L’UDC prend 17 millions aux familles vaudoises

La Confédération devait verser environ 200 millions de francs aux cantons, pour qu’ils puissent alléger la charge des primes d’assurance-maladie des familles, dont les primes ont explosé cet automne. Au Parlement fédéral, cette mesure a été coulée par la majorité UDC-PLR. Si elle ne l’avait pas été, les familles vaudoises auraient bénéficié de 17 millions de francs de réduction de primes. Le groupe socialiste au Grand Conseil a donc déposé au amendement au budget 2010, pour que les familles vaudoises qui subissent de fortes hausses de primes bénéficient bénéficient tout de même de ce coup de pouce. L’UDC, qui prétend parfois soutenir les familles, s’y est opposée. Au vote, égalité des voix. Le président du Grand Conseil, l’UDC Laurent Chappuis, a tranché en défaveur des familles. Ces subventions passent donc définitivement à la trappe.

(Les débats budgétaires se poursuivent…)

L’extrême-droite vaudoise et la libre circulation des personnes: de la parole aux actes

L’UDC fait en ce moment campagne contre la libre circulation des personnes, qu’elle accuse d’aggraver le chômage. On sait que c’est faux: les travailleurs venant de l’UE ne font qu’occuper les emplois dont les Suisses ne veulent pas et permettent aux entreprises suisses de palier à la pénurie de main d’œuvre qui sévit encore dans de nombreuses branches (p. ex. la santé).
Certes, des abus existent: dans certaines branches, la sous-enchère salariale est un risque à prendre au sérieux. Les craintes de la population sont donc justifiées et il faut y apporter une réponse. Or le meilleur moyen d’empêcher les abus est de renforcer les contrôles et les sanctions. Et c’est là que l’on s’aperçoit, qu’en réalité, l’UDC souhaite maintenir le satus quo et, qu’avec elle, les tricheurs peuvent dormir tranquilles. Son groupe au Grand Conseil Vaudois l’a à nouveau démontré aujourd’hui.
Le groupe socialiste proposait d’augmenter de 2 le nombre d’inspecteurs du marché du travail. Ce qui permettrait de faire plus de contrôles, d’attraper et de sanctionner plus de patrons tricheurs et de mettre plus de cas de sous-enchère à jour. Bref, de veiller à ce, qu’en Suisse, on pratique de conditions de travail et de salaire suisses.
Le groupe UDC s’est unanimement opposé à cette proposition. Mais peut-être est-ce pour protéger ses membres: On se souvient de Jean Fattebert, alors vice-président de l’UDC Suisse, qui employait des Polonais au noir. On se souvient aussi de This Jenny, entrepreneur conseiller aux Etats UDC/GL, contraint de rembourser 250’000.—Fr à ses employés parce qu’il avait pratiqué la sous-enchère…
Le centre droit s’est également opposé à cette augmentation des contrôles, qui a donc été refusée. A lui désormais de porter la responsabilité des craintes légitimes de la population face aux risques de sous-enchère.

(Les débats budgétaires se poursuivent…)

Droite vaudoise et sécurité publique: de la parole aux actes

A nouveau, la droite du grand conseil s’est opposée à une proposition socialiste demandant d’augmenter le nombre de postes de la police cantonale, qui, depuis des années, est en sous-effectif avéré et notoire (p. ex.: heures supplémentaires en très grand nombre dont la compensation est difficile). Pourtant, cette même droite aime à colporter à longueur d’année le mythe comme quoi la gauche serait «angélique» en matière de sécurité, et refuserait donc d’agir. Et certains députés de droite d’évoquer, pour preuve, le refus de la gauche et des verts de quelques projets de lois sur le port des cagoules ou le droit de manifester.
Or, ce n’est pas avec de nouvelles lois et autres mesures symboliques que l’on améliore la sécurité publique, mais en donnant les moyens aux forces de l’ordre de faire appliquer les existantes. C’est aussi leur donner les moyens d’être réellement présents, visibles et efficaces sur le terrain. Et cela exige plus d’effectifs, mesure concrète que propose le PS. Mais améliorer la sécurité des vaudoises et des vaudois a un coût, que la droite vaudoise (majoritaire) n’est visiblement pas prête à assumer, l’amendement ayant été refusé en premier débat.

