Petits boulots pendant les vacances – En toute sécurité et pour un salaire honnête

Pour une fois, un article qui ne contient pas de positions politiques, mais plutôt des conseils pratiques

L’été est là, et avec lui les grandes vacances. Pour de nombreux écoliers, écolières, gymnasiennes, gymnasiens, étudiantes et étudiants, c’est aussi le temps des petits boulots qui permettront d’arrondir l’argent de poche, d’en mettre de côté pour les prochaines vacances et, très souvent, de financer les études. Lorsqu’on occupe un tel petit emploi, on est un salarié, ou une salariée comme les autres. Et qui dit salarié(e), dit règles du droit du travail. Et, bien sûr, salaire. Mais aussi: sécurité au travail. Continuer la lecture

Soutien très ciblé à la formation professionnelle supérieure

Il y a quelques mois, la majorité bourgeoise du Grand Conseil rejetait ma proposition en faveur de la formation professionnelle supérieure. Cette motion souhaitait encourager les personnes qui terminent une formation professionnelle initiale (avec un CFC) à poursuivre leur formation, grâce à des bons de 5’000.—Fr. Lors de ce débat, les partis bourgeois n’avaient pas mots assez durs pour contester une proposition selon eux «trop chère» et dont ils craignaient qu’elle ait un effet «arrosoir». Ils l’avaient alors emporté.
Mais voilà que cet après-midi, le Grand Conseil a, à l’unanimité, accepté d’introduire dans la nouvelle loi cantonale sur l’agriculture une disposition (cf art. 13 al. 2 et 3 du projet de loi) permettant à l’Etat de «soutenir par une aide financière les filières de formation supérieure agricole». Cette aide n’est pas limitée (alors que ma proposition était limitée à 5’000.—Fr.) et elle peut «couvrir jusqu’à l’entier des coûts de ces formations, y compris les frais d’examen». Or, ces seuls frais dépassent fréquemment 10’000.—Fr. Cette solution pour les professions agricoles est à saluer. En effet, la formation professionnelle supérieure est suffisamment importante pour notre pays pour mériter un soutien étatique plus intensif. Les personnes en formation méritent également d’être mieux soutenues, car les inégalités face à la formation supérieure sont encore très nombreuses. On ne peut alors que regretter que les velléités des partis bourgeois de soutenir la formation professionnelle supérieure se limitent à la seule agriculture et qu’ils aient refusé une proposition dont aurait bénéficié l’ensemble de l’économie du canton.

Les assureurs-maladies sont-ils intègres lorsqu’ils prônent les soins intégrés?

Battus à plate couture lors du vote du 1er juin 2008 sur l’article constitutionnel «qualité et efficacité économique dans l’assurance-maladie», contre-projet à une initiative populaire de l’UDC souhaitant réduire les prestations de l’assurance-maladie obligatoire, les assureurs sont revenus à la charge. La mesure-phare de ce contre-projet était la «liberté de contracter», permettant aux caisses-maladie de choisir les prestataires de soins qu’elles remboursent. Les opposants à cette proposition avaient à juste titre averti que cela ne pouvait que mener à une médecine à deux (ou plusieurs) vitesses, les prestataires de soins coûtant le plus cher parce qu’ils prennent en charge beaucoup de malades âgés ou chroniques ayant toutes les chances de se faire exclure – et leur patients avec eux – du remboursement par l’assurance de base. Continuer la lecture

