La concurrence déloyale n’est pas acceptable

Les abus de la concurrence fiscale mènent petit à petit notre pays à sa ruine. Certains cantons, parce qu’ils sont proches des grandes centres, de leurs infrastructures, de leurs emplois, de leur offre culturelle, de leurs hautes écoles, de leurs hôpitaux de pointe, etc. peuvent se permettre, parce qu’ils disposent de terrains à bâtir bien situés, d’attirer les bons contribuables à n’importe quel prix. Pour les autres cantons, pas d’autre choix que de suivre la sous-enchère et d’accorder à leur tour des cadeaux fiscaux à un minorité nantie, au risque de devoir, quelques années plus tard, couper massivement dans les dépenses publiques aux dépens de la majorité de la population.

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Et revoilà les baisses linéaires

Libéraux et UDC, grands artisans du «bouclier fiscal» vaudois, sont décidément de chauds partisans du «plus on a, plus on reçoit». En témoigne leur proposition de minorité concernant la loi d’impôt 2011 dont le Grand Conseil vaudois débattra en première lecture mardi: Une baisse d’impôt linéaire de 4,5 points. De prime abord, ça a l’air sympa. Une baisse d’impôt, qui peut dire non? Sauf qu’à y regarder de plus près, il s’agit surtout de baisser les impôts des hauts revenus, car le montant de la baisse est d’autant plus important que le revenu imposable est élevé. Continuer la lecture

Réponse du Conseil d’Etat à l’interpellation sur les coupes dans les transports publics

Le Conseil d’Etat a répondu aujourd’hui à mon interpellation sur les effets des mesures d’économies prônées par la Confédération au détriment des petites lignes de transports publics (dont, pour Lavaux-Oron, les lignes de car postal Cully-Chexbres-Puidoux et Montpreveyres-Les Cullayes-Servion). Un commentaire détaillé de cette réponse suivra.

La réponse du Conseil d’Etat peut être téléchargée ici.

L’UDC rejoint le PLR dans la défense des abuseurs

Le parti de M. Blocher vient donc de tourner casaque sur l’accord Suisse-USA en faveur de l’UBS: Désormais, elle le soutient, avec les libéraux-radicaux. Que M. Blocher soit du côté des banques n’est guère étonnant, lui qui avait en son temps rêvé d’entrer au conseil d’administration de l’UBS ou qui avait soutenu son ami Martin Ebner dans ses multiples attaques spéculatives contre l’industrie. Mais il vaut la peine de se pencher sur la condition que l’UDC met à son revirement, plus surprenante quand on connaît son soutien à l’initiative «Minder» sur les rémunérations abusives: D’accord de servir la soupe aux grande banques, mais à condition qu’il n’y ait pas d’impôt sur les bonus excessifs.
Le parti d’extrême-droite prend donc clairement position en faveur des mécanismes qui ont provoqué la crise. Il apporte son soutien aux rémunérations abusives et souhaite donc que la loi de la jungle continue à régner dans le secteur bancaire. Il refuse que l’Etat, qui sera pourtant tôt ou tard appelé à nouveau pour sauver la mise des établissements à la taille disproportionnée, puisse fixer des conditions pour éviter que la crise ne recommence. Il est d’accord que les contribuables paient la note, mais souhaite laisser filer les vrais coupables, qui pourront continuer à s’enrichir de manière scandaleuse.
Une fois de plus, l’UDC fait le choix de privilégier d’une petite minorité, qui plus est une minorité aux agissements dangereux. Elle privilégie les intérêts des dirigeants de la place financière aux dépens de ceux du peuple. Fort heureusement, ce dernier aura la possibilité de désavouer la droite et de mettre le holà aux rémunérations abusives en acceptant l’initiative «Minder» et celle de la jeunesse socialiste «1 à 12».

Histoires de gros sous

Les universités viennent de demander pas moins de 870 millions de francs supplémentaires pour le crédit quadriannuel 2013-2016 que les chambres fédérales seront bientôt appelées à voter. Cette augmentation doit permettre de financer une amélioration de l’encadrement et mieux soutenir la relève scientifique. A première vue, ça ressemble pas mal à des yeux plus gros que le ventre. D’aucuns ne manqueront pas de le penser. D’autres diront que les hautes écoles font preuve d’arrogance. D’autres enfin entonneront le couplet des pères-la-rigueur et brandiront, en vrac, dettes, déficit, prudence budgétaire et comptes d’apothicaire pour justifier de ne rien dépenser.
Pourtant, les hautes écoles ont raison d’insister pour être suffisamment dotées en moyens financiers. En effet, tous les crédits précédemment votés par le Parlement fédéral pour financer la formation et la recherche ont subi redimensionnements et rabottages au nom d’une rigueur budgétaire déraisonnable pour un pays dont la formation est la principale, si ce n’est l’unique matière première. Lors des deux exercices précédents, la quasi-totalité de la classe politique (à l’exception notable de l’UDC qui se fiche totalement de la formation et de la recherche) avait chanté les louanges d’une Suisse qui prend son avenir en main, mise sur sa matière grise et investit en faveur des emplois de demain. Une fois ces discours de cantine terminés, le dogme des caisses vides était revenu en force et tous les crédits avaient été, chaque année, soumis au «blocage de crédits» et avaient fondu comme neige au soleil, alors qu’ils étaient initialement insuffisants. Par exemple, en 2006, il aurait fallu augmenter les dépenses de la Confédération en matière de formation professionnelle de +8% afin qu’elle soit en mesure de tenir ses engagements découlant de la nouvelle loi sur la formation professionnelle. Or, le crédit finalement voté ne prévoyait que +6% d’augmentation, soit à peine de quoi maintenir le statu quo, malgré les énormes difficultés que connaissait et connaît encore le marché des places d’apprentissage. Adieu donc rêves d’investissements, belles promesses et perspectives d’amélioration de la situation!
La revendication des hautes écoles est donc tout à fait justifiée. Elle permet aussi de mettre les élu-e-s qui prétendent soutenir la formation devant leurs responsabilités. On ne peut pas vouloir un pays à la pointe de l’innovation sans vouloir en payer le prix.

