Soutenir la culture. Et ceux qui la font.

Le soutien à la création artistique fait débat. La future loi fédérale sur l’encouragement de la culture (LEC) soulève la question du financement des activités culturelles par la Confédération. Le débat est vif, car la culture ne laisse personne indifférent. Mais il néglige le sort des acteurs, hommes et femmes, culturels. Et semble oublier que la culture, c’est avant tout ceux qui la font. A l’heure de l’Etat providence, nombreux sont en effet ceux qui pensent que l’artiste désargenté tirant son inspiration de son ventre creux et de son porte-monnaie vide n’est qu’une image d’Epinal.
Force est de constater que trop d’acteurs culturels vivent dans la précarité.

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Postulat contre la pénurie de médecins.

(Postulat déposé aujourd’hui au grand conseil)
En octobre 2007, le Conseil suisse de la science et de la technologie (CSST) a publié un rapport indiquant que la Suisse ne forme pas assez de médecins et évite pour l’instant une grave pénurie, grâce à un afflux croissant de médecins formés à l’étranger. Le CSST conclu que le nombre d’étudiants en médecine devrait être augmenté d’au moins 20%. La pénurie se fait d’ores et déjà sentir dans certaines régions situées hors des centres urbains et concerne surtout les médecins «de famille».
Pourtant, les études de médecine connaissent un attrait croissant. Mais les facultés de médecine manquent drastiquement de places depuis plusieurs années. Certaines ont même instauré un numerus clausus pour limiter le nombre d’étudiants. Cette mesure d’économie à courte vue est en grande partie la cause de la pénurie actuelle. On ne peut donc que saluer la politique du canton de Vaud de ne pas introduire de numerus clausus à l’université de Lausanne, ainsi que son opiniâtreté à résister à la «mode» de la restriction d’accès aux études et de la dévalorisation de la maturité.

En conséquence, nous avons l’avantage de prier le Conseil d’Etat de présenter un rapport sur la pénurie de personnel soignant dans le canton, notamment de médecins et d’étudier des solutions pour y remédier, notamment en donnant à la faculté de biologie et de médecine les moyens d’accueillir plus d’étudiantes et étudiants en médecine et en augmentant le nombre de places de stages et de formation post-graduées dans les hôpitaux vaudois.

La majorité du grand conseil tire à grosses bouffées…

La majorité bourgeoise du grand conseil vient d’accepter la motion de M. Haury pour introduire les tests de consommation de cannabis dans les écoles vaudoises. Elle souhaite ainsi détourner l’école de son rôle et d’en faire une instance répressive, dotée des mêmes devoirs d’investigation que la justice pénale, sans toutefois en appliquer les procédures et les sanctions. Et tant pis si les professionnels des dépendances trouvent cette idée mauvaise, contraire à l’éthique et au droit (communiqué_du 17 avril (pdf). Tant pis si les tests sont peu fiables, peuvent conduire à des résultats inutilisables dans une optique éducative, quand ils ne sont pas tout simplement arbitraires. Tant pis si cela déresponsabilise les parents. Tant pis si ces mesures répressives entravent l’encadrement et l’accompagnement des jeunes concernés. Et surtout, tant pis si les écoles vaudoises ont déjà et la volonté et les moyens d’agir, en interdisant toute consommation de cannabis et en sanctionnant les élèves responsables. Malgré ces réalités, la droite a voulu montrer qu’elle cède à la mode du tout répressif. Même si cela implique des mesures néfastes et inutiles.

Musée cantonal des Beaux-Arts à Bellerive: allons de l’avant!

La majorité de la commission vient de recommander au grand conseil d’accepter un crédit d’étude de 340’000.—Fr. pour affiner le projet de nouveau musée cantonal des Beaux-Arts à Bellerive (Lausanne). C’est le moment ou jamais de donner le coup d’envoi à ce musée, que notre canton mérite. Et dont il a besoin.

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L’UDC se prend les bottes dans le tapis.

Aujourd’hui au Grand Conseil, le groupe UDC a su démontrer sa maîtrise des dossiers importants, ainsi que sa cohérence interne. Il développait un postulat demandant que le canton prête 1 milliard de francs à la Confédération, pour financer la 3ème voie CFF Lausanne – Genève, mais aussi un élargissement de l’autoroute sur le même tronçon. Ce postulat était avant tout destiné à contrer un autre postulat déposé par le groupe socialiste et contresigné par… tous les autres groupes (à l’exception bien sûr du parti blochérien), demandant d’étudier un préfinancement cantonal du tronçon ferroviaire. Bon, l’UDC a parfaitement le droit de n’être d’accord avec personne, de refuser une union sacrée des vaudois pour ce dossier important ou de s’engager pour augmenter l’engorgement et la pollution autoroutiers.
Mais l’UDC aurait dû en préalable se renseigner… auprès de ses propres élus aux chambres fédérales avant de déposer son texte. En effet, André Bugnon a déposé à Berne une motion, cosignée par tous les élus UDC vaudois, laquelle demande à ce qu’on s’engage pour la 3ème voie ferroviaire et que l’on évite d’élargir l’autoroute, car ce serait notamment une augmentation de CO2 incompatible avec les objectifs du protocole de Kyoto. Bon, alors, ils sont pour ou contre l’élargissement de l’autoroute?
La meilleure conclusion de cette histoire vient du chef du groupe radical Frédéric Borloz, pour lequel «l’UDC n’a rien compris au dossier» et que son postulat est «irréaliste». Ou alors du chef du groupe libéral Jean-Marie Surer, qui pense que l’UDC a été «sotte» sur ce coup…

