Haro sur le Haury

Aujourd’hui, M. Haury, député libéral exclu de son parti et passé chez les pronucléaires d’écologie libérale, développait sa motion pour que les écoles testent systématiquement si leurs élèves ont consommé du Cannabis. Si toutefois ils parviennent pour en consommer à se soustraire du champ des caméras de surveillance que demandent M. Haury et ses amis 😉 …

Mais il n’y a pas eu de débat: M. Haury n’a pas jugé bon de débattre de son texte et l’a fait renvoyer séant en commission. Il a probablement jugé que le débat n’était pas nécessaire, puisqu’il s’est déroulé hors-parlement, par médias interposés.
Je veux pour autre preuve que cette proposition de M. Haury n’était faite que pour épater la galerie (ce qui est, il faut l’admettre, une réussite totale, sa proposition ayant notamment fait la une du matin orange) cet extrait du rapport du préposé fédéral à la protection des données et à la transparence concernant les tests obligatoires de dépistage de la consommation de cannabis auxquels certaines entreprises soumettent tous leurs apprenti-e-s, voire tou-te-s leurs employé-e-s de moins de 40 ans (p. ex. les CFF).

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Créer des places d’apprentissage sans passer par des allégements fiscaux

Le grand conseil vaudois a accepté aujourd’hui le postulat de l’ancienne députée Odile Jaeger-Lanore «pour la valorisation et le développement des filières de formation professionnelle». J’ai soutenu ce postulat qui préconise plusieurs mesures utiles pour encourager les entreprises à former plus d’apprenti-e-s. Le conseil d’Etat a d’ailleurs déjà mis certaines de ces mesures en application (notamment une promotion plus intensive de la formation professionnelle auprès des entreprises) et en prévoit d’autres dans le cadre de la révision de la loi vaudoise sur la formation professionnelle. Bon nombre de ces mesures sont aussi préconisées par une étude commandée par l’office zurichois de la formation professionnelle publiée en août dernier. Cette étude de Jacqueline Grigo et Emil Wettstsein (en allemand seulement), deux spécialistes reconnus de ce domaine, est consacrée aux mesures pour éviter que les entreprises renoncent à former. Parmi ces mesures, on compte notamment un meilleur encadrement tant des entreprises formatrices que des apprenti-e-s en difficulté, une meilleure information à l’intention des entreprises, des jeunes et de leur familles, une professionnalisation de la surveillance de l’apprentissage et la création d’années d’apprentissage de base. Ces mesures ont leur coût et l’Etat ne pourra pas faire autrement que de l’assumer, pour améliorer la qualité de la formation professionnelle. La pénurie de places d’apprentissage qui sévit actuellement est en effet suffisamment grave, à la foi pour les jeunes concernés que pour les entreprises qui commencent à manquer de main d’œuvre, pour que nous ne laissions pas entraîner par une logique de comptes d’épicier.
C’est là qu’intervient le seul point problématique du postulat Jaeger-Lanore, qui préconise entre autres des allégements fiscaux pour les entreprises formatrices. Je m’oppose à cette proposition. En effet, les allégements fiscaux, outre le fait qu’ils profitent d’avantage aux grosses entreprises, alors que ce sont surtout les PME qu’il faut encourager, privent l’Etat de moyens dont il a besoin pour financer d’autres mesures nettement plus efficaces pour inciter les entreprises à former.

Le grand conseil frappe un grand coup en faveur de l’égalité des salaires! Et soutient la Boillat.

Le grand conseil vaudois a adopté tout à l’heure la motion de la socialiste Fabienne Freymond-Cantone demandant que le Conseil d’Etat agisse avec plus de vigueur en faveur de l’égalité salariale entre femmes et hommes, dans l’administration cantonale, dans le para public et dans le cadre des marchés publics. Car de trop nombreuses salariées de l’Etat de Vaud sont victimes d’une discrimination salariale inacceptable. Le débat a révélé que l’égalité a encore du chemin à faire dans bien des esprits, notamment à droite. Nombreuses furent en effet les interventions de député-e-s bourgeois-e-s niant qu’il existe une discrimination salariale réelle. Mais les faits sont malheureusement têtus: En effet, plus de la moitié de la différence entre les salaires des hommes et des femmes (sur le même sujet) est due à des critères subjectifs, donc discriminatoires. La motion socialiste, que le Parlement a d’ailleurs refusé de transformer en un postulat moins contraignant pour le gouvernement, demande donc que le canton généralise le calculateur de salaires LOGIB, afin d’identifier la discrimination salariale. Car, si la Constitution et la loi fédérale sur l’égalité (LEg) interdisent cette discrimination, cette dernière n’en demeure pas moins difficile à traquer. L’emploi de LOGIB permettra de révéler les inégalités, puis des le corriger. Ce dont il faut se réjouir.
Le grand conseil a également soutenu (pour une voix!) la pétition de soutien à la Boillat à Reconvilier. La majorité du Parlement a admis que l’économie de marché –surtout depuis que le court terme y règne en maître– génère inéluctablement des abus, abus qui mènent à des pertes d’emplois et de savoir-faire. L’Etat, pour le moment fort démuni face au attaques scandaleuses de certains financiers contre notre place industrielle, se doit d’au moins mener la réflexion sur les moyens de contrer ces pratiques destructrices.