Les débats budgétaires se poursuivent. (à suivre…)

sms-chomage-des-jeunes.ch

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Action sms contre une révision de la loi sur l’assurance-chômage aux dépens des jeunes

Une initiative de la CFEJ, en collaboration avec le CSAJ, l’AFAJ et Infoklick.ch

On t’a dit que tu devais te former.

On t’a dit de bien travailler.

On t’a dit qu’ainsi tu aurais de meilleures chances pour ton avenir.

Tu as fait comme on t’avait dit.

 Et malgré tout, tu es au chômage, crise oblige. Et malgré tout, tu as des difficultés à trouver un premier emploi.

 Alors tu n’es pas seul-e. Beaucoup de jeunes en Suisse vivent la même situation. Ta génération a été touchée plus fortement par la crise économique. Le manque d’expérience se fait cruellement sentir dans une situation où les emplois se font rares.

[Pour en savoir plus]

En temps de crise, même les personnes qui ont fait tout juste se retrouvent au chômage. C’est un fait que certains semblent toujours ignorer.

En effet, l’assainissement de l’assurance-chômage risque de se faire sur le dos des jeunes. Si le Conseil national approuve les propositions de sa commission, les jeunes doivent s’attendre aux détériorations suivantes:

  • Tu dois accepter tout emploi qui se présente même s’il n’a rien à voir avec ta formation. [Pour en savoir plus]
  • En cas de chômage, tu auras droit à moins d’indemnités journalières, même si tu as cotisé régulièrement à l’assurance-chômage. [Pour en savoir plus]
  • Si en raison d’une formation ou parce que tu t’es occupé-e d’un enfant, tu n’as pas pu cotiser à l’assurance-chômage, le nombre d’indemnités auxquel tu as droit est divisé par trois. [Pour en savoir plus]

Le Parlement n’a pas encore pris de décision. Et celui ou celle qui ne dit mot consent!

Les parlementaires sont élus par le peuple. Ils représentent également tes intérêts. Pour ce faire, ils doivent mieux connaître tes préoccupations. Ecris un SMS aux élu-e-s de ton canton ou à ceux que tu connais pour leur dire ce que tu attends d’eux. Le Conseil national traitera la révision de l’assurance-chômage le 8 décembre 2009.

La CFEJ ne demande pas un traitement de faveur pour les jeunes. Elle demande une égalité de traitement. La jeune génération ne mérite pas d’être plus mal traitée que les précédentes. Par cette action, la CFEJ promeut une participation active des jeunes à la vie politique de leur pays.

Privés de shopping!

«Les Romands privés de shopping le dimanche» titre aujourd’hui le cahier «économie» du «le Matin dimanche». Mais qu’ont-ils donc fait, ces pauvres Romands pour mériter pareille punition? Car, vu le ton, ça m’a tout l’air d’une punition: «T’es pas sage/ t’as pas fini ton assiette/ t’as pas été poli avec la dame/ t’as pas dit merci; alors, privé de shopping!»
Sauf que, les Romands ne sont pas privés de magasinage dominical, même si c’est ainsi qu’aime à le présenter la presse – souvent unanimement favorable à la libéralisation des heures d’ouverture (il faut dire que les pleines pages de pub des géants du commerce de détail, grands bénéficiaires d’une libéralisation, ça aide). Non, les Romands, que ce soit dans les urnes (Fribourg, Neuchâtel et, espérons-le, bientôt Genève) ou par leurs Parlements (Vaud, Valais), ont décidé non pas de se «priver de shopping», mais de continuer à s’accorder un jour de repos commun, consacré à la famille, aux amis, aux activités sportives ou associatives, ou tout simplement à ne rien faire. Ils ont aussi décidé de ne pas dégrader un peu plus les conditions de travail du personnel de la vente, soumis à des salaires très bas, des horaires très flexibles (travail sur appel, temps partiels imposés) et une quasi-absence de protection conventionnelle. Pas plus qu’ils ne gobent les promesses mirifiques de croissance et d’emploi qu’on leur fait à chaque fois qu’on parle de libéraliser les heures d’ouvertures des commerces, sachant bien qu’un franc dépensé le dimanche ne peut plus l’être la semaine.
Bref, réjouissons-nous de voir que la population ne soit pas prête à sacrifier sa qualité de vie à une consommation débridée. Et tant pis pour ceux prétendent que mettre un frein aux ouvertures dominicales, c’est seulement «priver les gens de shopping».

