L’étude du centre de recherche sur l’économie de l’éducation de l’Université de Berne («Coûts et bénéfices de la formation des apprentis pour les entreprises suisses») présentée aujourd’hui par l’Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT) confirme ce que tout le monde savait depuis 2003: former des apprenti-e-s est rentable pour les deux tiers des entreprises. Mais malgré cela, les entreprises ne forment pas assez.
Le grand conseil frappe un grand coup en faveur de l’égalité des salaires! Et soutient la Boillat.
Le grand conseil vaudois a adopté tout à l’heure la motion de la socialiste Fabienne Freymond-Cantone demandant que le Conseil d’Etat agisse avec plus de vigueur en faveur de l’égalité salariale entre femmes et hommes, dans l’administration cantonale, dans le para public et dans le cadre des marchés publics. Car de trop nombreuses salariées de l’Etat de Vaud sont victimes d’une discrimination salariale inacceptable. Le débat a révélé que l’égalité a encore du chemin à faire dans bien des esprits, notamment à droite. Nombreuses furent en effet les interventions de député-e-s bourgeois-e-s niant qu’il existe une discrimination salariale réelle. Mais les faits sont malheureusement têtus: En effet, plus de la moitié de la différence entre les salaires des hommes et des femmes (sur le même sujet) est due à des critères subjectifs, donc discriminatoires. La motion socialiste, que le Parlement a d’ailleurs refusé de transformer en un postulat moins contraignant pour le gouvernement, demande donc que le canton généralise le calculateur de salaires LOGIB, afin d’identifier la discrimination salariale. Car, si la Constitution et la loi fédérale sur l’égalité (LEg) interdisent cette discrimination, cette dernière n’en demeure pas moins difficile à traquer. L’emploi de LOGIB permettra de révéler les inégalités, puis des le corriger. Ce dont il faut se réjouir.
Le grand conseil a également soutenu (pour une voix!) la pétition de soutien à la Boillat à Reconvilier. La majorité du Parlement a admis que l’économie de marché –surtout depuis que le court terme y règne en maître– génère inéluctablement des abus, abus qui mènent à des pertes d’emplois et de savoir-faire. L’Etat, pour le moment fort démuni face au attaques scandaleuses de certains financiers contre notre place industrielle, se doit d’au moins mener la réflexion sur les moyens de contrer ces pratiques destructrices.
SANatorium
Autrefois, les privatisations, c’était jouer à l’apprenti sorcier. Avant de privatiser, on ne pouvait pas savoir que ça allait foutre un sacré chaos, que les actionnaires allaient s’en mettre plein les poches et que les usagers allaient déguster. Les pannes d’électricité et les hausse de prix à cause de l’ouverture du marché de l’énergie? On savait pas, promis. La gabegie des chemins de fer privatisés? On savait pas non plus, promis.
Mais, grâce au service des automobiles et de la navigation vaudois (SAN) et à son inénarrable directeur, on a pu tester en grandeur nature comment fonctionne un service public privatisé. Pardon, privatiser, c’est un gros mot. On dit : auto(vroum!)-no-mi-sé. On sait désormais d’avance que les méthodes de gestion du secteur privé peuvent aussi conduire (re-vroum!) à des catastrophes: Fêtes sans limites pour les cadres, fonds secrets, pouvoir quasi discrétionnaire pour le chef, personnel malmené. Sans oublier la perte de contrôle démocratique sur des tâches essentielles de l’Etat telles que la délivrance ou le retrait de permis ainsi que la sécurité des véhicules. Le 21 octobre, le peuple vaudois pourra serrer le frein à main.
Chronique de politique chronique parue dans le tromblon du 1er octobre.
Le 21 octobre: Non à l’autonomisation (privatisation) du service vaudois des automobiles et de la navigation (SAN)! Plus d’information…
(PS: Aujourd’hui, je change d’emploi: Je quitte Unia pour sa faîtière, l’Union Syndicale Suisse)
Débat télévisé sur les salaires et l’égalité salariale
J’étais hier soir l’invité d’infrarouge sur TSR 1. J’y suis intervenu sur le thèmes des salaires des salarié-e-s du service public et sur l’égalité salariale entre femmes et hommes.
