LAMAL: la caisse publique ou l’implosion

La concurrence entre les caisses-maladie était censée juguler l’explosion des primes LAMAL. Elle a échoué: les primes augmentent plus vite que les coûts de la santé à la charge de l’assurance-maladie.

Coûts de la santé vs. primes LAMAL

Il faut dire que la concurrence entre les caisses repose sur du vent. En effet, toutes doivent proposer la même palette de prestations. (Heureusement d’ailleurs que les assureurs ne sont pas parvenus à mettre fin à cet acquis, d’ailleurs, car sinon, c’en serait fini du libre choix du médecin.) La concurrence ne peut donc s’exercer que sur la «qualité» et la «rapidité» de l’exécution de prestations administratives identiques. Or, ces prestations ne représentent que le 5% des primes. La concurrence ne peut donc pas remplir le rôle que les théoriciens du marché libre lui assignent. Continuer la lecture

Discours du 1er août 2014, Cully

Mesdames et Messieurs les représentants des autorités en vos titres et fonctions,
Chères concitoyennes, chers concitoyens,
Chers habitantes et habitants de Bourg-en-Lavaux et d’ailleurs,
Chers amies et amis de la Suisse,

Il n’y a pas meilleure occasion que la fête nationale pour célébrer nos points forts. C’est l’occasion de réfléchir à comment les améliorer, mais aussi comment les défendre contre ceux qui souhaiteraient les affaiblir au mépris de l’intérêt général.
Parmi les avantages incontestés de la Suisse, il y a le service public. Nous avons la chance de pouvoir compter sur de nombreuses entreprises publiques fiables, efficaces, présentes sur la totalité du territoire et qui appartiennent aux citoyennes et aux citoyens. Chaque jour, elles contredisent le mythe qui voudrait que le secteur public soit systématiquement trop cher, éloigné des besoins des usagers et incapable d’innover.
Plusieurs de ces entreprises ont démontré qu’au contraire, même s’il peut et doit toujours être amélioré, le secteur public suisse est capable d’offrir à la population le meilleur service au meilleur prix.

Prenons l’exemple de la SUVA, notre caisse nationale d’assurance-accident. Cette institution publique est bien gérée. Elle est meilleure marché et plus efficace que ses concurrentes. Elle génère moins de frais administratifs que les assureurs privés. Ses prestations, en particulier le remboursement par tiers payant, sont incontestablement meilleures. Elle n’a pas besoin de pléthore d’administrateurs et de directeurs exigeant des bonus mirobolants. Elle n’arrose pas les partis de dons opaques, ni ne gratifie de mandats juteux les élus qui suivraient ses désidératas. Elle peut ainsi dégager beaucoup de moyens pour une prévention efficace, ce qui est dans l’intérêt des assurés.
En matière d’assurance-accident, une caisse publique est indéniablement plus avantageuse. La Suisse peut être fière de son assurance-accident publique.

Prenons aussi l’exemple vaudois de l’Etablissement Cantonale d’Assurance. L’ECA bénéficie d’un monopole, mais ce monopole ne l’empêche pas d’être une des assurances-incendie les plus performantes et surtout les moins chères de Suisse. Même sans primes excessives, l’ECA peut dégager beaucoup de moyens pour la prévention. En matière d’assurance-incendie aussi, une caisse publique est indéniablement plus avantageuse. Le canton de Vaud peut être fier de son assurance-incendie publique.

Le premier août est l’occasion idéale de se rappeler la chance que nous avons de pouvoir compter sur ces institutions publiques. Si elles sont aussi efficaces et bon marché, c’est parce qu’elles ne recherchent pas le profit à tout prix et mettent l’intérêt de leurs assurés en première priorité et non celui de leurs dirigeants ou de leurs actionnaires.
Ces institutions sont soumises au contrôle démocratique : si une poignée d’idéologues plus intéressés par le cours de la bourse que par la qualité du service tentaient de les privatiser, nous pourrions l’empêcher par référendum. De nombreux pays nous envient d’avoir pu stopper la privatisation de notre énergie, de nos banques cantonales, de nos sources d’eau potable. Peut-être devrons-nous bientôt empêcher la privatisation de nos lignes régionales de chemin de fer ou de nos hôpitaux. Mais je fais confiance au génie suisse : en matière de service public, lorsqu’il doit choisir entre qualité des prestations et course au profit, le peuple privilégie systématiquement la défense du service public. Nous avons toutes et tous le devoir de veiller à ce qu’il en soit ainsi à l’avenir.

Merci de votre attention, très bonne soirée et vive le premier août !

Caisse publique et libre choix du médecin: le bal des tartuffes

Les opposants à la caisse-maladie publique ne manquent pas de culot quand ils prétendent que celle-ci limiterait le libre choix du médecin. Tout d’abord, c’est complétement faux. Rien dans le texte de l’initiative ne prévoit une quelconque limitation des prestations remboursées par l’assurance de base. Le fort engagement des médecins en faveur de la caisse publique montre par ailleurs qu’elle n’entraînerait aucune limitation du libre choix, car sinon, les principaux intéressés ne la soutiendraient pas. Mais surtout, cet argument se révèle être une vaste tartufferie, car, ces dernières années, ce sont justement les opposants à la caisse publique qui ont été en première ligne… pour limiter l’accès aux soins, en particulier le libre choix du médecin!

Petit rappel…

Continuer la lecture