDC, va dicter le ton. Elle va mettre son programme en application:
o Coupes dans les rentes AVS, hausse de l’âge de la retraite (des femmes, puis de tout le monde), coupes dans les prestations de l’assurance-maladie de base…
o Baisses des salaires, pas de lutte contre la sous-enchère salariale
o Cadeaux fiscaux à gogo, pour les gros actionnaires, les grosses fortunes, les managers et les hauts revenus en général. Et bien sûr, programmes d’économies dans les finances publiques à ne plus savoir qu’en faire…
o Frein aux (pourtant modestes) réformes écologiques en cours, construction de centrales nucléaires.
o    Des attaques contre le service public: privatisation de swisscom, puis de la SUVA, de la poste.
o    Recul de l’égalité de chances, entre les femmes et les hommes, entre les milieux modestes et aisés…

Le PS aura malheureusement moins de député-e-s au conseil national pour s’y opposer.
• Là où les radicaux et les libéraux s’allient avec l’UDC, cette alliance ne profite qu’aux blochériens. Ainsi, l’UDC obtient un siège par surprise au JU suite à une alliance avec le PRD, radicaux et libéraux vaudois se cassent la figure et l’UDC vaudoise, qui n’a plus rien d’agrarienne, en tire tous les bénéfices.

Soutenons les syndicalistes coréens de Tetra Pak en grève de la faim!

Aujourd’hui débute la 4ème semaine de grève de la faim des syndicalistes sud-coréens de Tetra Pak, qui se battent pour retrouver leur emplois et leur dignité. Un suivi médical a été mis en place et les deux grévistes ont déjà perdu 18 et 16 kg depuis le lancement de leur grève de la faim.
PA100003.jpg
Pour l’heure, la direction n’a pas bougé d’un iota, mais les interventions politiques s’organisent activement et les médias ont largement relayé cette lutte syndicale.

Cela, cependant, semble insuffisant pour faire entendre raison à la multinationale sise à Pully. Voici donc deux moyens d’action citoyenne afin de démonter à Tetra Pak que les grévistes ont également le soutien de la population vaudoise:
– une pétition (pdf) à signer et faire signer,
– un appel (pdf) à la raison destiné à la direction que nous prévoyons de faire publier dans la presse avec les noms des signataires à qui l’on demande une participation financière qui servira uniquement à financer l’annonce

Merci de les renvoyer au plus vite à Comité de soutien aux grévistes de la faim- c/o Yan Giroud – Redoute 52 – 1260 Nyon (courriel: yan.giroud (arobase) bluewin.ch )
Notez, qu’afin de prévenir toute récupération politique en cette période électorale –certains ont déjà commencé, il n’est pas possible de modifier ces textes, notamment d’y inclure un logo de parti politique.

Pour faire un don: Association réseau syndical de solidarité internationale, 1260 Nyon, BCV (clearing 767), Compte T 5169.29.76. Le site de soutien.
Et surtout, les syndicalistes coréens de la KFCT ont besoin de votre soutien. Passez donc les visiter dans leur tipi de la place de Milan à Lausanne! Ils sont très accueillants et sympathiques.

Petit rappel des faits: Tetra Pak a fermé son usine en Corée du Sud, malgré ses bons résultats, probablement parce que le taux de syndicalisation y était trop élevé à son goût. Vu leur âge et leur métier, les personnes licenciées auront beaucoup de peine à retrouver une emploi.
Suite à cette affaire, la direction a refusé de négocier. Les syndicalistes de KFCT qui ont protesté ont été scandaleusement maltraité: Un des membres de la délégation présente à Lausanne a notamment eu un ongle arraché. Le syndicat a donc décidé de venir protester directement au siège de la multinationale suédoise. En Corée, deux collègues mènent une grève de a faim de solidarité.

Ordonnance de protection des jeunes travailleurs: le conseil fédéral nous a bien c…

Vendredi passé, en plein session (et campagne électorale) le conseil fédéral a publié la version définitive de la nouvelle ordonnance 5 à la loi sur le travail (OLT 5) « protégeant » les jeunes travailleurs et travailleuses. Cette nouvelle ordonnance, censée mieux protéger les jeunes salariés, entrera en vigueur le premier janvier 2008, en même temps que l’abaissement de l’âge de protection. Dont elle était aussi censée atténuer les effest négatifs sur la santé des apprenti-e-s. Mais que pouic. Ces derniers ne seront pas mieux protégés. Sur ce coup, il faut bien dire que le conseil fédéral nous a vraiment bien eu.

Continuer la lecture