(pour visionner l’émission, cliquer sur l’image)
Le débat ayant malheureusement changé de sujet suite à ma seconde intervention sur l’égalité entre femmes et hommes, je n’ai pas eu la possibilité de répliquer à ce qu’a dit Mme von der Weidt. Elle a prétendu à tort qu’il n’y a pas ou très peu de discrimination salariale. C’est erroné. Certes, une part de la différence entre les salaires des femmes et ceux des hommes est dû au moins bon niveau de formation des femmes et au fait qu’elle n’aient pas accès autant que les hommes aux fonctions dirigeantes. Ce qui est déjà une discrimination inacceptable en soi. En revanche, au moins la moitié de la différence salariale entre salariées et salariés (près de 20%, soit 1172 Fr. par mois au niveau du salaire médian!) est de la discrimination pure et simple. Il faut donc, comme le revendiquent les syndicats, soumettre toutes les grandes entreprises, y compris les administrations publiques, au test « LOGIB » pour traquer la discrimination salariale, puis la supprimer. L’USS revendique donc à juste titre une hausse de salaire supplémentaire de 1% pour les femmes, afin d’éradiquer cette discrimination choquante et… illégale.
Le dossier d’Unia sur l’égalité salariale.
+6%, c’est mesquin…
Encore une fois, la logique des comptes d’épicier aura prévalu au moment d’accorder les crédits pour l’éducation et la recherche. Les chambres fédérales ont tranché et n’ont accordé qu’une hausse de 6%. Certes, c’est mieux que rien, me rétorquera-t-on. C’est certainement mieux que ce que revendiquait l’UDC (+4,5%), sempiternelle adversaire des investissements en faveur de l’innovation. Cela n’en reste pas moins insuffisant. Pour ne prendre que l’exemple de la formation professionnelle, une hausse de 7 à 8% est nécessaire, ne serait-ce que pour maintenir le statu quo et permettre à la Confédération de remplir ses obligations légales envers les cantons (sur le même sujet). Mais, en matière de formation, notre seule matière première faut-il le rappeler, il ne s’agit pas de maintenir le statu quo. Il faut investir. Massivement. C’est pourquoi les socialistes revendiquaient une hausse de 10 % (les radicaux aussi, mais ils exigeaient en échange la privatisation de swisscom – ah bon, où est le rapport?). La majorité bourgeoise en a décidé autrement. Malgré ses belles promesses (celles du PDC, celles des radicaux). Et parfois avec des arguments surprenants. Par exemple, le PDC prétend qu’avec +6% seulement, on limite le risque de coupes budgétaires. Mais qui vote les coupes budgétaires? Le Parlement, souvent avec l’aval des élus démocrates-chrétiens… En outre, il eût été plus facile de soutenir la proposition socialiste de soustraire ces crédits des coupes budgétaires. Mais là encore, les bourgeois n’ont rien voulu savoir. Pour voter en faveur de la formation et de la recherche le 21 octobre, on sait désormais vers qui se tourner.
Manif contre M. Blocher: Ne pas baisser ses culottes, ni devant les casseurs, ni devant à l’UDC
J’étais hier à la manifestation contre la présence de M. Blocher au comptoir suisse. C’était une très belle manif, avec une ambiance excellente. Des jeunes, des moins jeunes, des familles, des militant-e-s, de simples citoyen-ne-s, des gens de toutes les origines, nous étions 2500 à clamer pacifiquement et démocratiquement notre rejet du racisme et du mépris des nos institutions que propagent M. Blocher et sa clique. Bref, une belle victoire des partisans de la démocratie et de l’Etat de droit.
