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Les relations Canton / Confédération
Des contacts étroits entre les gouvernements cantonaux et les autorités fédérales sont nécessaires, pour assurer une répartition cohérente et une bonne coordination des tâches. On pense notamment aux domaines de la formation supérieure et des universités. Cest le rôle des parlementaires fédéraux. Or, là encore, des élus d'expérience, qui ont une bonne connaissance des dossiers et du fonctionnement des institutions, seront seuls en mesure de garantir un partage équitable des ressources communes et l'égalité de traitement entre les diverses régions du pays. A cet égard mon expérience de Conseiller d'Etat représente un avantage. Par contre les consseillers et conseillères d'Etat n'ont pas leur place sous la coupole. A ce sujet, mon article dans "24heures" du 20 janvier 2000: Pour
le parlementaire cantonal qui arrive pour la première fois
sous la Coupole fédérale, le contraste est saisissant.
L’organisation du travail et les procédures diffèrent
sensiblement de celles qu’il connaît. Il s’aperçoit néanmoins
très vite que l’essentiel ne se fait pas dans les salles du
Conseil national ou du Conseil des Etats même si l’on y
passe de trop longues heures. Même
s’ils ne constituent pas la majorité, les objets qui
concernent les relations entre un ou plusieurs cantons et la
Confédération sont relativement nombreux. Une relation étroite
entre les gouvernements cantonaux et la Berne fédérale est
donc indispensable. Faut-il pour autant que des Conseillers
d’Etat, dont je connais d’expérience l’extrême
surcharge, consacrent environ un tiers de leur temps à suivre
ces débats ? Après
une seule session à Berne, ma réponse est clairement négative.
Tout d’abord, parce qu’il est totalement exclu de
s’investir dans tous les dossiers, même en se concentrant
sur ceux qui concernent les relations cantons-Confédération.
Surtout parce que les travaux les plus importants se déroulent
dans les commissions et qu’il n’est pas possible d’être
partout. Certains
cantons ont clairement résolu la question. C’est le cas du
Jura par exemple, dont la Constitution interdit expressément
le double mandat. Et pourtant, ces cantons donnent le
sentiment d’être beaucoup plus branchés sur la politique fédérale
que le canton de Vaud. Cela s’explique en particulier par le
soin que le gouvernement cantonal prend à préparer les séances
des Chambres fédérales avec les députés, à les informer
des problèmes en cours, à recevoir d’eux les
renseignements nécessaires sur ce qui se passe à Berne, à
leur confier des missions précises auprès du Conseil fédéral
et de l’administration. Dans le canton de Vaud, le Conseil
d’Etat se borne à rencontrer ses 19 députés une fois par
année et à leur envoyer quelques-unes de ses prises de
position sur les dossiers en cours et autres consultations. Une
préparation sérieuse des travaux parlementaires et l’établissement
de liens réguliers avec Berne, par l’intermédiaire de la députation,
permettraient une approche plus efficace des problèmes
communs. L’administration cantonale devrait être mise à
contribution, afin de préparer avec les députés les travaux
des Chambres fédérales. Le Conseil d’Etat pourrait aussi
leur confier des missions spécifiques et utiliser leurs compétences
et leurs connaissances des dossiers, chacun dans son domaine,
sans égard aux appartenances politiques. Les
députés ne sont certes pas mieux placés que les ministres
en charge des dossiers concernés, mais ils pourraient à l’évidence
y consacrer davantage de temps. Le canton aurait donc tout à
y gagner : des parlementaires vraiment efficaces et des
conseillers d’Etat plus disponibles pour leur tâches
prioritaires, dans le canton. Gouverner, c’est aussi savoir déléguer. Il s’agit avant tout d’une question de confiance et de volonté. On devrait s’apercevoir rapidement qu’il reste toujours très difficile, malgré les moyens modernes de communication, de courir deux lièvres à la fois, surtout lorsque l’un est à Berne et l’autre à Lausanne. Une véritable collaboration doit donc se développer entre le château cantonal et les mandataires que les Vaudoises et Vaudois ont choisi spécialement pour les représenter auprès de la Confédération.
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