Faut-il augmenter l’âge de la retraite pour réduire la pénurie de main d’œuvre qualifiée ?

Les partisans de l’augmentation de l’âge de la retraite (« AVS 21 ») prétendent que cela permettrait de répondre à la pénurie de main d’œuvre qualifiée. Intuitivement, on pourrait en effet penser que, plus les gens restent longtemps sur le marché du travail, plus il y a de main d’œuvre à la disposition des employeurs et donc moins il y a pénurie. Mais faut-il pour autant augmenter l’âge de la retraite pour palier ce problème ? La réponse est clairement non.

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Renforcer l’#AVS pour les personnes à bas revenus. 2x Oui à #PV2020! #CHvote

Même si notre AVS va bien mieux que ne le souhaiteraient ses détracteurs, il faut se rendre à l’évidence : la pyramide des âges générera bientôt des déficits. Le constat est le même pour les caisses de pensions, qui affrontent d’importantes difficultés ; beaucoup font passer leurs assurés actifs à la caisse pour pouvoir garantir les rentes. Une réforme est donc nécessaire. Mais l’échec des précédentes tentatives de réduire les prestations montre qu’une telle réforme n’a de chance que si elle est équilibrée, c’est-à-dire si elle garantit le niveau des rentes, évite une augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans et améliore les prestations là où c’est nécessaire. « Prévoyance-vieillesse 2020 » (PV2020) réussit ce tour de force. Continuer la lecture

Les progrès sociaux que l’on obtiendra qu’avec un OUI à PV2020

Même si un des objectifs de la réforme est de stabiliser les finances de l’AVS et des caisses de pensions, PV2020 contient quelques avancées sociales majeures, qui seront irrémédiablement perdues en cas de NON, car les opposants les refusent. Beaucoup d’entre elles bénéficient directement aux personnes à bas revenus ou travaillant à temps partiel, souvent des femmes. Voici ces améliorations :

  • Facilitation de la retraite flexible dès 62 ans, spécialement pour les bas revenus.
  • Meilleur accès au deuxième pilier, donc de meilleures rentes pour les personnes à bas revenu ou travaillant à temps partiel.
  • Augmentation des nouvelles rentes AVS de 840.—Fr. par an au minimum, 2712.—Fr./an au maximum cas de rente de couple.
  • Augmentation de l’imposition des très hauts revenus via l’augmentation des cotisations AVS (0,3%). Afin de vérifier qu’il s’agit bien d’une mesure de redistribution des richesses, voir l’exemple ci-dessous.
  • Meilleure protection des chômeurs âgés, qui pourront rester assurés auprès de la caisse de pension de leur ancien employeur et ne pourront pas être forcé d’épuiser leur épargne-retraite… avant l’âge de la retraite.
  • Augmentation de la participation des touristes au financement des retraites: en effet, ils paient environ 10% des recettes de la TVA.

 

Exemples de calcul qui montrent que PV2020 améliore la redistribution des richesses et est très « rentable » pour les assurés des classes moyenne et modeste, y compris les jeunes.

Exemple 1:

Travailleur âgé de 25 ans au moment de l’entrée en vigueur de PV2020, salaire mensuel moyen sur toute sa carrière de 4500.—Fr., décède à 80 ans.

Somme totale des cotisations AVS supplémentaires (0,15% sur 40 ans) : 3240.—Fr.

Rente AVS supplémentaire (70.—Fr./mois sur 15 ans) : 12’600.—Fr.

Gain net : 9’360.—Fr.

Exemple 2:

Avocat d’affaire indépendant âgé de 45 ans au moment de l’entrée en vigueur de PV2020, revenu annuel moyen sur toute sa carrière : 500’000.—Fr., décède à 85 ans.

Somme totale des cotisations AVS supplémentaires (0,3% sur 20 ans) : 30’000.—Fr.

Rente supplémentaire (70.—Fr/mois. sur 20 ans) : 16’800.—Fr. (dont 40% repart aux impôts !)

A financé l’AVS « à fonds perdus » à hauteur de 13’200.—Fr.

 

L’AVS, c’est décidément génial : les bas revenus profitent et les riches paient. Les 70.—Fr. de rente supplémentaire prévus par PV2020 sont rentables même pour les jeunes et sont surtout financés par les personnes très aisées.

 

2xOUI à PV2020 !

Pour en finir avec l’argument : « Ce sont les jeunes qui vont payer ! »

Les opposants à la réforme des retraites PV2020 n’ont pratiquement qu’une seule stratégie : monter les générations les uns contre les autres en faisant croire aux jeunes « que c’est eux qui vont payer » une réforme qui « ne leur apporte rien ». C’est faux, archi-faux. Et c’est facile à démonter : Continuer la lecture

Mais pourquoi les gens très aisés ne veulent-ils surtout pas toucher 70.- d’AVS en plus ?

