5 textes suite à la défaite du parti socialiste aux élections européennes

Si la déroute subie par les socialistes européens lors des élections du 7 juin ne devait pas être suivie par une profonde remise en question de la sociale-démocratie européenne, elle serait à n’en pas douter suivie rapidement d’autres débâcles. Avec pour corollaire une dégradation de la situation des classes moyennes et inférieures, des droits des salarié-e-s, de l’environnement, de la redistribution des richesses, ainsi qu’une aggravation des inégalités sociales ou fiscales. S’ils ne veulent pas voir disparaître en même temps qu’eux leurs thèmes fondateurs, les socialistes vont devoir trouver le moyen de rebondir.

Le quotidien « Le Monde » a publié samedi 5 opinions sur le sujet. Certains sont ciblés sur la situation en France, d’autres donnent des pistes que tous les socialistes européens se doivent de creuser. Ainsi, le professeur suédois Bo Rothstein préconise un retour à l’un des thèmes fondateurs du socialisme: la lutte contre les inégalités sociales. Le député travailliste anglais Dennis MacShane prône quant à lui le resserrement des liens avec les syndicats mais aussi de cesser d’adopter un profil uniquement contestataire. Une lecture chaudement recommandée!

Les 5 textes sur le site du PS françaisBo Rothstein, Dennis MacShane, Harlem Desir, Gaetan Gorce, Bernard Poignant.

Naomi Klein: la stratégie du choc – la montée d’un capitalisme du désastre

lastrategieduchoc.jpgL’auteure du best-seller «no logo» s’attaque à Milton Friedmann et à l’école de Chicago. Avec une thèse qui fait froid dans le dos. Ces ultralibéraux sont en effet conscients que leurs thèses ne peuvent qu’être impopulaires, tant elles visent à limiter l’Etat à une portion congrue et à rogner au maximum sa marge de manoeuvre, à privatiser le plus de services publics possibles (le mieux étant des les vendre à des multinationales), tâches régaliennes (notamment la sécurité publique) incluses et à jeter par dessus-bord législation de protection des travailleurs et assurances sociales. Puisqu’ils ne peuvent guère les imposer dans les urnes, ou dans ce cas devoir faire face à un mécontentement populaire justifié, ils en sont réduits à devoir profiter d’une «crise» ou d’un «choc» violent dont la principale qualité est de réduire à néant la capacité de réaction des élus et des populations, qui sont alors «mûrs» pour accepter, ou se faire imposer n’importe quoi. Une crise peut être une catastrophe naturelle, un bouleversement politique ou économique (p. ex. une crise monétaire), mais aussi une guerre, souvent un coup d’Etat. Après la crise, les néolibéraux pensent disposer d’une «page blanche» pour réformer l’Etat à leur manière. Et la crise a brisé toute résistance.
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