Postes: fermetures progressives?

La Poste ne pouvait manquer de réagir aux pronostics du syndicat de la communication sur l’avenir des offices postaux. Et de démentir qu’elle compte en fermer autant que ce que prévoit le syndicat. Par exemple dans le district de Lavaux-Oron, elle annonce ne vouloir « examiner » la situation que de 4 offices (Servion, Oron-le-Châtel, Châtillens et Les Cullayes), alors que le syndicat de la communication pronostique qu’en tout 8 postes seraient à terme menacées de fermeture (les 4 premières, plus La Croix-sur-Lutry, Grandvaux, Puidoux-Gare et Paudex). Ce que signifie « examiner la situation » est sujet à interprétation. Pour Châtillens, c’est malheureusement exempt d’ambigüité: son office postal ferme demain.

Dans tous les cas, la stratégie de la Poste me semble malheureusement assez claire: c’est celle du saucissonnage: En premier, on ferme quelques postes dans quelques localités peu peuplées (dans le district, Riex, Epesses ou Montpreveyres en ont par exemple déjà fait l’expérience…) avant de s’attaquer, plus tard, à d’autres offices, situés dans des localités plus importantes. Mais la résistance aura entre temps été diluée. Il faut aussi relever que les 4 postes concernées se trouvent dans le « haut » du district et que les fermetures possibles dans le « bas » sont semble-t-il reportées. Peut-être la Poste tente-t-elle de saper la solidarité entre régions, en s’attaquant d’abord à l’une, puis à l’autre, en espérant compter sur une résistance moins importante que si elle frappait partout à la fois.

Le meilleur moyen de contrer la poste et de lui montrer que la population tient à un service public de qualité présent sur l’entier du territoire est de signer la pétition du syndicat de la communication contre le démantèlement du réseau postal!

Le reportage de la TSR sur la fermeture possible (probable?) de la poste de Servion.

 

Le PS annonce sa résistance à la fermeture de 8 postes dans le district de Lavaux-Oron!

Selon les pronostics du syndicat de la communication le district de Lavaux-Oron risque d’être durement touchés par les fermetures de postes. En effet, les postes de Puidoux-Gare, Servion, les Cullayes*, La Croix/Lutry, Grandvaux, Paudex, Oron-le-Châtel*, Châtillens* sont considérées comme (*très) menacées. Ces offices de postes se trouvent dans toutes les régions du district, aussi bien dans le «haut» (région d’Oron), que dans le «bas» (Lavaux, environs de Pully).

Le PS Lavaux-Oron condamne par avance toute fermeture de postes et toute diminution de la qualité du service public dans le district. Il témoigne son plein soutien aux employés de la poste, à la population et aux autorités communales concernés. Il suivra avec attention l’évolution de ce dossier, notamment la réponse du conseil d’Etat à l’interpellation qui sera déposée au grand conseil par le Parti Socialiste Vaudois.

Le PS Lavaux-Oron s’engage pour un réseau postal dense, ce qui permet de garantir des emplois et la qualité du service public sur tout le territoire. Le service de proximité permet aussi de limiter les déplacements et est donc écologique.

Signez la pétition du syndicat de la communication!

Quelques pistes pour l’emploi des jeunes

Il y a un mois et demi, la commission jeunesse de l’USS tirait la sonnette d’alarme: D’ici la fin de l’année, il pourrait y avoir au moins 10’000 jeunes chômeurs inscrits de plus. Ce qui ferait en tout 30’000 chômeurs inscrits et – vu qu’un jeune sans travail sur deux ne s’inscrit pas au chômage – 50’000 et 60’000 sans emplois de moins de 25 ans. A la pénurie – récurrente – de places d’apprentissage s’ajoute le fait qu’en période de hausse du chômage, les jeunes sont toujours touchés plus vite et plus fort que les autres actifs. En effet, lorsque les entreprises diminuent ou gèlent l’embauche, ce sont les nouveaux arrivés sur le marché du travail qui en font les frais, notamment ceux qui viennent de terminer leur apprentissage. L’annonce d’UBS de ne pas réengager la moitié de ses apprentis (contre 80% en période normale) confirme cette hypothèse.
Ces derniers jours, de nombreuses propositions ont donc été faites pour limiter la hausse du chômage des jeunes ou en contrecarrer les effets. En voici un bref commentaire: Continuer la lecture

Encore un nouveau fonds cantonal pour la formation professionnelle!