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Une heure plus tard, rebelotte. François Brélaz, député UDC, annonce qu’il soutient l’imposition à forfait des riches étrangers. Que cet impôt rapporte 160 millions par an et que, s’il n’existait pas, c’est la classe moyenne qui passerait à la caisse. Comme quoi l’UDC peut être favorable à des privilèges pour certains étrangers.
Or, quelques années plus tôt, le même François Brélaz trouvait cet impôt à la dépense «indécent» et était choqué par le fait que les «vaudois de la classe moyenne payent des impôts sur l’entier de leurs revenus pendant qu’un Michael Schumacher verse au fisc un montant qui correspond pour lui à peine à de l’argent de poche». On espère pour M. Brélaz que c’est seulement sa mémoire qui flanche.

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En début d’après-midi, re-bourde. Eric Bonjour, député UDC, recommande au Grand conseil «d’entrer en matière» sur le projet de vente des actions de la BCV. Malheureusement pour lui, il fait son intervention alors qu’on en est au débat… final et que l’entrée en matière a été décidée la semaine précédente.

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Et en fin d’après-midi, la section vaudoise du parti de M. Blocher a enfin résolu son dilemne concernant Harmos (que j’évoquais la semaine passée). Comment? En coupant la poire en trois: 9 oui, 9 non, et le reste s’abstient. Comme ça, personne ne sera mécontent; les zurichois (qui exigent le non) parce qu’on a obéi (du moins en partie) aux ordres, les commissaires (qui prônaient le oui) qui n’ont pas été désavoués par tous leurs collègues et les adversaires de l’UDC, qui ont passé un bon moment.

Torpille contre le transfert de la route au rail

La principale caractéristique du marché, c’est que ça ne marche pas. Ses partisans nous gonflent pourtant en permanence avec la « main invisible », qui voit tout, sait tout, règle tout, régit tout, résout tout. Eh ben non. La preuve par le transfert de la route au rail.

CFF Cargo a une double mission de service public. La première, faire en sorte qu’il y ait le moins possible de camions polluants et dangereux sur nos routes. La deuxième, offrir des emplois de qualité, même dans les régions excentrées. Lorsque des élus de droit, profitant de la passivité du ministre pseudo-socialiste, tentent, sous prétexte de libéralisations, de demander à l’entreprise d’être rentable sans subventions publiques, et ben, elle se casse la gueule. Mais faut avouer qu’ils ont des remords. Une fois qu’ils se rendent compte que la logique du marché appliquée aux emplois de LEUR canton fait des ravages, ils sont les premiers à aller manifester.

Chronique de politique chronique parue dans le mensuel satirique le tromblon.

Les sites de soutien au personnel de CFF Cargo à Bellinzone et à Fribourg.

Il n’y a pas eu d’effet «Blocher»

Ces derniers jours ont été riches en événements peu flatteurs pour l’UDC. Bien moins flatteurs en tout cas que ce que la majorité des commentateurs a bien voulu dire.

Les élections cantonales, d’abord. Certes, l’UDC a gagné des sièges lors des élections cantonales de Saint Gall et de Thurgovie. Ce que certains n’ont pas manqué de considérer comme une «victoire du peuple sur un tour de passe-passe de la classe politique suite à la non réélection de M. Blocher», voire comme un appel à changer le mode d’élection du gouvernement. Pascal Décaillet fut le plus dithyrambique à l’égard de ce qu’il considère comme un juste retour de bâton pour les vilains comploteurs qui ont eu le culot d’évincer son champion. Mais, à y regarder de plus près, les élections cantonales saint galloise et thurgovienne sonnent, malgré les gains en sièges, comme une défaite pour l’UDC. Ainsi, à St. Gall, l’UDC passe de 35,5% à 29,2% entre octobre 2007 et mars 2008. En Thurgovie, elle passe de 42,1% à 35,4%. Il n’y a donc pas eu de retour de manivelle suite à l’éviction de M. Blocher. Si cela avait été le cas, l’UDC aurait amélioré son score. Mais force est de constater qu’elle perd énormément de suffrages. Il faut certes admettre que le parti socialiste n’en tire aucun bénéfice, vu qu’il confirme ses mauvais résultats d’octobre. La preuve qu’il y a encore du boulot. Un détail encore, qu’aucun média n’a daigné relever: la perte de deux sièges par les verts thurgoviens.

