Le Conseil national se prononce mercredi sur l’initiative de l’USS « AVS plus », qui veut augmenter de 10% toutes les rentes AVS. Cette initiative tombe au bon moment. D’une part, parce qu’il est important de présenter à la population un contrepoids aux velléités de la droite de démanteler la prévoyance-vieillesse. Et surtout, parce que renforcer notre assurance sociale la plus solide et la plus populaire, c’est rendre un énorme service aux retraités et aux futurs retraités. Voici pourquoi : Continuer la lecture
Archives de catégorie : politique sociale/assurances sociales
Protéger les salariés âgés : pour le droit de finir dignement sa carrière
Il est paradoxal qu’en Suisse, un pays à l’économie florissante, l’une des principales craintes de la population soit le chômage. Cette crainte témoigne notamment de l’attachement des Suisses et des Suissesses au travail. Il ne s’agit pas uniquement de la volonté d’assurer sa subsistance et celle de sa famille mais aussi de contribuer, dans la mesure de ses moyens, à la prospérité du pays.
Mais cette crainte, notamment par sa constance, montre surtout que le chômage n’est pas vu comme un mal passager dont il est facile de rebondir. C’est celle d’un chômage durable, qui entraîne une perte d’indépendance financière, voire de statut social. Elle est symptomatique des interrogations de la classe moyenne, qui voit sa situation se dégrader cependant qu’une minorité aisée capte une part importante des fruits de la croissance économique. Continuer la lecture
L’avenir de l’AVS reste sur le ballant
Les élections fédérales seront cruciales pour nos retraites. D’un côté, PLR et UDC, qui ambitionnent de reprendre la majorité au National et au Conseil fédéral, prônent la baisse des rentes ainsi qu’une augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans, sans toutefois avoir la moindre solution pour aider les chômeurs âgés à retrouver du travail. De l’autre, le PS défend un renforcement du financement de l’AVS, une augmentation des nouvelles rentes et le maintien du pouvoir d’achat. Après les débats aux Etats, la balance penche, pour l’instant, légèrement du côté des intérêts des retraités et futurs retraités. Continuer la lecture
#grazienonna Arrêtez de dénigrer les retraités!
Monter les jeunes contre les « vieux » ? Pas question !
Nous sommes choqués. Choqués en tant que jeunes et jeunes parents, que l’on se serve de nous pour, sous couvert de la « solidarité entre les générations », faire campagne contre une AVS forte. On prétend que « les jeunes » seraient contraints de « payer de plus en plus pour les rentes des vieux » et que cela « violerait le contrat entre les générations ». Cette argumentation est aussi fausse que perfide. Nous sommes extrêmement reconnaissants envers nos grands-parents et nos parents pour ce qu’ils ont fait et font toujours pour nous. Ils ont construit notre pays dans des temps difficiles : des infrastructures, un système éducatif, un système de santé public et des assurances sociales de grande qualité. Notre bien-être se base sur les décennies pendant lesquelles ils ont travaillé de manière acharnée. Et nous sommes reconnaissants pour ce qu’ils font toujours pour nous, par exemple quand ils nous aident à garder nos enfants. Les « vieux » ont largement mérité une retraite décente. Leur garantir une vieillesse dans la dignité, c’est notre devoir, et nous en sommes fiers. Nous sommes choqués que l’on se serve de notre génération pour mener la charge contre nos grands-mères, nos grands-pères, nos pères et nos mères. Continuer la lecture
Festival de bobards à propos de l’impôt sur les successions
Les adversaires de l’initiative pour une réforme de la fiscalité successorale qui vise à imposer les successions de plus de 2 millions de francs en faveur de l’AVS font preuve d’une agressivité sans bornes. Les initiants sont accusés, pêle-mêle, de haïr les riches, d’exproprier les familles de la classe moyenne, de ruiner les PME, de vouloir la peau des entreprises familiales et de détruire 12’000 emplois. Les opposants ne reculent en outre devant aucune contre-vérité. Voici donc une petite mise au point, basée sur quelques-uns des « arguments » qu’ils distillent. Continuer la lecture
Renforcer l’AVS, réduire les inégalités: Oui à l’impôt fédéral sur les successions!
