Révision de la LRTV : Oui à la cohésion nationale, oui au service public !

Dans un petit pays multilingue à forte diversité culturelle comme la Suisse, il est indispensable de pouvoir compter sur des médias de service public forts. Sans médias de service public, il n’y aurait en effet pas de marché suffisant pour des chaînes régionales ou locales en Suisse romande, ni d’ailleurs pour des chaînes italophones ou de langue romanche. En Suisse romande, nous n’aurions qu’à nous contenter des médias audiovisuels français. Et même en Suisse alémanique, les chaînes allemandes seraient probablement la seule offre (ce n’est d’ailleurs pas étonnant que l’adversaire la plus violente du service public est une de mes collègues UDC/ZH qui travaille… pour une agence qui vend des fenêtres publicitaires aux chaînes de TV allemandes).

Par ailleurs, des médias de service publics sont capitaux pour le bon fonctionnement d’une démocratie comme la nôtre.  Continuer la lecture

Oui au livre, c’est oui aux PME du livre. Et oui à l’emploi.

Il est frappant de constater à quel point «les PME» sont un argument de campagne utilisé à tort et à travers. Vous voulez couler un projet? Prétendez qu’il est «nuisible aux PME», même si tous les indicateurs économiques montrent que tel n’est pas le cas! Vous voulez au contraire faire accepter un projet, même si, comme c’était par exemple le cas de la «réforme de l’imposition des entreprises II», il privilégierait surtout les gros actionnaires des grandes entreprises? Arguez qu’il est «favorable aux PME», et le tour sera joué! D’ailleurs, peu importe ce qu’en pensent réellement «les PME». Cette définition correspond à tellement d’entreprises si différentes que, sur les 300’000 environ que compte notre pays (de 1 à… 249 employés!), il y en aura bien quelques-unes qui vous serviront à valider votre argumentation. Continuer la lecture

Les acteurs culturels paieront un lourd tribut à la révision de l’assurance-chômage

Nombre d’acteurs culturels vivent dans la précarité – ou à la limite -, car ils enchaînent les engagements de courte durée, cumulent les situations de salarié-e et d’indépendant-e – parfois contre leur gré – et voient leur revenu et leurs taux d’activité varier fortement d’un engagement à l’autre. Ils subissent en outre le chômage bien plus fréquemment que la moyenne. Au final, beaucoup passent entre les mailles du filet social. Et la collectivité doit verser aide sociale et prestations complémentaires. Un rapport du Conseil fédéral considère d’ailleurs que la situation des acteurs culturels est symptomatique de la multiplication des rapports de travail atypiques et précaires; cela, même s’il préconise, étonnamment, de ne rien faire…
La révision de la loi sur l’assurance-chômage (LACI) pourrait aggraver la situation de nombreux acteurs culturels. L’USS la combat par référendum, un référendum auquel se sont jointes d’autres organisations culturelles, à l’instar de leur faîtière Suisseculture, de l’Association des Créateurs du Théâtre indépendant (ACT) ou du Syndicat Suisse Romand du Spectacle (SSRS). Voici trois points de la révision de la LACI qui leur seraient particulièrement dommageables. Continuer la lecture

Perdre d’inestimables collections?

Avant de glisser son bulletin dans l’urne, il faut examiner les conséquences d’un refus du musée cantonal des beaux-arts. Quel que soit l’avis que l’on ait sur l’emplacement, sur l’architecture ou sur l’opportunité d’un nouveau musée, il faut bien avoir à l’esprit qu’un «non» le 30 novembre signifierait la perte de collections d’arts inestimables.
Parmi elles, la collection Planque. D’une valeur de plus de 100 millions de francs. Qui contient notamment plusieurs Picasso (les seuls qui appartiendraient au musée cantonal des beaux-arts). Collection qui sera donnée au canton de Vaud, à condition qu’il construise un musée digne de l’accueillir. Mais la fondation n’a promis de donner la collection qu’à condition que le projet de musée progresse d’ici la fin de cette année. Passé ce délai, la collection quittera le canton, pour être confiée à qui saura saisir l’aubaine d’un tel cadeau.
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Oui à un musée pour tous les vaudois!

Le nouveau musée cantonal des beaux-arts à Bellerive est un bon projet, qui arrive au bon moment. Il permettra d’exposer enfin les trésors du patrimoine pictural vaudois, qui, pour le moment, dorment dans des caves faute de place. En effet seuls 2% des quelque 8’000 œuvres en possession du musée cantonal des beaux-arts peuvent être exposées. Et encore, elles ne le sont que dans des locaux vétustes et inadaptés. Tellement inadaptés qu’il est impossible de recevoir des œuvres d’autres musées en prêt, par exemple pour des expositions temporaires .
Ce futur musée – facilement accessible en transports publics (M2) et par la route– sera une belle carte de visite touristique pour notre canton, en témoigne l’engagement des milieux hôteliers et touristiques en faveur du oui. Il mettra en valeur les rives du lac, car l’endroit choisi n’est actuellement qu’un terrain vague posé sur des gravats datant des années 50-60. Ce que l’on ne peut pas vraiment considérer comme rive «naturelle». Le projet comprendra aussi une vaste terrasse publique avec vue sur le lac et un passage piétonnier le long de la rive ouvert jour et nuit. Passage qui sera d’ailleurs prolongé, car la ville de Lausanne étudie une passerelle au-dessus de la darse de la CGN, ce qui permettra aux piétons de cheminer tout au long des rives, ce qui n’est actuellement pas possible. Le tout sans déplacer, ni le cirque Knie, ni le Luna Park, car toute la place Bellerive restera libre.