L’immense succès de la manif de soutien à Mme Widmer-Schlumpf, ensuite. C’est l’occasion de mettre les choses au point. N’en déplaise à certains médias, p. ex. Le Temps qui titre «la grande méprise?», la gauche n’a pas été grugée en descendant dans la rue. La plupart des manifestant-e-s (j’en étais) ne venaient pas pour soutenir les idées, projets et priorités de la nouvelle conseillère fédérale. Qui a d’ailleurs rappelé le jour même à la presse que ses valeurs sont bel et bien… celles de l’UDC. Non, cette manifestation défendait la démocratie et l’Etat de droit, valeurs fondamentales mais mises à mal par les lamentables tentatives de harcèlement psychologique de l’UDC contre une femme démocratiquement élue. Par exemple, un blochérien puilléran titrait son billet de vendredi dans le «régional» par «Exit la Schlumpfette», ce qui donne une idée du niveau auquel ils situent le débat.

Il y en a que l’on a pas beaucoup entendu. Ce sont les prétendus modérés de l’UDC vaudoise. Ceux que l’on dit héritiers du PAI. Ceux qui ont accepté sans broncher l’affiche discriminatoire des tristement célèbres moutons noirs. Et dont le porte-parole, M. Voiblet, exige publiquement l’exclusion de Mme Widmer-Schlumpf.

Un coup contre les jeunes, un coup contre les vieux.

L’hystérie des mesures d’économies prônées par M. Merz atteint des sommets. L’« examen des tâches de la Confédération« , vocable signifiant en réalité « coupes dans les budgets publics », présenté hier est un bel exemple d’une politique qui s’en prend à la fois aux jeunes et aux moins jeunes. Voilà qui donne un avant goût de ce à quoi va ressembler la législature 2007-2011 suite à la victoire de la droite conservatrice et la défaite socialiste aux dernières élections fédérales: On finance les baisses d’impôts par des coupes dans les dépenses publiques. Qui permettent de nouvelles baisses d’impôts. Qui appellent d’autres mesures d’économie. Et ainsi de suite.

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Le courrier de Zürich n’est pas encore arrivé…

L’UDC suisse vient de déclarer la guerre à Harmos. Et tant pis si cet accord intercantonal sur l’éducation est issu d’un nouvel article constitutionnel accepté par plus de 80% des électrices et électeurs en 2006. Elle a donc ordonné à ses sections cantonales de lancer le référendum contre l’accord, ce qui a été fait à Thurgovie et à Lucerne. Et c’est un élu vaudois, M. Grin, qui s’est chargé de défendre cette position sur les ondes de la RSR.
Mais le courrier de Zürich contenant ses instructions n’a pas dû arriver jusqu’à la section vaudoise du parti de M. Blocher. En effet, ses trois représentants au sein de la commission parlementaire ont accepté la ratification de l’accord. D’ailleurs l’UDC soutient l’initiative réactionnaire «école 2010» qui demande… la ratification d’Harmos et sa mise rapide en application. Il va falloir que Christoph vienne leur apprendre la discipline! A moins que les députés UDC ne tournent leur cuti devant le plénum du parlement… (ce qu’il n’ont pas eu la possibilité de faire aujourd’hui, le grand conseil n’ayant pas eu le temps d’épuiser son ordre du jour)

Une journée placée sous le signe de la résistance à Zurich?
Mais il faut dire qu’aujourd’hui, l’UDC vaudoise était, exceptionnellement, très cohérente dans son opposition à Zürich. Ainsi, pendant le débat sur la vente des actions de la BCV le porte-parole du groupe UDC, M. Bonjour, pourtant réputé pour être un des plus serviles partisans de la ligne blochérienne (au point qu’il truffe ses interventions parlementaires de références à la métropole de la Limmat), a affirmé sans rire que «la mentalité n’est pas la même à Zurich que chez les vaudois». En effet, les zurichois maintiennent leur banque cantonale… à 100% en mains publiques. Ce dont tout le monde, milieux économiques y compris, se félicite. Mais, obnubilée par son néolibéralisme (bien zurichois, cette fois), l’UDC vaudoise n’en veut rien savoir. Et a unanimement accepté le bradage des actions de la BCV. Au risque de renouveler le tragique exemple, zurichois lui aussi (décidément), de swiss(air), recapitalisée à grands frais par la Confédération, puis presque offerte à Lufthansa, juste avant qu’elle ne se remette à faire de (coquets) bénéfices.