La fête, car c’en était une, a cependant été gâchée par quelques casseurs irresponsables. D’autres aussi on tenté de la gâcher: Partis bourgeois, verts et médias n’ont pas manqué, sur l’air du « on vous l’avait bien dit », de clamer que cette manifestation était contreproductive. Je ne partage pas cet avis. Disons-le tout net: La casse n’est ni acceptable, ni justifiable. Je la condamne. C’est ce qu’ont d’ailleurs fait les organisateurs de la manif, sans la moindre ambigüité.
La casse est malheureusement devenue une sorte de dommage collatéral à toute manifestation contre M. Blocher. Mais le risque qu’il y ait de la casse ne doit en aucun cas conduire à renoncer à manifester. Car si l’on renonçait à manifester, on baisserait à mon avis deux fois ses culottes. La première fois devant l’UDC, qui se frotterait les mains de voir disparaître un moyen démocratique de contester son action infâme, et devant les casseurs eux-même, qui auraient alors réussi à torpiller ce moyen pacifique d’exprimer son opinion et sa révolte qu’est le droit de manifestation. Il ne faut jamais renoncer à sa liberté parce que l’on a peur des liberticides.
…et n’oubliez pas de signer ce manifeste!
Le grand conseil vaudois contre le racisme
Le grand conseil a adopté ce matin une résolution déposée au nom du groupe socialiste par son président Jean-Michel Favez. La gauche, les verts, le centre, le PRD et la grande majorité du groupe libéral (le résultat de l’appel nominal suivra dès qu’il sera en ligne Les libéraux qui se sont rangés du côté de l’UDC sont: Gregory Devaud (Aigle, benjamin du parlement), Jacqueline Rostan (Broye-Vully), Dominique Bonny (La Vallée), Guy-Philippe Bolay et Gil Reichen(Lavaux-Oron), Albert Chapalay (Pays d’Enhaut)) ont ainsi «déploré sans équivoque l’actuelle campagne d’affichage de l’UDC, honteuse et indigne, incitant à la haine raciale et/ ou pouvant porter atteinte à la paix publique». Avec une mauvaise fois renversante, le groupe UDC a refusé cette résolution. La preuve que ce qui restait de l’aile «vaudoise» et «agrarienne» du parti de M. Blocher s’est dissoute avec l’arrivée des méthodes zurichoises pour drainer un nouvel électorat xénophobe.
Le débat m’a donné l’occasion d’intervenir pour la première fois devant le parlement. Le chef du groupe UDC M. Grin et son compère M. Rapaz ont ainsi prétendu que les affiches ne sont pas ambigües, que l’UDC combattrait le racisme et condamnerait l’extrêmisme. Les attaques de ce parti et de son chef de file M. Blocher contre la norme pénale anti-racisme démontrent qu’il n’en est rien et que l’UDC protège les racistes, quand elle ne les présente pas aux élections.
(ajouté le 13.09.) Le PS Lavaux-Oron a publié aujourd’hui une réaction à la campagne d’annonce souten dans le « Courrier d’Oron » télécharger l’article (pdf).
Plains-toi pas c’est l’plein emploi!
C’est pas que la reprise de l’école ou du boulot, c’est la reprise tout court. Le chômage décroît, y’a d’la joie, c’est l’plein-emploi! Enfin, c’est ce que clament les manchettes, les responsables RH qui-ne-trouvent-pas-la-perle-rare, les chasseurs de tête qui n’ont jamais fait autant d’affaires, et enfin les salariés, ravis de toucher une prime parce qu’ils ont conseillé à leur patron d’engager la belle-sœur de leur petit cousin.
Alors, si c’est le plein-emploi, cela signifie que les chômeurs restants n’ont vraiment pas envie de travailler, ceux qui n’ont qu’un emploi temporaire sont tellement instables qu’ils seraient de toute façon incapables de conserver longtemps la même place et les travailleurs pauvres sont trop tire au flanc pour quitter leur emploi précaire pour un autre mieux payé. C’est pratique, le plein-emploi; Si t’as pas (assez) de boulot, c’est ton problème!
