Retraite anticipée : le conseil fédéral à côté des réalités.

La retraite anticipée est un fait : plus de la moitié des personnes actives cessent de travailler avant l’âge limite de 65 ans pour les hommes et 64 ans pour les femmes. Malheureusement, c’est aussi un privilège : Ne peuvent prendre une retraite anticipée dans de bonnes conditions (c’est-à-dire sans diminution drastique du revenu) que celles et ceux qui en ont les moyens, ou qui disposent d’une solution de branche (fonction publique, maçonnerie, second œuvre romand, horlogerie). Pour les autres, c’est souvent une retraite forcée, car le marché du travail accepte de moins en moins les plus de 55 ans, qui plus est synonyme de baisse de la qualité de vie et du revenu. Pour ces gens, l’AVS ne remplit pas son rôle constitutionnel, qui est d’empêcher que vieillesse ne signifie précarité. Autre constat inquiétant : les riches vivent mieux et plus longtemps que les moins riches. En refusant l’initiative de l’Union Syndicale Suisse, le Conseil fédéral fait scandaleusement fi de cette réalité du monde du travail. Quant à Moritz Leuenberger, avec sa proposition de «compromis» pour «sauver la collégialité» d’entrer en matière sur une élévation de l’âge de la retraite à 67 ans, il est non seulement à côté des réalités, mais il poignarde dans le dos son propre camp.

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Jeunes chômeurs : Pouce M. Daum !

Lors d’un entretien dans l’émission « mise au point« , le nouveau directeur de l’Union Patronale Suisse, Thomas Daum propose des économies scandaleuses sur le dos des jeunes chômeurs: réduire de 400 à 250 le nombre de leurs indemnités journalières. Voici ma réaction.

La première intervention de Thomas Daum en tant que nouveau patron des patrons a très certainement plu à la force montante de milieux économiques helvétiques, l’UDC, qui doit se réjouir de voir une de ses récentes propositions remise sur le devant de la scène. Il s’agit d’économiser dans l’assurance-chômage en diminuant les indemnités journalières des moins de 25 ans de 400 à 250. Selon le nouveau directeur de l’Union Patronale, il ne s’agit que de « quelques économies », qui plus est « raisonnables, vu que les jeunes chômeurs retrouvent de toute façon un emploi beaucoup plus rapidement que leurs aînés ». Mais cet argument camoufle mal une volonté systématique de rogner sur les droits des catégories les plus fragilisées de la population. Les invalides sont les premiers sur la liste, et les jeunes, à en croire M. Daum, n’attendront pas bien longtemps avant d’essuyer une nouvelle salve.

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Les allocations familiales : un contre-projet aux rabais fiscaux.

 

Le 26 novembre, le peuple se prononce sur l’harmonisation des standards minimaux des allocations familiales. Je dis OUI à cet importante mesure en faveur des familles. Voici pourquoi:

Les problèmes financiers des familles sont réels et incontestés. Avoir des enfants coûte malheureusement de plus en plus cher et la période durant laquelle il faut les entretenir s’allonge de plus en plus : l’entrée en formation est toujours plus tardive, les formations, car il en faut souvent plus d’une, durent de plus en plus longtemps, sont de plus en plus coûteuses et elles permettent de moins en moins aux élèves d’avoir un revenu accessoire pour les financer. Les charges des parents augmentent donc, alors que leur pouvoir d’achat s’érode. Corollaire : plus qu’une charge, un enfant est désormais un risque de pauvreté. Bien des « travailleurs pauvres » le deviennent en effet à la suite d’une naissance dans la famille et un enfant sur dix est pauvre. Cela explique en partie la baisse de la natalité, dont la société toute entière subit les conséquences ; notamment les assurances sociales, sous pression, car le ratio actifs- retraités est devenu un moyen de chantage, et l’économie, qui entrevoit la menace d’un manque de main d’œuvre. Dans ce contexte, une action en faveur des familles est non seulement nécessaire, mais aussi source de nombreux bénéfices.

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