C’est le bon moment!
Il faut bien avoir à l’esprit que si le musée est refusé le 30 novembre, les vaudois devront y renoncer pour longtemps, malgré la bonne santé financière retrouvée du canton. Les adversaires prétendent pourtant ne pas être opposés au principe d’un nouveau musée. Mais, à examiner leurs arguments et contre-propositions, on peut mettre cette assertion sérieusement en doute. En effet, ils proposent de maintenir le musée au Palais de Rumine, dont on sait depuis les années 1920 qu’il n’est pas adapté à un musée des beaux-arts. En outre, ils sont incapables de dire combien coûterait la rénovation du bâtiment actuel. Et au sujet des endroits où l’on devrait déplacer les autres musées (histoire naturelle, géologie, monnaies) et bibliothèque actuellement logés à Rumine, rien.
Dans tous les cas, aucune «alternative» ne pourrait se faire avant 15 ou 20 ans (premières études, concours d’architecture, vote du crédit d’étude, vote du crédit d’ouvrage, mise à l’enquête, oppositions, recours, etc.etc.). Si toutefois elle se fait, car qui peut garantir que les opposants d’aujourd’hui ne s’opposeront pas demain? Et, d’ici là, les collections qui ont été données au canton à condition qu’un musée soit construit pour les exposer auront disparu à l’étranger, loin des yeux des vaudoises et des vaudois.

Le 30 novembre, oui à un musée pour tous les vaudois!

Des oeuvres pour le musée de Bellerive

Hodler - Bleu Léman - 1904 -2.JPG

On a (enfin) commencé à montrer les oeuvres superbres- comme ce magnifique Hodler représentant le golfe de Cully- qui croupissent dans les caves du canton parce qu’on ne peut les exposer, faute de lieux adaptés. Pour lesquelles il faut absolument construire le nouveau musée cantonal des Beaux-Arts de Bellerive. A moins bien entendu que l’on ne préfère garder ces oeuvres à l’abri des regards, ou, dans le cas des collections qui seront données à l’Etat si le musée se fait d’ici à la fin de l’année, les laisser être vendues à des privés, pour qu’elles ne soient vues que dans les cercles confidentiels d’initiés.

En dévoilant une partie de ces oeuvres, le Conseil d’Etat fait un pas important pour convaincre la population de l’importance et de l’utilité de ce musée. Jusqu’à maintenant, le débat avait surtout tourné autour de photo-montages sur lesquelles on s’est contenté de remplir de gris les gabarits. Maintenant, on sait ce que contiendra le futur musée. Et ça fait envie.

La démocratisation de la culture, ce n’est pas seulement faire en sorte que les chefs-d’oeuvre appartiennent aux collectivités puliques. C’est aussi, et surtout, les montrer et les rendre accessible à toutes et tous.

Le dossier complet sur le site de l’Etat.

Soutenir la culture. Et ceux qui la font.

Le soutien à la création artistique fait débat. La future loi fédérale sur l’encouragement de la culture (LEC) soulève la question du financement des activités culturelles par la Confédération. Le débat est vif, car la culture ne laisse personne indifférent. Mais il néglige le sort des acteurs, hommes et femmes, culturels. Et semble oublier que la culture, c’est avant tout ceux qui la font. A l’heure de l’Etat providence, nombreux sont en effet ceux qui pensent que l’artiste désargenté tirant son inspiration de son ventre creux et de son porte-monnaie vide n’est qu’une image d’Epinal.
Force est de constater que trop d’acteurs culturels vivent dans la précarité.

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Musée cantonal des Beaux-Arts à Bellerive: allons de l’avant!

La majorité de la commission vient de recommander au grand conseil d’accepter un crédit d’étude de 340’000.—Fr. pour affiner le projet de nouveau musée cantonal des Beaux-Arts à Bellerive (Lausanne). C’est le moment ou jamais de donner le coup d’envoi à ce musée, que notre canton mérite. Et dont il a besoin.

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La Suisse et ses intermittents du spectacle

Il y a quelques années, l’été des festivals français était tenu en haleine par les «intermittents du spectacle», qui protestaient de manière spectaculaire contre leur mauvaise couverture par les assurances sociales. Dans notre pays, la situation des acteurs culturels n’est guère meilleure, mais bien moins médiatisée. En effet, la plupart des acteurs culturels (musiciens, acteurs, danseurs, écrivains, journalistes indépendants, etc.) cumulent les emplois atypiques, de courte durée, à temps partiel, les situations d’indépendant (souvent contre leur gré), de salariés, les bas salaires, les petits honoraires, les maigres sommes destinées à encourager la création artistique. Leur taux de chômage est de 50% plus élevé que celui des personnes actives. Certaines catégories, par exemple les danseurs, ont en outre une carrière très courte, qui se termine bien souvent en «retraite anticipée», parfois aux frais de l’assurance-invalidité. Or, notre système d’assurances sociales n’assure de manière optimale que les personnes qui travaillent à plein temps (ou avec un pensum élevé), régulièrement et sur une longue durée.

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