Ces derniers temps, plusieurs ténors de la droite, M. Lüscher en tête, sont monté au créneau contre PV2020, arguant qu’ils n’ont « pas besoin » de l’augmentation de 70.- de toutes les nouvelles rentes AVS. C’est vrai que, vu leurs revenus, ils n’en ont pas besoin. Ainsi, il est vrai que 70.—Fr. de plus ou de moins à la fin du mois dans le porte-monnaie de M. Lüscher, qui expliquait il y a quelques années « gagner plus qu’un conseiller fédéral » (donc au bas mot 500’000.—Fr. par an), ne changeront pas grand’chose à son pouvoir d’achat. Mais ce n’est pas pour cette raison qu’il combat PV2020. Ce n’est pas à cause de l’augmentation des nouvelles rentes, mais plutôt à cause de leur financement. En effet, en augmentant les cotisations salariales de 0,3% (dont 0,15% seulement à la charge des salariés) et en s’appuyant sur le fort effet de redistribution des richesses de l’AVS, la réforme des retraites fait supporter l’essentiel de l’effort de financement supplémentaire par les très hauts revenus.

Voici un petit exemple pour s’en rendre compte :   Continuer la lecture

PV2020 ne « punit » pas les retraité-e-s ! 

La droite dure mène campagne contre PV2020 en prétendant que cette réforme « trahit » les jeunes et « punit » les retraités. L’UDC (ici Toni Bortoluzzi), toujours prompte à monter les catégories sociales les unes contre les autres et à pousser les gens à refuser toute amélioration des prestations sociales au motif qu’ils n’en bénéficient pas personnellement, est bien entendu à la pointe de cette argumentation. Mais elle est, et c’est aussi curieux qu’inquiétant, rejointe par l’extrême gauche. Celle-ci rejette l’augmentation des rentes AVS, soit, comme l’AVIVO, au nom de pseudo-principes qu’elle est incapable de définir comme « l’universalité de l’AVS », soit, et c’est moins glorieux, pour des raisons aussi individualistes que bassement matérialistes (plusieurs retraités qui se disent « de gauche » m’ont affirmé qu’ils voteraient non parce qu’ils ne bénéficieront pas personnellement des 840.-Fr. d’augmentation annuelle des rentes AVS). Avec ce genre de raisonnement bancal, il serait p. ex. impossible de défendre une augmentation des allocations familiales, car ce serait injuste pour ceux qui n’ont pas ou plus d’enfants à charge… Mais ces réactions montrent que l’argumentation de l’UDC, fondée sur la jalousie entre les classes sociales (« ne rien donner aux retraité-e-s actuels, c’est les « punir » ! ») et sur l’individualisme forcené (« si j’en profite pas personnellement, je dis non »), s’est immiscée très profondément dans les esprits, y compris à gauche. Continuer la lecture

2x Oui à PV2020, le bon compromis pour réformer nos retraites et renforcer l’AVS 

Le 24 septembre, nous votons sur « prévoyance-vieillesse 2020 » (PV2020) un des projets les plus importants de la législature en matière de politique sociale. On peut dire carrément que c’est l’une des réformes majeures de la décennie. Il s’agit d’une part de renforcer l’assise financière de notre système de retraites, mais aussi de déterminer si nos assurances sociales doivent être organisées sur la base d’un système solidaire et public qui répartit les richesses ou favoriser plutôt la prévoyance individuelle privée, inégalitaire… et dont une part importante disparaît dans les poches des assureurs privés.

PV 2020 est nécessaire, car, c’est indéniable, notre système de retraites doit être réformé. Continuer la lecture

Les jeunes ne sont pas les dindons de la farce de la réforme des retraites PV2020 !

Après s’être essayé à la polémique xénophobe en s’attaquant aux rentes AVS versées hors de Suisse (et s’être pris un méchant retour de bâton quand les Suisses de l’étranger se sont aperçus que c’étaient surtout leurs rentes AVS qui étaient visées), les opposants à la réforme des retraites « prévoyance vieillesse 2020 » (PV 2020) tentent de souffler sur les braises de la « guerre des générations » en prétendant que la réforme se fait sur le dos des jeunes générations. Attiser les rancœurs des « jeunes » contre les « vieux » (et vice-versa) est malheureusement une méthode qui a souvent produit des résultats, on l’a vu lors de la campagne sur « AVS+ », même si, avec plusieurs de mes jeunes collègues parlementaires, j’avais déjà dénoncé fortement cette stratégie aussi irresponsable qu’indigne. Une petite mise au point s’impose donc. Continuer la lecture

Réforme des retraites: le bilan final est positif (si le conseil des Etats l’emporte)

Lors de son congrès extraordinaire du 4 mars 2000, l’UDC a adopté une prise de position sur les assurances sociales. Elle y revendiquait la transformation de l’AVS en un système de retraites par capitalisation au lieu d’un système par répartition, la privatisation des assurances sociales et l’individualisation de la prévoyance-vieillesse et des assurances maladie et invalidité. Cela aurait signifié la fin de la solidarité dans la prévoyance-vieillesse et la suppression de l’AVS. L’UDC ne menait alors pas ce combat toute seule. C’était l’heure de gloire des idéologues néolibéraux.

17 ans plus tard, avec la réforme de la prévoyance-vieillesse 2020, la Suisse est à l’orée d’un renforcement du premier pilier au détriment du deuxième. C’est exactement le contraire de ce que Blocher et consorts voulaient. La proposition du Conseil des Etats qui est actuellement en discussion est une victoire majeure contre l’aile dure des néolibéraux. Continuer la lecture

Retraites : massacre à la tronçonneuse

Le glissement du Conseil National vers la droite dure aura des conséquences difficiles pour les retraité-e-s et futurs retraité-e-s modestes et de la classe moyenne. Retour sur des débats qui ont vu l’idéologie battre l’équilibre à plates coutures. Continuer la lecture