Swissness : pas question de brader la « qualité suisse » !

En 2013, après trois ans d’âpres travaux, le Parlement a adopté la loi dite « swissness » qui vise à fixer des standards minimaux pour qu’un produit puisse se prévaloir de la qualité suisse. En période d’incertitudes économiques, en particulier de surévaluation du Franc, cette loi, en faveur de laquelle le groupe PS s’est battu avec énergie, est bienvenue. En effet, elle permet d’une part de justifier le surcoût de certains produits fabriqués dans notre pays. On sait en effet que bien des clients sont près à payer jusqu’à 20% pour pouvoir bénéficier de la « qualité suisse ». Elle permet aussi d’éviter les abus dont souffrent les consommateurs qui veulent acheter « suisse » et sont prêts à en payer le prix, parce qu’ils savent que cet adjectif est synonyme de qualité. Elle permet enfin d’éviter une concurrence déloyale au détriment des entreprises qui jouent le jeu de la qualité suisse et qui voient des produit de piètre qualité estampillés du label à l’arbalète leur tailler des croupières (il est actuellement légal d’apposer le label « fabriqué en Suisse » sur un produit dont 80% proviennent de l’étranger…). Continuer la lecture

Spécial 1er août: défendons le véritable «modèle suisse» !

Le premier août est une excellente occasion de célébrer ce qui fait la force de notre pays, ce qui fait le succès du véritable « modèle suisse ». Loin des clichés colportés par la droite libérale et conservatrice, voici quelques éléments qui en sont à mon avis indissociables.

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Discours du 1er août 2014, Cully

Mesdames et Messieurs les représentants des autorités en vos titres et fonctions,
Chères concitoyennes, chers concitoyens,
Chers habitantes et habitants de Bourg-en-Lavaux et d’ailleurs,
Chers amies et amis de la Suisse,

Il n’y a pas meilleure occasion que la fête nationale pour célébrer nos points forts. C’est l’occasion de réfléchir à comment les améliorer, mais aussi comment les défendre contre ceux qui souhaiteraient les affaiblir au mépris de l’intérêt général.
Parmi les avantages incontestés de la Suisse, il y a le service public. Nous avons la chance de pouvoir compter sur de nombreuses entreprises publiques fiables, efficaces, présentes sur la totalité du territoire et qui appartiennent aux citoyennes et aux citoyens. Chaque jour, elles contredisent le mythe qui voudrait que le secteur public soit systématiquement trop cher, éloigné des besoins des usagers et incapable d’innover.
Plusieurs de ces entreprises ont démontré qu’au contraire, même s’il peut et doit toujours être amélioré, le secteur public suisse est capable d’offrir à la population le meilleur service au meilleur prix.

Prenons l’exemple de la SUVA, notre caisse nationale d’assurance-accident. Cette institution publique est bien gérée. Elle est meilleure marché et plus efficace que ses concurrentes. Elle génère moins de frais administratifs que les assureurs privés. Ses prestations, en particulier le remboursement par tiers payant, sont incontestablement meilleures. Elle n’a pas besoin de pléthore d’administrateurs et de directeurs exigeant des bonus mirobolants. Elle n’arrose pas les partis de dons opaques, ni ne gratifie de mandats juteux les élus qui suivraient ses désidératas. Elle peut ainsi dégager beaucoup de moyens pour une prévention efficace, ce qui est dans l’intérêt des assurés.
En matière d’assurance-accident, une caisse publique est indéniablement plus avantageuse. La Suisse peut être fière de son assurance-accident publique.

Prenons aussi l’exemple vaudois de l’Etablissement Cantonale d’Assurance. L’ECA bénéficie d’un monopole, mais ce monopole ne l’empêche pas d’être une des assurances-incendie les plus performantes et surtout les moins chères de Suisse. Même sans primes excessives, l’ECA peut dégager beaucoup de moyens pour la prévention. En matière d’assurance-incendie aussi, une caisse publique est indéniablement plus avantageuse. Le canton de Vaud peut être fier de son assurance-incendie publique.

Le premier août est l’occasion idéale de se rappeler la chance que nous avons de pouvoir compter sur ces institutions publiques. Si elles sont aussi efficaces et bon marché, c’est parce qu’elles ne recherchent pas le profit à tout prix et mettent l’intérêt de leurs assurés en première priorité et non celui de leurs dirigeants ou de leurs actionnaires.
Ces institutions sont soumises au contrôle démocratique : si une poignée d’idéologues plus intéressés par le cours de la bourse que par la qualité du service tentaient de les privatiser, nous pourrions l’empêcher par référendum. De nombreux pays nous envient d’avoir pu stopper la privatisation de notre énergie, de nos banques cantonales, de nos sources d’eau potable. Peut-être devrons-nous bientôt empêcher la privatisation de nos lignes régionales de chemin de fer ou de nos hôpitaux. Mais je fais confiance au génie suisse : en matière de service public, lorsqu’il doit choisir entre qualité des prestations et course au profit, le peuple privilégie systématiquement la défense du service public. Nous avons toutes et tous le devoir de veiller à ce qu’il en soit ainsi à l’avenir.

Merci de votre attention, très bonne soirée et vive le premier août !

Oui à «1 à 12» pour défendre le «modèle suisse» !

Paniqués à l’idée qu’à nouveau, le peuple pourrait imposer une limite aux abus salariaux, les adversaires de «1 à 12» n’ont de cesse de convoquer le «modèle suisse» à l’appui de leur argumentation. Selon eux, limiter les excès salariaux serait incompatible avec notre modèle à succès et risquerait de pousser notre pays dans les mêmes travers que la France, la Grèce et la Corée du Nord réunies. Cependant, une analyse un peu attentive de ce qui fait vraiment le succès de notre «modèle» montre plutôt que, pour le défendre et le faire prospérer, c’est le oui à «1 à 12» qui s’impose.

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Spécial 1er août: Qu’est-ce que le «modèle suisse»?

Ces dernières semaines, tout le monde y est allé de son couplet sur le «modèle suisse». La suite du couplet reprend souvent les détestables clichés comme quoi «les autres pays font tout faux». Et qu’ils n’ont bien entendu qu’à adopter le «modèle suisse» pour «s’en sortir».

Les partis bourgeois et les milieux économiques semblent d’ailleurs en avoir fait leur seul et unique argument contre toutes les propositions de la gauche et des syndicats. «1 à 12», salaire minimum décent, justice fiscale et imposition équitable, défense du service public, renforcement de l’AVS: toutes ces idées sont à leurs yeux plus proches du bolchévisme que du «modèle suisse». Et, parallèlement, toutes les propositions de la droite, que ce soit tailler dans les prestations sociales et les conditions de travail, saborder le service public ou protéger les criminels qui fraudent le fisc, ne peuvent, de leurs point de vue, que renforcer ce fameux «modèle». Et doivent donc être acceptées telles quelles.

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