Curatelles: La réforme des «cas lourds» porte ses fruits, mais la suppression de l’obligation reste indispensable!

Le Conseil d’Etat vaudois tire le bilan de la réforme des «cas lourds» de curatelles (à laquelle j’avais contribué comme député cantonal). Ce bilan est encourageant, car il montre que le premier pas consistant à éviter d’accabler de simples citoyens avec des curatelles que seuls des professionnels sont à même de gérer correctement était indispensable.

Le rapport du Conseil d’Etat (p. 2-3) parle surtout d’un sondage mené auprès des quelques 5000 curateurs privés vaudois (dont une grande partie de «désignés volontaires»). Ses résultats sont très intéressants et parlent en faveur de mon initiative parlementaire:

  • 60% des désignés volontaires seraient prêts à rester curateurs. La suppression de l’obligation d’assumer une charge de curateur ne signifierait donc pas que l’Etat devrait se charger de tout. Au contraire, une part importante des cas «non lourds» pourrait toujours être confiée à des privés. Mais ceux-ci, et c’est légitime, exigent un meilleur soutien et la valorisation de leur travail. Actuellement, le soutien est lacunaire; Il faut dire que la Justice de Paix n’a pas vraiment à s’en soucier, car elle peut de toute façon forcer les gens à assumer cette tâche difficile.
  • 40% des désignés volontaires ne souhaiteraient plus poursuivre leur mandat de curateur s’ils en avaient le choix. C’est la preuve que laisser le choix comme le demande mon initiative est très important! Les curateurs qui ont répondu au sondage (64% de tous les curateurs privés) mettent notamment en avant que, même si les cas sont présentés comme «simples», cette tâche est trop chronophage et complexe. Bref, il n’est pas dans l’intérêt des pupilles de la confier à des gens désignés contre leur gré!

On peut relever aussi dans le rapport que l’application de la réforme des «cas lourds» exigera des moyens supplémentaires pour l’OTCP et ce indépendamment du sort de mon initiative. Prendre en charge les personnes qui ne peuvent s’assumer elles-mêmes est une tâche de l’Etat à laquelle il ne peut se soustraire (et certainement pas en se déchargeant sur des citoyens non-volontaires). Il faut enfin déplorer le manque d’analyse sur la pratique fréquente des EMS d’exiger que les nouveaux résidents soient mis sous curatelle s’ils n’ont pas de proches, ce qui est à la fois souvent inutile et peut conduire à de véritables catastrophes («24 heures» a p. ex. récemment révélé le cas choquant d’une personne âgée placée en EMS contre son gré par son curateur, lequel a dispersé ses biens avant qu’elle n’ait pu réagir…).

Ce rapport du Conseil d’Etat renforce donc mes arguments et ma motivation d’en finir une bonne fois pour toute avec cette spécialité vaudoise obsolète que sont les curatelles imposées.

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