Le grand conseil tessinois vient d’adopter en votation finale sa nouvelle loi sur la formation professionnelle, qui comprend un fonds cantonal. Ce fonds permettra de redistribuer 6 millions de francs par an aux entreprises qui forment des apprenti-e-s, dès 2010. C’est un succès du PS, qui avait lancé une initiative populaire demandant la création d’un tel fonds.

Après Genève, Fribourg, Neuchâtel, le Valais, Jura (plébiscité en vote populaire) et Zurich (plébiscité en vote populaire), le Tessin est donc le 7ème canton à se doter d’un tel fonds. Le canton de Vaud devrait bientôt suivre (des informations suivront bientôt, promis!) et peut-être Bâle-Ville, où une initiative populaire sera bientôt soumise au peuple. Dans les cantons où ils existent depuis longtemps, ces fonds ont fait leurs preuves et permettent de répartir les frais de la formation professionnelle sur toutes les entreprises, pas seulement sur celles qui forment. En effet, toutes les entreprises, qu’elles forment ou non des apprenti-e-s, contribuent aux fonds. Ainsi, ils diminuent les frais de formation et encouragent concrètement la création de places d’apprentissage.

Malgré ces bons résultats, les gouvernements des cantons de Saint-Gall et de Soleure recommandent à leur parlements de refuser l’introduction de tels fonds (sur proposition de la jeunesse et du parti socialiste), surtout au prétexte que ces idées viennent de gauche. Regrettable blocage idéologique qui empêche la création d’un instrument efficace!

(source: panorama)

TVA contre IFD: le retour?

Il y a quelques années, le parti radical s’était signalé par une proposition particulièrement anti-sociale: remplacer l’imposition directe (p. ex. l’impôt fédéral direct) par une imposition indirecte (p. ex. la TVA). Au motif que la TVA serait plus simple à prélever, que personne n’y échappe et qu’il serait plus difficile de la frauder. Et tant pis si cela bat en brêche le principe constitutionnel de l’imposition en fonction de la capacité contributive, base de l’imposition directe progressive. Car, en remplaçant l’imposition directe par une imposition indirecte (ou une imposition à taux plat – ou flat tax – autre proposition radicale), le nanti comme le défavorisé paient le même impôt lorsqu’il achètent le même bien (ou, dans le cas de la flat tax, quel que soit leur revenu). Cette idée avait été rapidement enterrée. Ce qui n’a pas empêché les radicaux de soutenir d’autres réformes fiscales uniquement favorables aux hauts revenus…

Malheureusement, l’idée de remplacer la fiscalité directe par la TVA vient de ressortir du chapeau de Marie-Hélène Miauton, directrice d’un institut de sondages, sur les onde du « café économique« , minute quotidienne de propagande néolibérale de la RSR et du magazine Bilan. Continuer la lecture

Amnistie fiscale: la prime à la triche

L’UDC vaudoise ne manque pas d’air. Elle qui, d’habitude, prétend défendre une politique répressive, se met à demander que l’on cesse de punir les tricheurs, au prétexte que cela remplirait les caisses. Elle a en effet déposé une initiative pour que le canton de Vaud demande aux chambres fédérales de mettre en oeuvre une amnistie fiscale pour 2011 ou 2012. Le texte est sans la moindre ambigüité: Il s’agit de passer l’éponge sur « tous les comportements ayant pour but, ou pour effet, de réduire le montant de la perception d’impôt ». En clair: la fraude et la soustraction fiscale. Le message de l’UDC: « Vous avez fraudé le fisc, vous ne serez pas puni. Vous devrez rembourser les impôt non payé, certes, mais de sanction, point ». C’est un peu comme si l’automobiliste arrêté en état d’ébriété ne se voyait contraint que d’attendre d’être sobre à l’endroit où la police l’a arrêté, mais à échapperait à l’amende ou au retrait de permis.

