Pourquoi les salarié-e-s ont intérêt à voter Oui à Minder

Ces dernières années, il n’y a pas que les rémunérations des top-managers qui ont explosé: il y a aussi l’écart salarial. Que l’on parle de grande multinationale comme Novartis ou d’entreprise typiquement suisse comme Lindt & Sprüngli, les directions s’octroient des salaires plus de 200 fois supérieurs au salaire le plus bas de l’entreprise. Les rémunérations abusives ne sont donc pas uniquement le symptôme de la cupidité sans bornes de quelques dirigeants, il s’agit aussi d’une vaste opération de redistribution des richesses vers le haut. Ce sont les salarié-e-s qui en font les frais: La grande masse doit se partager une part toujours plus restreinte des bénéfices, pendant que les dirigeants se servent sur la bête, sans pour autant garantir la pérennité des emplois et du savoir-faire.

L’initiative «contre les rémunérations abusives» est une première étape contre ces dérives. Les étapes suivantes sont bien entendu l’initiative 1/12, l’initiative pour un salaire minimum et l’initiative pour un impôt sur les grandes successions. Continuer la lecture

Rémunérations abusives: Les avantages de l’initiative «Minder» face au contre-projet

Les adversaires de l’initiative de M. «Minder» n’ont de cesse de prétendre que le contre-projet indirect serait meilleur et plus rapide à mettre en oeuvre que l’initiative. Et les partisans de l’initiative, dont je fais partie, rétorquent que le contre-projet contient de nombreuses lacunes et possibilités de contourner ses dispositions. Alors, avant de voter, comparons! Continuer la lecture

Des mesures efficaces contre les salaires abusifs

Alors que les mauvaises prévisions conjoncturelles s’accumulent, la pratique des salaires indécents ne semble pas trouver de fin. Une poignée de grands managers continue de se servir des salaires si élevés qu’un citoyen normal n’aurait pas assez de toute une vie pour les dépenser. Comme si ces montants qui dépassent l’entendement ne suffisaient pas, ces mêmes grands managers peuvent encore compter, pour leur départ, sur des «parachutes dorés», qu’ils quittent un fleuron en plein essor ou une épave au bord du gouffre. Continuer la lecture

UBS: enfin la fin du casino?

Le coup est rude: 10’000 postes doivent être supprimés chez UBS, dont 2’500 en Suisse. Il est d’autant plus rude qu’il est le fait d’une banque qui fait peser un risque systémique sur notre économie, que les contribuables ont déjà dû sauver à grands frais et en quatrième vitesse et qui doit régulièrement faire appel à notre diplomatie pour se tirer des mauvais pas dans lesquels un management aveuglé par l’argent facile l’a fourrée. Une banque quasi-publique, donc. Et, bien plus, presque un symbole national. Continuer la lecture

Loi sur les faillites – plans sociaux: progrès social majeur ou pilule amère?

Le projet de révision de la loi sur la poursuite pour dette et la faillite (LP) doit faciliter l’assainissement des entreprises, afin d’éviter autant que possible les faillites. Cet important chantier est ouvert depuis l’affaire «swissair», soit plus d’une décennie. Il pourrait permettre une avancée sociale majeure, pour laquelle les socialistes se sont battus depuis des années, mais contient une pilule très amère pour les salariés. Le conseil fédéral propose en effet d’introduire enfin l’obligation de négocier et de conclure un plan social dans les grandes entreprises. Mais il propose aussi – c’est le revers de la médaille – de supprimer l’obligation pour le repreneur d’une entreprise en faillite de reprendre tous ses salariés, laissant le choix audit repreneur de choisir les salariés qu’il réengage. Continuer la lecture

Titrisation des créances de cartes de crédit: le Conseil fédéral ne voit pas de problème

Le Crédit Suisse a récemment annoncé le lancement d’une émission de titres adossés à des créances sur cartes de crédits de clients suisses. Ils seront cotées à la bourse suisse (SIX) et devraient bénéficier de la notation «AAA». Or, on sait qu’aux USA, la titrisation à outrance, conjuguée à l’utilisation pour le moins hasardeuse de telles notations, est en grande partie responsable de la crise dite des «subprimes». Continuer la lecture

Changement d’emploi: présidence romande de l’ASEB

J’ai le plaisir de communiquer que je change d’emploi. Ce soir, l’assemblée générale de la section Romandie de l’Association suisse des employés de banque (ASEB; membre de l’USS), m’a désigné à sa présidence. Je quitterai mon poste de secrétaire central de l’USS pour la fin du mois de juin.

J’ai déjà commencé à défendre les intérêt des salariés des banques en interpellant le Conseil fédéral sur le transfert de données personnelles de collaborateurs des 11 banques visées par des plaintes aux USA. Le gouvernement a en effet autorisé ces banques à transmettre les noms de leurs collaborateurs aux autorités étatsuniennes, ce qui met les personnes concernées (qui n’en ont en général pas été averties) dans des situations personnelles et professionnelles (plaintes pénales, perte d’emploi) très difficiles. Les salariés des banques ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la résolution du conflit entre banques suisses et autorités fiscales.

Délits d’initié: gros progrès et grosse occasion manquée

Le délit d’initié ne peut être efficacement réprimé en Suisse, malgré un premier renforcement législatif en 2003 suite à la motion de l’ancien conseiller national socialiste valaisan Peter Jossen. En effet, la définition actuelle de ce qu’est une information d’initié et de qui peut être considéré comme un initié est beaucoup trop étroite. Selon l’actuel article 161 du code pénal (CP) n’est un délit d’initié que l’exploitation d’une information susceptible d’influencer le cours de la bourse par un membre d’un organe dirigeant d’une société cotée (initié primaire). Ceux qui apprennent une information privilégiée sans être membre d’un organe dirigeant (initiés secondaires) et s’en servent pour s’enrichir ne peuvent donc être sanctionnés, même s’ils apprennent l’information par le biais… d’un délit d’initié commis par quelqu’un d’autre. Il en va de même pour celui qui utilise une information d’initié portant sur le cours des devises, des métaux précieux ou des matières premières, car il ne s’agit pas de valeurs échangées à la bourse. Pourtant, le risque de délit d’initié existe aussi pour ces valeurs. On pense, par exemple, aux attaques spéculatives visant le franc suisse: celui qui apprend qu’une telle attaque va avoir lieu ou que le BNS s’apprête à intervenir sur le marché monétaire pour contrer la surévaluation du franc peut en profiter pour s’enrichir sans devoir rendre le moindre compte. Continuer la lecture