L’AVS est à juste titre l’assurance sociale préférée des Suisses, notamment parce qu’elle contribue à la redistribution des richesses. Elle bénéficie aussi d’un financement solide : contrairement à ce qu’annonçaient les prévisions alarmistes de la droite, en particulier de l’ancien conseiller fédéral PLR Pascal Couchepin, elle fait des bénéfices (1,7 milliard de Francs en 2014, cf. les comptes 2014 de l’AVS). Mais pour que cette solidité perdure, l’AVS aura besoin d’un financement supplémentaire à terme. Pour faire face à ce défi, il y a d’un côté les « solutions » de la droite et des milieux économiques aussi éculées qu’antisociales : hausse de l’âge de la retraite et baisses des rentes (p. ex. grâce à la suppression de leur indexation). Mais il y a aussi une solution bien plus judicieuse : l’initiative pour un impôt fédéral sur les grosses successions et donations, qui rapportera jusqu’à 3 milliards de francs par an, dont 2/3 iront à l’AVS (et le reste aux cantons). Continuer la lecture
Et maintenant, si on aidait VRAIMENT les familles ?
Le peuple a tranché. Il ne veut pas de l’initiative du PDC qui aurait coûté très cher et n’aurait profité qu’à une minorité de familles aisées. Il faut s’en réjouir. Mais cela ne veut pas dire que les familles n’ont pas besoin de soutien. Au contraire, soutenir les familles est plus que jamais nécessaire. Mais attention, pas n’importe lesquelles et pas n’importe comment. Il s’agit d’aider les familles qui ont réellement besoin de soutien, c’est-à-dire les familles des classes moyenne et modeste. Mais il s’agit aussi des les aider efficacement, par des mesures ciblées et non pas par l’arrosoir des baisses fiscales, au sujet desquelles le peuple vient de confirmer qu’elles profitent surtout au hauts revenus, en plus de leur coût prohibitif.
Voici donc quelques pistes pour soutenir les familles :
Impôt fédéral sur les successions : renforcer l’AVS avec une mesure juste et ciblée
La votation sur les forfaits fiscaux à peine terminée, voilà que la droite sonne l’hallali contre l’initiative pour imposer les grosses successions en faveur des cantons et de l’AVS, arguant qu’elle mettrait en danger des emplois, menacerait la classe moyenne et nuirait au « modèle suisse » (comme si le « modèle suisse », c’était la cupidité et la croissance des inégalités). Ces attaques teintées d’idéologie bornée montre surtout que les adversaires de ce projet équilibré et juste n’ont pas lu le texte qu’ils combattent. Ou se fichent complètement de ce qu’ils ont lu.
Quelques réflexions sur l’aide sociale
C’est un euphémisme de dire que l’aide sociale est sous pression. En ce moment, l’aide sociale subit ce que la politique migratoire subit depuis de très nombreuses années déjà : une surenchère presque quotidienne. Les médias, qu’on connaît moins prompts à l’investigation quand il s’agit d’autres sujets, ne ratent pas une occasion de montre en épingle des cas de bénéficiaires de l’aide sociales aux comportement douteux ou qui génèrent des coûts importants. Mais ils ne font pas que les présenter au public, c’est d’ailleurs leur travail. Ils ne font pas que présenter ces faits comme ce qu’ils sont vraiment, c’est-à-dire des cas isolés, regrettables et condamnables, mais isolés. Ils les présentent comme s’ils étaient la norme. Comme si tous les bénéficiaires de l’aide sociale étaient des tricheurs en puissance. Comme si le fait d’être contraint de faire valoir ce droit fondamental qu’est l’assistance publique était le prélude à une longue série de débauches et de délits.
LAMAL: la caisse publique ou l’implosion
La concurrence entre les caisses-maladie était censée juguler l’explosion des primes LAMAL. Elle a échoué: les primes augmentent plus vite que les coûts de la santé à la charge de l’assurance-maladie.
Il faut dire que la concurrence entre les caisses repose sur du vent. En effet, toutes doivent proposer la même palette de prestations. (Heureusement d’ailleurs que les assureurs ne sont pas parvenus à mettre fin à cet acquis, d’ailleurs, car sinon, c’en serait fini du libre choix du médecin.) La concurrence ne peut donc s’exercer que sur la «qualité» et la «rapidité» de l’exécution de prestations administratives identiques. Or, ces prestations ne représentent que le 5% des primes. La concurrence ne peut donc pas remplir le rôle que les théoriciens du marché libre lui assignent. Continuer la lecture