Le grand conseil vaudois contre le racisme

Le grand conseil a adopté ce matin une résolution déposée au nom du groupe socialiste par son président Jean-Michel Favez. La gauche, les verts, le centre, le PRD et la grande majorité du groupe libéral (le résultat de l’appel nominal suivra dès qu’il sera en ligne Les libéraux qui se sont rangés du côté de l’UDC sont: Gregory Devaud (Aigle, benjamin du parlement), Jacqueline Rostan (Broye-Vully), Dominique Bonny (La Vallée), Guy-Philippe Bolay et Gil Reichen(Lavaux-Oron), Albert Chapalay (Pays d’Enhaut)) ont ainsi «déploré sans équivoque l’actuelle campagne d’affichage de l’UDC, honteuse et indigne, incitant à la haine raciale et/ ou pouvant porter atteinte à la paix publique». Avec une mauvaise fois renversante, le groupe UDC a refusé cette résolution. La preuve que ce qui restait de l’aile «vaudoise» et «agrarienne» du parti de M. Blocher s’est dissoute avec l’arrivée des méthodes zurichoises pour drainer un nouvel électorat xénophobe.
Le débat m’a donné l’occasion d’intervenir pour la première fois devant le parlement. Le chef du groupe UDC M. Grin et son compère M. Rapaz ont ainsi prétendu que les affiches ne sont pas ambigües, que l’UDC combattrait le racisme et condamnerait l’extrêmisme. Les attaques de ce parti et de son chef de file M. Blocher contre la norme pénale anti-racisme démontrent qu’il n’en est rien et que l’UDC protège les racistes, quand elle ne les présente pas aux élections.

(ajouté le 13.09.) Le PS Lavaux-Oron a publié aujourd’hui une réaction à la campagne d’annonce souten dans le « Courrier d’Oron » télécharger l’article (pdf).

Je n’irai pas à la journée officielle du Comptoir recevoir M. Blocher

La journée officielle du Comptoir Suisse est un must pour les élu-e-s vaudois-e-s. Les député-e-s y sont invité-e-s. J’ai donc reçu un carton d’invitation, invitation que je me vois contraint de décliner. A regrets, car j’aime beaucoup y déguster toute sortes d’excellents produits du terroir (pas que des pâtés 😉 ). Cependant, je ne suis pas prêt à cautionner par ma présence la présence de M. Blocher. Certes, il s’agit d’un conseiller fédéral démocratiquement élu. Certes, c’est le bon droit du Comptoir de l’inviter, lui ou un autre membre du gouvernement. Mais son action a révélé, pour autant que cela soit encore nécessaire, à quel point M. Blocher méprise Etat de droit et institutions démocratiques. En outre, les récentes campagnes sciemment xénophobes de son parti démontrent à quel point notre démocratie est en danger tant que de tels personnages seront aux commandes.

Ce boycott fait de la pub à M. Blocher et à ses sbires et sert donc leurs intérêts, me rétorquera-t-on. Peut-être, mais peu me chaut. C’est ne rien dire ou ne rien faire face à ces attaques qui serait à mon avis coupable. J’espère que le dégoût que commencent à inspirer M. Blocher et la politique de l’UDC dans les rangs de la droite modérée (p. ex. M. Schwaller, chef du groupe PDC aux chambres, ou au sein des libéraux et des jeunes libéraux vaudois) s’étendra et se transformera en actes, c’est-à-dire la fin des apparentements, alliances électorales et autres listes communes avec toute section de l’UDC qui ne se distanciera pas clairement et des propos anti-démocratiques ou diffamatoires de son mentor ainsi que des campagnes orchestrées par la direction nationale du parti. La droite française ne transige pas avec le FN et joue toujours le jeu du « front républicain ». Marginaliser l’UDC est donc possible. Et nécessaire.

Plutôt que de me rendre à la journée officielle du Comptoir le 18 septembre, j’ira plutôt manifester (Lausanne, place de la Palud, 17h30) et signerai le manifeste de SOS-racisme « le racisme ne passera pas par moi (pdf).

Député assermenté

Mardi a eu lieu la cérémonie d’installation des autorités vaudoises. C’était rock et baroque.

La journée avait commencé par une première prise de contact avec la salle du grand conseil au palais de Rumine, où je n’avais plus remis les pieds depuis ma dernière visite au « ciné du musée », quand j’étais gamin. Les deux premiers points à l’ordre du jour étaient plutôt faciles, vu qu’il ne s’agissait que de valider notre propre élection de député-e-s (sic!) et celle des conseillers et conseillères d’Etat. Puis, le cortège des autorités, gendarmes, bannières, milices vaudoises et chevaux s’est ébranlé des ruines de Perregaux vers la Cathédrale, passant juste entre les gouttes. Membre du bureau provisoire avec d’autres jeunes élu-e-s, j’ai eu l’honneur d’être au premier rang des député-e-s, juste derrière le gouvernement. Mais bon, comme abri face au vent, il y a mieux…

Une fois l’assermentation terminée et l’amour des lois chanté, retour vers la place du Château, où, vu les rafales de vent, la soupe chaude du buffet a fait son effet.

L’après-midi, boulot. En tant que membre du bureau provisoire, il a fallu compter les bulletins de vote, afin d’en avoir 150 de chaque couleur, les distribuer en veillant à ce que tout le monde en ait un, les compter, ne pas se gourrer dans ses additions, ne pas confondre les blancs et les nuls (que celui ou celle qui a voté Jacques belles oreilles le sache: c’est nul), le tout en quatrième vitesse, car les collègues attendent le résultat avec impatience. Sauf pour l’élection à la présidence, non que l’enjeu n’en valait pas la chandelle, mais parce que le doyen-président Chatelain les tenait suffisamment en haleine.

Encore une petite remarque à mon sujet: J’ai été élu à la commission permanente de la santé publique, ainsi qu’à la COMOPAR (non, ce n’est pas une sous-catégorie d’ovipares, mais la commission pour la modernisation du parlement…).

Et pour découvrir la bobine de tou-te-s les nouveaux-elles élu-e-s socialiste, c’est par ici.