Grave dérive démocratique : des entreprises étrangères s’achètent un référendum

Aujourd’hui a eu lieu une grave dérive démocratique : le dépôt du référendum contre la nouvelle loi sur les jeux d’argent par les jeunesses PLR, Vert’libérales, UDC et vertes. Que cette nouvelle loi soit combattue par référendum n’est pas certainement pas un problème (c’est même plutôt une bonne chose), même si il s’agit de mettre en œuvre un article constitutionnel approuvé par plus de 80% de la population en mars 2012 qui prescrit que les bénéfices des jeux d’argent doivent aller au bien commun (à l’AVS pour les casinos, au sport, à la culture, au social et aux sociétés locales pour les loteries). Je suis même plutôt optimiste quant au résultat de la future votation populaire. Les associations sportives, sociales, caritatives, culturelles ainsi que les sociétés locales ne manqueront pas de se mobiliser pour continuer à profiter des bénéfices générés par les jeux d’argent et donc pour que les citoyens confirment leur décision très claire de 2012. Les personnes soucieuses des dégâts causés par l’addiction au jeu défendront le renforcement de la prévention (même s’il aurait pu être meilleur) prévu dans la nouvelle loi. Quant aux défenseurs des consommateurs, ils soutiendront l’interdiction claire de certains systèmes de paris proches de l’escroquerie (comme les communautés de joueurs à but commercial). Il n’y a donc pas de raison de craindre cette votation, en tout cas en ce qui concerne son contenu.

Le problème vient plutôt de la façon dont les signatures ont été récoltées. Des entreprises étrangères, des casinos en ligne et des sites de poker comme Poker Stars, Interwetten et Bwin, toutes basées dans des paradis fiscaux peu regardants en matière de blanchiment d’argent comme Malte ou Gibraltar, ont en effet soutenu financièrement la récolte avec au bas mot 500’000.—Fr. Sans cet argent, le référendum n’aurait tout simplement pas abouti. Et ces entreprises étrangères mettront certainement de gros moyens financiers dans la campagne de votation. Leur but : accéder au lucratif marché suisse des jeux d’argent, y faire des profits… sans verser un centime au bien commun, malgré l’article constitutionnel. Nous nous trouvons donc face à des entreprises étrangères qui investissent des moyens financiers importants dans notre pays, pour influencer notre débat démocratique… dans le but de réaliser des profits contraires à une volonté populaire pourtant clairement exprimée quelques années auparavant. Je trouve cela très grave. Cela montre l’importance de réguler absolument le financement des campagnes politiques en Suisse (comme le demande cette initiative), car, sinon, il y aura à l’avenir certainement d’autres votations où des intérêts étrangers tenteront d’influencer la volonté populaire à coups de millions.

Et qu’en pensent les référendaires ? Ils prétendent se battre contre la « censure » sur le net (en l’espèce, le blocage des sites de paris en ligne illégaux). Les vraies victimes de véritable censure dans des pays non-démocratiques apprécieront certainement cette comparaison avec une poignée de joueurs frustrés de ne pas pouvoir aller perdre leur argent sur un casino en ligne qui ne reverse pas un centime à l’AVS.

La transparence sur mes indemnités parlementaires 2015

Comme ces dernières années, je publie le récapitulatif des indemnités parlementaires que j’ai reçues en 2015.

Indemnités imposables brutes : Il s’agit du «salaire» des parlementaires (jetons de présence pour plénum et commissions, indemnités pour rapporteur, défraiement longue distance, indemnités annuelle pour préparation des travaux parlementaires, que je conserve à titre de revenu imposable, étant mon propre « assistant parlementaire » et contribution pour la prévoyance professionnelle): 74’178 Fr. (soit un « salaire annuel net » de 69’918 après déduction des cotisations sociales).

Indemnités non imposables : Ces indemnités servent à couvrir les frais d’exercice du mandat parlementaire (frais de logement et de repas pendant les sessions, frais de transport, contribution annuelle aux frais de matériel): 57’258Fr.

La base légale est la Loi sur les moyens alloués aux parlementaires.

Pour être complet, il faut encore indiquer que je reverse environ 14’000.—Fr. par année au parti fédéral (PSS), cantonal (PSV) et régional (PS Lavaux-Oron).

(Rappel: le PS n’est financé que par les contributions de ses élus et membres)

Mes autres revenus bruts 2015 (salaires et honoraires de l’ASEB, de movendo et du réseau OSEO) se montent à : 49’500Fr.

Circonvolutions à propos d’arguties… (carnet de campagne, épisode 8)

Si vous aimez les arguties, les circonvolutions, voire le coupage de cheveux en quatre, accusez les spécialistes des arguties… d’en faire. Et vous serez servis ! J’ai testé pour vous.

Le PS prépare une initiative pour rendre le financement des campagnes politiques plus transparent. L’idée est de rendre public tout don dépassant la somme importante de 10’000.—Fr. L’absence de règle sur le financement des campagnes est en effet un des graves défauts de la démocratie helvétique, et la Suisse se fait régulièrement épingler au niveau international pour cette lacune. Or, la campagne actuelle est la plus chère de l’histoire. Et les sondages donnent gagnant les deux partis qui dépensent le plus (et leurs candidats avec eux) : l’UDC et le PLR. Pourtant, ces deux partis n’ont de cesse de prétendre d’une part qu’il ne dépensent pas tant que ça, (même si « Le Temps » vient de révéler que les sommes – pharamineuses – déclarées par les candidats sont largement en-dessous de la réalité) et d’autre part, que l’argent n’influence pas le résultat du vote (mais alors, pourquoi dépensent-ils autant, si cela ne sert pas à grand’chose ???)… Par ailleurs, leurs candidats, la bouche en cœur, prétendent tous ne recevoir que des « petits dons » (de quelques centaines de francs tout au plus) ne provenant que « de simples citoyens ». Et que, si d’aventure une entreprise ou une organisation les finance, jamais au grand jamais ils ne se plient aux désidértas de leur(s) mécène(s).