Cette proposition de prime à la triche est scandaleuse à plus d’un titre. Sur le principe tout d’abord. Gruger le fisc est en effet grave: Cela signifie que l’on se soustrait à ses obligations envers la collectivité, tout en continuant à profiter de ses prestations, payées avec les impôts des gens honnêtes. Décréter une amnistie revient à prôner que la fraude et la soustraction fiscales ne sont somme toute pas si graves. L’UDC le dit d’ailleurs clairement: Elle souhaite que cette amnistie soit un moyen de « régulariser » la situation des contribuables-tricheurs et « d’apporter une réponse aux infractions fiscales ». Aha. La « réponse » de l’UDC aux « infractions » serait donc l’amnistie. Pourtant, jamais il ne viendrait à l’idée du parti de M. Blocher de proposer une amnistie pour les dealers. Ou pour les étrangers en situation irrégulière.

En outre, les arguments développés par l’UDC fleurent bon l’incohérence. Ainsi, l’initiative fait état de « l’état critique » des finances publiques, notamment communales. Mais de la politique des caisses vides (cadeaux fiscaux qui entraînent des coupes budgétaires qui à leur tour justifient d’autres cadeaux fiscaux) menée par ce parti depuis des décennies, pas un mot. Il faut aussi rappeler que l’an passé, l’UDC (comme le reste des partis bourgeois, d’ailleurs) s’était opposée à un postulat socialiste demandant d’augmenter le nombre d’inspecteurs fiscaux. En voilà une bonne politique: non seulement on ne traque pas les tricheurs, mais en plus, on les amnistie! Les contribuables honnêtes apprécieront.

Enfin, l’UDC ne semble pas se soucier de la réputation de notre pays, déjà accusé de toutes parts de favoriser la fraude fiscale. Nul doute que les pays qui tentent de faire pression sur la Suisse pour que la soustraction fiscale y soit mieux poursuivie goûteront ce petit cadeau fait aux tricheurs. Voilà qui va certainement renforcer la position helvétique dans les négociations à venir.

Victoire anti-nucléaire au grand conseil vaudois

Le grand conseil a débattu cet après-midi de la réponse du conseil d’Etat à mon interpellation concernant la demande faite par ATEL (devenue Alpiq suite à la fusion avec EOS) de construire une centrale nucléaire.
Le conseil d’Etat y a répondu plutôt mollement et surtout de manière insatisfaisante. Certes, il compte remplir le mandat constitutionnel de l’art. 56 en encourageant les énergies renouvelables. Mais, au lieu d’intervenir directement pour un retrait de la demande d’Alpiq (comme l’a fait par exemple la ville de Genève), il se contente d’espérer que cette demande sera retirée. Bref, une attitude indigne d’un gouvernement. Lorsqu’on espère que quelque chose n’arrive pas, on ne peut en effet se contenter d’espérer que cela n’arrive pas, surtout si c’est en se basant sur des conjectures. Et d’autant plus si on aurait les moyens d’agir directement, ce qui est le cas du canton de Vaud, qui détient des participations dans Alpiq via Romande Energie et y délègue des administrateurs.

Mécontent de cette réponse, j’ai donc déposé, de concert avec mon collègue vert Yves Ferrari, la détermination ci-après, qui a été acceptée par le grand conseil, malgré l’opposition du conseil d’Etat. Lequel a d’ailleurs fini par admettre au cours du débat (ce qu’il n’avait pas fait dans sa réponse écrite, se contentant d’évoquer l’avis… du conseil fédéral), qu’il est d’avis «qu’on ne pourra pas se passer de nouvelles centrales nucléaires à court terme». Ce qui est une ânerie et un oreiller de paresse.