D’oh! (Ou: La critique sociale en dessin animé mérite-t-elle un avertissement?)

homer-simpson-bureau-oval.jpgLa diffusion des «Simpson» sur la chaîne alémanique SF2 sera désormais assortie d’un avertissement, indiquant que les moins de 12 ans feraient mieux de ne pas regarder. Pourtant le seul risque que courent ces chères têtes blondes est d’être confrontés à une des critiques sociales les plus pointues et pertinentes qui soient.
A regarder les Simpson (j’avoue, je suis un fan absolu), on en apprend notamment beaucoup sur les conséquences de la sous-couverture d’assurance-maladie (Simpsons roasting on an open fire, saison 1), de la destruction de l’environnement et du réchauffement climatique (On a Clear Day, i can’t see my Sister, saison 16), des délocalisations (Kiss-kiss-bang-Bangalore, saison 17), du vote électronique (Horror Show XIX, saison 20), de la crise des subprimes (No Loan Again, Naturally, saison 20), des inégalités scolaires (Lisa’s Sax, saison 9), des abus de la société de consommation et de la pub (Grift of the Magi, saison 11), des sectes (Faith Off, saison 11), de la privatisation des tâches de sécurité publique (The seven-beer snitch, Saison 16) etc. (bien entendu, cette liste est loin d’être exhaustive!).
Mais il y a aussi de beaux exemples de mobilisation syndicale (Last Exit to Springfield, saison 4), de l’intelligence des forces armées (G.I. D’oh, saison 18), ainsi qu’un magnifique décodage des méthodes de la droite xénophobe (Much Apu about Nothing, saison 7) et quelques belles satires électorales (Two Cars in Every Garage and Three Eyes on Every Fish, saison 2 ou Mr Spitz goes to Washington, saison 14).
Bref, que des problèmes auxquels il vaut mieux éviter de confronter les jeunes, qui auront tout le temps de les découvrir quand ils seront grands. C’est vrai que ça mérite un avertissement.

A propos des épisodes cités…

Pour voir les épisodes cités…

Ce que nous promet la révision de la LACI

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Directive du SECO no X27-3000PI/28 à l’attention des offices cantonaux du chômage

Suite à la révision de la loi sur l’assurance-chômage (LACI), les procédures ont changé. Voici donc une marche à suivre pour vous y retrouver. Elle devrait être aussi très utile pour accélérer le traitement des demandes. En effet, nos services ont remarqué que, pour une raison que nous ignorons encore, les files d’attentes sont de plus en plus longues dans les ORP.
Merci de votre coopération.
Votre dévoué Secrétariat d’Etat à l’Economie

1. Le client est:
* Jeune, allez en 2
* Pas si jeune que ça, allez en 3
* Un vieux schnoque, allez en 9

2. Dites au client : «Alors, tu vas te décider à bosser, petit con?»
Si le client a:
* Moins de 25 ans, allez en 4
* Entre 25 et 30 ans, allez en 5

3. Dites au client: «Z’avez pas mieux à faire que de devenir chômeur, non?», puis allez en 6.

4. Dites au client: «Tu n’as plus droit qu’à 130 indemnités journalières au lieu de 400, ça la fout mal, hein?» Puis allez en 7.

5. Dites au client: «Tu n’as plus droit qu’à 260 indemnités journalières au lieu de 400. Ça t’apprendra à être jeune.» Puis, allez en 7.