Sauf que… 160’000 chômeurs, 260’000 personnes en sous-emploi, 300’000 travailleurs pauvres, 700’000 pauvres, le travail temporaire multiplié par quatre en quelques années, ça ne fait pas très «plein» emploi, vous ne trouvez pas ?
Chronique de politique chronique parue dans le numéro 3 du Tromblon, qui tiendra un stand à l’occasion du festival international de BD de Lausanne, qui se déroulera s’est déroulé les vendredi 7 (14h – 20h), samedi 8 (10h – 20h) et dimanche 9 septembre (10h – 18h). Venez J’espère que vous êtes venu-e-s y découvrir une partie de la rédaction et certains dessinateurs à l’espace fanzine, sur l’esplanade du Flon!
Je n’irai pas à la journée officielle du Comptoir recevoir M. Blocher
La journée officielle du Comptoir Suisse est un must pour les élu-e-s vaudois-e-s. Les député-e-s y sont invité-e-s. J’ai donc reçu un carton d’invitation, invitation que je me vois contraint de décliner. A regrets, car j’aime beaucoup y déguster toute sortes d’excellents produits du terroir (pas que des pâtés 😉 ). Cependant, je ne suis pas prêt à cautionner par ma présence la présence de M. Blocher. Certes, il s’agit d’un conseiller fédéral démocratiquement élu. Certes, c’est le bon droit du Comptoir de l’inviter, lui ou un autre membre du gouvernement. Mais son action a révélé, pour autant que cela soit encore nécessaire, à quel point M. Blocher méprise Etat de droit et institutions démocratiques. En outre, les récentes campagnes sciemment xénophobes de son parti démontrent à quel point notre démocratie est en danger tant que de tels personnages seront aux commandes.
Ce boycott fait de la pub à M. Blocher et à ses sbires et sert donc leurs intérêts, me rétorquera-t-on. Peut-être, mais peu me chaut. C’est ne rien dire ou ne rien faire face à ces attaques qui serait à mon avis coupable. J’espère que le dégoût que commencent à inspirer M. Blocher et la politique de l’UDC dans les rangs de la droite modérée (p. ex. M. Schwaller, chef du groupe PDC aux chambres, ou au sein des libéraux et des jeunes libéraux vaudois) s’étendra et se transformera en actes, c’est-à-dire la fin des apparentements, alliances électorales et autres listes communes avec toute section de l’UDC qui ne se distanciera pas clairement et des propos anti-démocratiques ou diffamatoires de son mentor ainsi que des campagnes orchestrées par la direction nationale du parti. La droite française ne transige pas avec le FN et joue toujours le jeu du « front républicain ». Marginaliser l’UDC est donc possible. Et nécessaire.
Plutôt que de me rendre à la journée officielle du Comptoir le 18 septembre, j’ira plutôt manifester (Lausanne, place de la Palud, 17h30) et signerai le manifeste de SOS-racisme « le racisme ne passera pas par moi (pdf).
Des prêts à la place des bourses: certains jeunes socialistes genevois prêtent à rire.
La campagne semble faire tourner la tête à quelques-uns de mes camarades de la jeunesse socialiste genevoise. Aurélie Gavillet, soutenue par Sébastien Chazaud (tous deux sont candidats au conseil national sur la liste JS-GE ) détaille sur son blog une proposition pour « aider les étudiants »: Les prêts d’étude sans intérêts. Ils justifient cette position avec des arguments assez faibles, du genre « c’est politiquement faisable », « c’est réaliste », quand ils ne sont pas directement sortis d’un argumentaire d’economiesuisse: « il n’y a plus d’argent dans les caisses publiques ». C’est une proposition pour le moins étonnante, pour ne pas dire révoltante, surtout sous la plume de membres du PS.
A mon avis, les socialistes doivent s’opposer au remplacement des bourses par les prêts avec la plus grande fermeté. Les prêts sont en effet contraire au principe de l’égalité des chances, restreignent le libre choix des études, nuisibles à l’entrée dans la vie active des jeunes diplômé-e-s et, ce n’est pas le moindre, inefficaces.