Frein à l’endettement: Machin(e) infernal(e)

Le Grand Conseil vaudois a accepté en deuxième et définitif débat la loi d’application sur le frein à l’endettement (art. 165 de la nouvelle Constitution cantonale). Durant la totalité des débats, on a pu assister à un véritable passage en force de la majorité de droite. Même face à des questions qui relèvent du simple bon sens économique, l’idéologie bornée l’a emporté.
Ainsi la droite, après avoir peint le diable de la dette grecque sur la muraille (alors que la dette vaudoise ne représente que 6% du PIB cantonal alors que la dette grecque dépasse 115% du PIB ce de pays…) à imposé deux dispositions violant probablement les Constitutions cantonale et fédérale, ou qui sont à tout le moins très contestables. Continuer la lecture

Haras… les mottes

D’un côté, il y a le chef du département fédéral des finances, le libéral-radical Merz, qui, qui n’en est pas à son galop d’essai en matière de coupes budgétaires. Avec le plein soutien du groupe libéral-radical des chambres, tellement engoncé dans ses œillères du «moins d’Etat» qu’exiger une diminution des dépenses publiques est pour ainsi dire devenu le dada. Et qui ne peut donc que piaffer d’impatience à l’annonce du nouveau train de mesures d’économie annoncé par le conseil fédéral (économiser 1,5 milliard alors qu’on fait 2,7 milliard de bénéf’… cherchez la logique).
Et de l’autre, il y a tous les parlementaires libéraux-radicaux de la Broye, qui ne semblent pas se réjouir autant de ces nouvelles mesures d’économie. En effet, dès qu’une d’entre elles, la suppression du haras fédéral d’Avenches, a été rendue publique (de manière plutôt cavalière il est vrai), ils sont montés sur leurs grands chevaux pour défendre, mors aux dents, cette vénérable institution et condamner sa suppression qu’ils jugent «brutale» et «irréfléchie». Quel camp tournera sa bride lors de la prochaine assemblée du PLR?

Chronique de politique chronique parue dans le Tromblon.

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Interpellation sur les effets des coupes budgétaires de la Confédération sur les transports publics vaudois

La Confédération, prise en otage par la stratégie du «moins d’Etat» et les promesses de cadeaux fiscaux (malheureusement en grande partie réalisées) de la majorité bourgeoise du Parlement fédéral, vient de lancer un nouveau plan de coupes budgétaires, qui pourrait avoir des effets négatifs sur de nombreuses lignes de transports publics vaudois, provoquer des reports de charges et sous-investissements dans les infrastructures de transport, malgré des besoins évidents. J’ai donc déposé aujoud’hui l’interpellation suivante:  Continuer la lecture

L’UDC prend 17 millions aux familles vaudoises

La Confédération devait verser environ 200 millions de francs aux cantons, pour qu’ils puissent alléger la charge des primes d’assurance-maladie des familles, dont les primes ont explosé cet automne. Au Parlement fédéral, cette mesure a été coulée par la majorité UDC-PLR. Si elle ne l’avait pas été, les familles vaudoises auraient bénéficié de 17 millions de francs de réduction de primes. Le groupe socialiste au Grand Conseil a donc déposé au amendement au budget 2010, pour que les familles vaudoises qui subissent de fortes hausses de primes bénéficient bénéficient tout de même de ce coup de pouce. L’UDC, qui prétend parfois soutenir les familles, s’y est opposée. Au vote, égalité des voix. Le président du Grand Conseil, l’UDC Laurent Chappuis, a tranché en défaveur des familles. Ces subventions passent donc définitivement à la trappe.

(Les débats budgétaires se poursuivent…)

Droite vaudoise et sécurité publique: de la parole aux actes

A nouveau, la droite du grand conseil s’est opposée à une proposition socialiste demandant d’augmenter le nombre de postes de la police cantonale, qui, depuis des années, est en sous-effectif avéré et notoire (p. ex.: heures supplémentaires en très grand nombre dont la compensation est difficile). Pourtant, cette même droite aime à colporter à longueur d’année le mythe comme quoi la gauche serait «angélique» en matière de sécurité, et refuserait donc d’agir. Et certains députés de droite d’évoquer, pour preuve, le refus de la gauche et des verts de quelques projets de lois sur le port des cagoules ou le droit de manifester.
Or, ce n’est pas avec de nouvelles lois et autres mesures symboliques que l’on améliore la sécurité publique, mais en donnant les moyens aux forces de l’ordre de faire appliquer les existantes. C’est aussi leur donner les moyens d’être réellement présents, visibles et efficaces sur le terrain. Et cela exige plus d’effectifs, mesure concrète que propose le PS. Mais améliorer la sécurité des vaudoises et des vaudois a un coût, que la droite vaudoise (majoritaire) n’est visiblement pas prête à assumer, l’amendement ayant été refusé en premier débat.

Les débats budgétaires se poursuivent. (à suivre…)