Détermination

Le Grand Conseil souhaite que le Conseil d’Etat prenne des mesures actives pour que les entreprises productrices d’électricité directement ou indirectement en mains du canton appliquent l’art. 56 de la Constitution cantonale visant à se passer de l’énergie nucléaire, notamment en exigeant des administrateurs délégués par l’Etat qu’ils s’engagent pour le retrait de la demande d’autorisation de construire une centrale nucléaire déposée par Alpiq.

Lausanne, le 3 mars 2009, Yves Ferrari et Jean Christophe Schwaab

Réponses du conseil d’Etat aux interpellations.pdf

Tutelles et curatelles: les citoyens ne doivent pas remplacer l’Etat

(communiqué de presse du PSV)
Le Parti socialiste vaudois prend acte du rapport du Conseil d’Etat sur les mesures tutélaires. Si ces modifications vont dans le bon sens, le PSV les considère bien trop timides et proposera des mesures concrètes pour un meilleur accompagnement des pupilles et préparation des tuteurs.

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Voilà qui a le mérite d’être clair

A chaque fois que l’on parle de supprimer ou d’augmenter l’imposition d’après la dépense (les forfaits fiscaux), c’est la même rengaine: Si on augmente leurs impôts, ces nantis partiront sous d’autres cieux fiscalement plus cléments. Tant pis si ces forfaits sont un impôt injuste qui ne respecte pas les principes constitutionnels de l’imposition en fonction de la capacité économique et de l’égalité devant l’impôt, pourtant appliqués à la quasi totalité des citoyen-ne-s. Et tant pis s’il permet à certains étrangers fortunés et (parfois prétenduement) retraités de ne verser au fisc qu’une part infime de ce qu’ils devraient payer s’ils étaient soumis à la même enseigne que le commun des mortels.

Mais la droite tient dur comme fer à cet impôt. Et, lorsque le parti socialiste (notamment par la voix de son vice-président Jean-Michel Favez) a proposé en décembre dernier de doubler cet impôt ce fut un niet retentissant. Idem la semaine passée lorsque la gauche a proposé de supprimer ce système. Les députés radicaux-libéraux-UDC et alliance du centre n’ont rien voulu entendre, pas même que, bien plus que la fiscalité, c’est la qualité de vie, la sécurité publique, la stabilité politique, la qualité de la formation, de la main d’oeuvre ou des transports qui attirent en Suisse les étrangers fortunés. Et le même chantage nous a été resservi: « si vous augmentez leurs impôts, ils partiront ».

Mais voilà que, dans le « matin » d’aujourd’hui, Johnny Hallyday, bénéficiaire bien connu d’un forfait qui lui coûte, dit-il, « environ 900’000 francs par an » (soit 6,4% à peine d’un revenu annuel estimé à plus 14 millions de francs en 2006, selon le site de l’expansion), lorsqu’on lui pose la question « Si (…) le forfait devait doubler, vous partiriez? » répond sans ambage de la plus claire des façons: « Non ». Et le rockeur d’ajouter: « Si cela doit changer, ça changera. Je ne vendrai pas mon chalet. En dehors de toute considération d’argent, je m’y sens bien ». Voilà qui a le mérite d’être clair.

La crise va frapper durement les jeunes

La récession et le chômage vont frapper durement notre pays. Les jeunes feront malheureusement partie des groupes les plus concernés. Premièrement, parce que la hausse du chômage des jeunes est toujours plus forte que celle du chômage en général. Les jeunes sont en effet les «derniers entrés et les premiers sortis»: lorsque les entreprises stoppent les embauches, ce sont les personnes nouvellement arrivées sur le marché du travail qui en font les frais. Lorsqu’elles licencient, elles se séparent souvent de leurs collaborateurs les moins expérimentés, collaborateurs qu’elles réengagent en dernier lorsque la situation économique s’améliore. Et deuxièmement, parce que, malgré les bonnes années que nous avons derrière nous, une grande partie des jeunes ne parvient pas à s’insérer dans la formation professionnelle (plus d’un sur 10). Pourtant, réussir cette transition diminue de beaucoup le risque de se retrouver au chômage ou à l’aide sociale.
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