L’UDC rejoint le PLR dans la défense des abuseurs

Le parti de M. Blocher vient donc de tourner casaque sur l’accord Suisse-USA en faveur de l’UBS: Désormais, elle le soutient, avec les libéraux-radicaux. Que M. Blocher soit du côté des banques n’est guère étonnant, lui qui avait en son temps rêvé d’entrer au conseil d’administration de l’UBS ou qui avait soutenu son ami Martin Ebner dans ses multiples attaques spéculatives contre l’industrie. Mais il vaut la peine de se pencher sur la condition que l’UDC met à son revirement, plus surprenante quand on connaît son soutien à l’initiative «Minder» sur les rémunérations abusives: D’accord de servir la soupe aux grande banques, mais à condition qu’il n’y ait pas d’impôt sur les bonus excessifs.
Le parti d’extrême-droite prend donc clairement position en faveur des mécanismes qui ont provoqué la crise. Il apporte son soutien aux rémunérations abusives et souhaite donc que la loi de la jungle continue à régner dans le secteur bancaire. Il refuse que l’Etat, qui sera pourtant tôt ou tard appelé à nouveau pour sauver la mise des établissements à la taille disproportionnée, puisse fixer des conditions pour éviter que la crise ne recommence. Il est d’accord que les contribuables paient la note, mais souhaite laisser filer les vrais coupables, qui pourront continuer à s’enrichir de manière scandaleuse.
Une fois de plus, l’UDC fait le choix de privilégier d’une petite minorité, qui plus est une minorité aux agissements dangereux. Elle privilégie les intérêts des dirigeants de la place financière aux dépens de ceux du peuple. Fort heureusement, ce dernier aura la possibilité de désavouer la droite et de mettre le holà aux rémunérations abusives en acceptant l’initiative «Minder» et celle de la jeunesse socialiste «1 à 12».

Histoires de gros sous

Les universités viennent de demander pas moins de 870 millions de francs supplémentaires pour le crédit quadriannuel 2013-2016 que les chambres fédérales seront bientôt appelées à voter. Cette augmentation doit permettre de financer une amélioration de l’encadrement et mieux soutenir la relève scientifique. A première vue, ça ressemble pas mal à des yeux plus gros que le ventre. D’aucuns ne manqueront pas de le penser. D’autres diront que les hautes écoles font preuve d’arrogance. D’autres enfin entonneront le couplet des pères-la-rigueur et brandiront, en vrac, dettes, déficit, prudence budgétaire et comptes d’apothicaire pour justifier de ne rien dépenser.
Pourtant, les hautes écoles ont raison d’insister pour être suffisamment dotées en moyens financiers. En effet, tous les crédits précédemment votés par le Parlement fédéral pour financer la formation et la recherche ont subi redimensionnements et rabottages au nom d’une rigueur budgétaire déraisonnable pour un pays dont la formation est la principale, si ce n’est l’unique matière première. Lors des deux exercices précédents, la quasi-totalité de la classe politique (à l’exception notable de l’UDC qui se fiche totalement de la formation et de la recherche) avait chanté les louanges d’une Suisse qui prend son avenir en main, mise sur sa matière grise et investit en faveur des emplois de demain. Une fois ces discours de cantine terminés, le dogme des caisses vides était revenu en force et tous les crédits avaient été, chaque année, soumis au «blocage de crédits» et avaient fondu comme neige au soleil, alors qu’ils étaient initialement insuffisants. Par exemple, en 2006, il aurait fallu augmenter les dépenses de la Confédération en matière de formation professionnelle de +8% afin qu’elle soit en mesure de tenir ses engagements découlant de la nouvelle loi sur la formation professionnelle. Or, le crédit finalement voté ne prévoyait que +6% d’augmentation, soit à peine de quoi maintenir le statu quo, malgré les énormes difficultés que connaissait et connaît encore le marché des places d’apprentissage. Adieu donc rêves d’investissements, belles promesses et perspectives d’amélioration de la situation!
La revendication des hautes écoles est donc tout à fait justifiée. Elle permet aussi de mettre les élu-e-s qui prétendent soutenir la formation devant leurs responsabilités. On ne peut pas vouloir un pays à la pointe de l’innovation sans vouloir en payer le prix.

Deux questions au Conseil d’Etat sur les tutelles/curatelles – le postulat sur les inspecteurs fiscaux ira en commission

Deux commissaires socialistes (Filip Uffer et votre serviteur) ont posé deux questions orales sur les tutelles et curatelles. La première portait sur les nouvelles propositions que le Conseil d’Etat va proposer pour améliorer la situation de tuteurs et curateurs privés. Depuis plusieurs mois, le Conseil d’Etat promet en effet au Grand Conseil le dépôt d’un rapport complémentaire sur la question des tutelles et curatelles. Ce rapport a tout d’abord été annoncé pour la fin de l’année 2009, puis pour le début de l’année 2010, puis pour fin mars et enfin pour fin avril. Comme aucun de ces délais n’a été tenu, les travaux de la commission ont dû être plusieurs fois reportés.
La question était donc la suivante: Quand le Conseil d’Etat présentera-t-il au Grand Conseil son rapport complémentaire sur les tutelles et curatelles? Continuer la lecture