6. Si le client a cotisé:
* moins de 12 mois: allez en 9
* plus de 12, mais moins de 18 mois: allez en 8
* au moins 18 mois: Dites au client: «Rien n’a changé, mais méfiez vous de la prochaine révision de la LACI! Au suivant!» (Fin de la procédure)

7. Dites au client: «Ah oui, au fait, tu es désormais obligé d’accepter n’importe quel emploi, même si ça n’a rien à voir avec ce que tu sais faire…». Puis, allez en 9.

8. Dites au client: «Vos prestations ont été drastiquement réduites, mais fallait bien économiser quelque part.» Puis, allez en 9.

9. Donnez au client l’adresse de l’aide sociale, puis dites-lui: «On ne peut rien faire pour vous, désolé, mais vous êtes foutu, au suivant!» (Fin de la procédure)

Chronique de politique chronique parue dans le Tromblon

La droite contre les salarié-e-s, les locataires… et contre une justice efficace et rapide

Les débats de cet après-midi au Grand Conseil sur la réforme de la procédure civile vaudoise ont permis de montrer que les partis bourgeois s’opposent systématiquement aux intérêts des salarié-e-s et des locataires. «Réforme de la procédure civile», le titre est un peu rébarbatif et sonne assez technique. Pourtant, les questions de procédure sont essentielles, car, sans procédure, impossible de faire valoir ses droits, si étendus soient-ils. Continuer la lecture

Quand on se trompe, il faut l’admettre…

Lorsque le Conseil d’Etat vaudois avait annoncé l’instauration, comme mesure anti-crise, d’une prime de 5000.—Fr. pour la création de nouvelles places d’apprentissage et de 500.—Fr. pour chaque contrat d’apprentissage renouvelé, j’avais critiqué la mesure, me basant notamment sur une expérience similaire menée en Autriche qui n’avait pas été couronnée de succès (coûts énormes, argent mal dépensé, risque important d’effet d’aubaine). A la lecture des résultats très positifs récemment publiés par le gouvernement, force est de constater que j’avais tort. La mesure a permis la création de près de 900 nouvelles places d’apprentissage, alors que l’objectif était de 500. En outre, plus de 300 de ces nouvelles places sont le fait d’entreprises qui ne formaient pas d’apprentis auparavant. Peut-être faut-il y voir un effet anticipé du nouveau fonds vaudois pour la formation professionnelle, qui a clairement pour objectif d’encourager les entreprises à former.
Certes, la mesure devra être évaluée sur le long terme. Il faudra s’assurer que, d’ici quelques années, ces nouvelles entreprises formatrices le seront toujours (le fonds devrait les encourager à le rester) et que la prime n’aura pas été qu’un feu de paille. Ce succès ne devra en outre pas être prétexte à relâcher les efforts pour créer de nouvelles places et permettre à chaque jeunes de faire une formation post-obligatoire. Mais, dans tous les cas, il faut d’ors et déjà se féliciter du succès de cette mesure. Alors que le nombre de places d’apprentissage recule au niveau national (-1% selon l’OFFT) pour la première fois depuis 2004, l’offre progresse dans le canton de Vaud. C’est une excellente nouvelle pour l’économie et surtout pour les jeunes qui souhaitent entrer en formation professionnelle. 

Ouverture des magasins: la liberté n’est pas une potion magique

Les partisans de la libéralisation totale des heures d’ouverture des commerces viennent d’essuyer trois défaites. Les deux premières sont politiques: Mi-septembre, le grand conseil vaudois a refusé d’entrer en matière sur la possibilité d’autoriser l’ouverture des commerces deux dimanches supplémentaires. Presque au même moment, les électrices et électeurs fribourgeois refusaient une prolongation des horaires d’ouverture des commerces le samedi. La troisième défaite est juridique: Le tribunal administratif fédéral (TAF) vient de confirmer une décision du secrétariat d’Etat à l’économie interdisant aux supermarchés des stations-service (ou shops, en anglais dans le texte) d’ouvrir 24 heures sur 24. Le TAF a mis à nouveau les choses au point: Le travail de nuit est dangereux pour la santé et ne saurait être admis pour des motifs aussi vagues que «les besoins d’une certaine clientèle».
Mais, malgré ces échecs, les partisans d’une libéralisation totale des heures d’ouverture ne baissent pas les bras. Continuer la lecture