Hier soir, le conseil communal de Riex a malheureusement accepté d’autoriser la municipalité à combler le probable déficit budgétaire 2009 par la vente d’action de la CVE-Romande Energie. Ce faisant, il menace le maintien en mains publiques de notre compagnie d’électricité, malgré le fait que les géants européens de l’énergie lorgnent sur ses actions, avides qu’ils sont non pas d’assurer l’approvisionnement en électricité des habitants et PME de notre canton, mais de faire main basse sur nos barrages et nos réseaux électriques. Je me suis opposé à cette vente d’actions.
Certes, ce ne sont pas les 0,01% du capital que possède Riex qui feront la différence. Certes, la situation financière de la commune est difficile et un déficit est presque inévitable. Mais ce serait le premier en plus de 10 ans, la commune a une assise financière solide (c’est l’ancien membre et président de la commission des finances qui parle), n’a presque pas de dette et dispose de réserves importantes (supérieures au montant que l’on pourrait tirer de la vente des actions). En outre, il est encore trop tôt pour dire si le déficit sera de nature structurelle, donc récurrent, ou seulement ponctuel. Il n’est donc pas nécessaire de vendre les actions de la CVE, même si leur prix élevé les rend particulièrement alléchantes. Car si toutes les petites communes se mettaient à vendre leurs actions, la CVE risquerait de se retrouver rapidement en mains privées et nous perdrions le contrôle démocratique sur l’approvisionnement en électricité, ainsi que sur les prix.
Riex doit participer à la solidarité intercommunale
L’avis de la municipalité, bien qu’elle se prétende opposée à la privatisation, était que Riex «est trop petite et possède trop peu d’action pour garantir à elle seule le service public». Mais si toutes les communes font ce raisonnement, elles risquent toutes de vendre! C’est ce qu’ont compris 170 communes, qui ont signé avec l’Etat et la BCV une convention d’actionnaires visant au maintien en mains publiques de la CVE grâce à des droits de préemption à prix préférentiel. Elles ont bien compris que l’adage «l’union fait la force» n’est pas qu’un slogan creux et que, s’il est exact que seules elles ne peuvent rien, unies, elles ont une force de frappe non négligeable (les communes disposant de 13% du capital action, elles peuvent faire pencher la balance en faveur des collectivité publiques). La municipalité s’est malheureusement opposée à une adhésion de Riex à cette convention, pour des raisons assez absurdes. Là encore, elle pense que Riex seule «ne peut rien faire et ne doit pas se lier les mains», alors que le but de la convention est justement d’unir les force des communes pour qu’elles ne soient plus seules! Le but de la convention est aussi d’instaurer une solidarité entre les communes, afin que toutes fassent ensemble le sacrifice de ne pas vendre des actions dont le prix est pourtant très intéressant. Malgré l’opposition de l’exécutif, ma proposition d’adhésion à la convention a été transmise à une commission. Le feuilleton des actions de la CVE n’est donc pas encore clos.