Postulat sur l’inspection fiscale: bilan et perspectives au-delà des promesses non tenues

En 2008, le Conseil d’Etat s’était opposé à un postulat du groupe socialiste (08_POS_037 pdf) intitulé «augmenter le nombre d’inspecteurs fiscaux» en arguant d’une part qu’il avait déjà décidé d’augmenter leur nombre de 10% et d’autre part, en raison de l’introduction de la taxation postnumerando et de la cyber-taxation, qu’il était prématuré d’envisager d’autres mesures avant d’avoir tiré les enseignements de ces réformes. Alors qu’au moment du passage devant la commission et au plénum, le nombre d’inspecteurs fiscaux était de 31,5 équivalents plein temps (ETP) et qu’une augmentation de 10% de ce nombre était annoncée par le chef du Département des finances Pascal Broulis, nous avons appris, notamment à travers une enquête parue dans «l’Hebdo», que ce nombre était tombé à 28,75 ETP (-8,6%!). Continuer la lecture

Frein à l’endettement: Machin(e) infernal(e)

Le Grand Conseil vaudois a accepté en deuxième et définitif débat la loi d’application sur le frein à l’endettement (art. 165 de la nouvelle Constitution cantonale). Durant la totalité des débats, on a pu assister à un véritable passage en force de la majorité de droite. Même face à des questions qui relèvent du simple bon sens économique, l’idéologie bornée l’a emporté.
Ainsi la droite, après avoir peint le diable de la dette grecque sur la muraille (alors que la dette vaudoise ne représente que 6% du PIB cantonal alors que la dette grecque dépasse 115% du PIB ce de pays…) à imposé deux dispositions violant probablement les Constitutions cantonale et fédérale, ou qui sont à tout le moins très contestables. Continuer la lecture

Les acteurs culturels paieront un lourd tribut à la révision de l’assurance-chômage

Nombre d’acteurs culturels vivent dans la précarité – ou à la limite -, car ils enchaînent les engagements de courte durée, cumulent les situations de salarié-e et d’indépendant-e – parfois contre leur gré – et voient leur revenu et leurs taux d’activité varier fortement d’un engagement à l’autre. Ils subissent en outre le chômage bien plus fréquemment que la moyenne. Au final, beaucoup passent entre les mailles du filet social. Et la collectivité doit verser aide sociale et prestations complémentaires. Un rapport du Conseil fédéral considère d’ailleurs que la situation des acteurs culturels est symptomatique de la multiplication des rapports de travail atypiques et précaires; cela, même s’il préconise, étonnamment, de ne rien faire…
La révision de la loi sur l’assurance-chômage (LACI) pourrait aggraver la situation de nombreux acteurs culturels. L’USS la combat par référendum, un référendum auquel se sont jointes d’autres organisations culturelles, à l’instar de leur faîtière Suisseculture, de l’Association des Créateurs du Théâtre indépendant (ACT) ou du Syndicat Suisse Romand du Spectacle (SSRS). Voici trois points de la révision de la LACI qui leur seraient particulièrement dommageables. Continuer la lecture

Le libre choix de l’école meurt de sa belle mort… mais n’a pas dit son dernier mot.

Ce matin, le Grand Conseil vaudois a nettement rejeté (par 88 voix contre 23) une pétition du lobby parents vaud demandant la privatisation de l’école obligatoire au moyen du fallacieux «libre choix de l’école».

Malgré ce nouveau revers (qui suit bon nombre de défaites cinglantes devant le peuple à Bâle-Campagne et en Thurgovie), les partisans de la privatisation de l’éducation ne baissent pas les bras. L’Alliance du Centre a annoncé vouloir déposer une motion pour que les parents qui inscrivent leur enfant dans une école privée puissent déduire les frais de leurs impôts. Donc les nantis qui choisissent cette dépense somptuaire seraient avantagés fiscalement. Et cette mesure serait d’autant plus inéquitable que, plus le revenu imposable est élevé (c’est en général le cas pour ces parents), plus la déduction permet de réduire ses impôts. Sans compter que cela priverait un peu plus l’Etat des moyens dont il a besoin pour améliorer l’école publique, notamment pour intégrer les enfants en difficulté.