Ils ne devraient donc pas craindre une règle rendant public les dons dépassant 10’000.—Fr. Que nenni ! La proposition sitôt publiée, les voilà qui la combattent, l’un parce que « ce n’est pas cette transparence-ci qui est importante », l’autre parce que « la règle pourrait être contournée », le troisième parce que le financement de la chose publique « relève de la sphère privée » et le quatrième parce que « les entreprises ne veulent pas dire qui elles financent pour ne pas fâcher certains consommateurs » ( !)… Et quand on accuse cette bande de faire des arguties pour éviter de dire que l’idée du PS est non seulement bonne, mais surtout indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie moderne… on est submergé d’arguties supplémentaires ! Ce long échange sur twitter en témoigne :

 

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La transparence sur mes indemnités parlementaires 2014

Il est important que l’activité des parlementaires soit totalement transparente. Les citoyens ont notamment le droit de savoir ce qu’ils touchent pour l’exercice de leur mandat. Comme promis lors de mon élection, voici donc le récapitulatif des indemnités parlementaires que j’ai reçues en 2014.

Indemnités imposables brutes : Il s’agit du «salaire» des parlementaires (jetons de présence pour plénum et commissions, indemnités pour rapporteur, défraiement longue distance, indemnités annuelle pour préparation des travaux parlementaires, que je conserve à titre de revenu imposable, étant mon propre « assistant parlementaire » et contribution pour la prévoyance professionnelle): 75’170.90 Fr. (soit un « salaire annuel net » de 70’894.90 après déduction des cotisations sociales)

Indemnités non imposables : Ces indemnités servent à couvrir les frais d’exercice du mandat parlementaire (frais de logement et de repas pendant les sessions, frais de transport, contribution annuelle au frais de personnel et de matériel): 57’502.25Fr.

Total des indemnités: 132’673.15Fr.

La base légale est la Loi sur les moyens alloués aux parlementaires.

Pour être complet, il faut encore indiquer que je reverse environ 12’000.—Fr. au parti fédéral (PSS), cantonal (PSV) et régional (PS Lavaux-Oron).

(Rappel: le PS n’est financé que par les contributions de ses élus et membres)

La somme totale des mes revenus 2014 sera publiée en temps utile sur schwaab.ch/transparence

La transparence sur mes indemnités parlementaires 2013

Il est important que l’activité des parlementaires soit totalement transparente. Les citoyens ont notamment le droit de savoir ce qu’ils touchent pour l’exercice de leur mandat. Voici donc le récapitulatif des indemnités parlementaires que j’ai reçues en 2013.

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La transparence sur mes indemnités parlementaires 2012

Il est important que l’activité des parlementaires soit totalement transparente. Les citoyens ont notamment le droit de savoir ce qu’ils touchent pour l’exercice de leur mandat. Comme promis lors de mon élection, voici donc le récapitulatif des indemnités parlementaires que j’ai reçues en 2012. Continuer la lecture

Financement des partis: Histoire de gros sous

Les grandes entreprises financent exclusivement les partis bourgeois. Dans l’opacité la plus totale. Et à coup de millions. Résultat: lors des campagnes de votations, la gauche et les syndicats se battent souvent à un contre dix (parfois un contre vingt). Certes, une telle débauche de moyens ne suffit pas toujours à emporter le morceau, on l’a vu par exemple lors de la campagne contre la baisse des rentes du 2ème pilier. Mais il n’en demeure pas moins que cet argent a un impact, contrairement à ce que prétendent, la bouche en cœur, ceux qui en bénéficient. J’en veux pour preuve le fait que les patrons d’entreprises et les dirigeants des milieux économiques sont, en général, des gens raisonnables qui savent gérer leur argent. Si ça ne servait à rien, ils ne jetteraient pas autant de millions par la fenêtre!

La proposition du Crédit Suisse et de la Banque Raiffeisen de désormais financer tous les partis en fonction de leur nombre d’élus soulève un émoi au sein du PS. Dont de nombreux dirigeants sont tentés d’abandonner l’indépendance du parti, quasi seul en Suisse a faire preuve d’une indépendance totale par rapport aux entreprises. Même si elle paraît alléchante (la politique coûte de plus en plus cher, surtout avec l’UDC qui fait de la surenchère à coup de moyens illimités à l’origine douteuse) et propre à ne pas menacer l’indépendance du parti (CS et Raiffeisen proposent de donner à tout le monde selon des critères prétendument transparents), elle n’en demeure à mon avis pas moins inacceptable. Voici les raisons qui me pousseront à refuser cette «manne» lorsque le congrès du parti se prononcera (eh oui, au PS, ces décisions cruciales se prennent de manière démocratique, tous les partis ne peuvent pas en dire autant) : Continuer la lecture