Le « social », première dépense de l’Etat. Mais pourquoi ?

Lors de la présentation du budget 2017 du canton de Vaud, un chiffre a interloqué : ce sont désormais les affaires sociales, et non plus la formation, qui sont la première dépense publique. Bien entendu, la droite, probablement agacée de voir la majorité de gauche présenter son cinquième budget excédentaire sur cinq, a rouspété, entonnant le couplet du « il vaut mieux investir dans la formation ». Un couplet d’autant plus hypocrite que le PLR et l’UDC ont récemment refusé d’augmenter les crédits fédéraux en faveur de la formation, mais revenons à nos moutons. Certes, on pourrait considérer que cette pole position du « social » est le terrible aveu d’échec d’une politique qui répare plus les dégâts de la précarité qu’elle n’investit dans son avenir. Mais à y regarder de plus près, cette augmentation des coûts des affaires sociales est tout à fait explicable… par de nombreuses mesures d’économies imposées par la droite et auxquelles le PS s’était opposé en avertissant, malheureusement en vain, que ces « économies » ne seraient que des reports de coûts. Continuer la lecture

Quelques réflexions sur l’aide sociale

C’est un euphémisme de dire que l’aide sociale est sous pression. En ce moment, l’aide sociale subit ce que la politique migratoire subit depuis de très nombreuses années déjà : une surenchère presque quotidienne. Les médias, qu’on connaît moins prompts à l’investigation quand il s’agit d’autres sujets, ne ratent pas une occasion de montre en épingle des cas de bénéficiaires de l’aide sociales aux comportement douteux ou qui génèrent des coûts importants. Mais ils ne font pas que les présenter au public, c’est d’ailleurs leur travail. Ils ne font pas que présenter ces faits comme ce qu’ils sont vraiment, c’est-à-dire des cas isolés, regrettables et condamnables, mais isolés. Ils les présentent comme s’ils étaient la norme. Comme si tous les bénéficiaires de l’aide sociale étaient des tricheurs en puissance. Comme si le fait d’être contraint de faire valoir ce droit fondamental qu’est l’assistance publique était le prélude à une longue série de débauches et de délits.

Continuer la lecture

Le salaire minimum réduira la «facture sociale»

Les montants de la «facture sociale» font régulièrement parler d’eux dans notre canton. Les communes se plaignent de manière récurrente de leur augmentation… et surtout du fait qu’elles n’aient pratiquement aucun pouvoir sur eux. La droite du parlement cantonal annonce d’ailleurs vouloir s’y attaquer à grands renforts de roulements de tambours. Or, ceux qui déplorent l’augmentation des dépenses sociales ne lèvent que rarement le petit doigt lorsqu’un objet fédéral entraîne un report de charges sur les dépenses sociales (on peut penser aux révision de la LACI ou de l’AI), ou, comme c’est le cas du salaire minimum, permettent de les diminuer. Continuer la lecture