Répit de courte durée

Le Conseil fédéral a donc accepté la demande des cantons du Jura et de Genève d’augmenter temporairement à 520 (au lieu de 400) le nombre d’indemnités journalières de chômage. C’est une bonne nouvelle pour les chômeurs des cantons concernés, durement touchés par la crise (le canton de Genève se montrait d’ailleurs assez fataliste à ce sujet): bénéficiant plus longtemps des prestations de l’assurance-chômage, ils risqueront moins d’épuiser leurs droits et de devoir faire appel à l’aide sociale s’ils ne retrouvent pas d’emploi (ce qui risque d’être difficile dans une région où le taux de chômage est supérieur à la moyenne). Auparavant, les cantons de Berne (pour le Jura Bernois), Jura (pour une première période de 6 mois), Neuchâtel et Vaud avaient fait la même demande et obtenu gain de cause.
Malheureusement, ce répit pourrait bien être de courte durée. En effet la 4ème révision de l’assurance-chômage prévoit de supprimer purement et simplement cette possibilité. Pourtant, cette mesure a fait ses preuves et elle n’est pas entièrement à la charge de l’assurance-chômage, puisque les cantons y participent à hauteur de 20%. Elle tient compte de deux éléments: tout d’abord du fait que le chômage n’est pas un fléau équitablement réparti sur l’ensemble du territoire et que certaines régions sont plus touchées que d’autres. En outre, elle permet de soutenir temporairement des régions qui dépendent plus fortement d’un secteur économique durement touché par la crise, p. ex. l’industrie d’exportation. Cette mesure permet donc une gestion du chômage adaptée aux réalités locales et évite d’aggraver la crise dans les régions qui la subissent déjà de plein fouet. En effet, les chômeurs qui épuisent leurs droits et deviennent bénéficiaires de l’aide sociale voient leur pouvoir d’achat se réduire drastiquement.
Mais tout n’est pas encore perdu. Cette mesure déraisonnable peut être renvoyée à son expéditeur avec une simple signature, puis un simple bulletin de vote, grâce au référendum lancé par les syndicats et le PS.

9 réflexions sur « Répit de courte durée »

  1. Plus la durée des indémnités de chômage est longue, plus le nombre de chômeurs est grand. Cette corrélation est plus que manifeste, car il n’y a plus d’incitation à retrouver rapidement du travail.

  2. Philippe, vous avez tout faux: Le Danemark, petite économie ouverte comparable à la Suisse, a divisé par deux le nombre de ses chômeurs en prolongeant la durée d’indemnisation et en l’assortissant d’une obligation de se former (et de soutien pour ce faire), ce que la majorité politique de notre pays se refuse à faire. Contrairement à ce que vous semblez croire, les chômeurs ne sont pas des paresseux et l’assurance-chômage n’est pas un oreiller de paresse: un chômeur inscrit est obligé de chercher du travail et d’accepter un travail convenable sous peine de se voir sanctionner par une réduction de ses indemnités. Prolonger la durée d’indemnisation, c’est tout simplement éviter que les gens ne se retrouvent à l’aide sociale. S’ils vivent dans des régions très touchées par le chômage, ils peuvent déployer tous les efforts qu’il veulent pour retrouver du travail, s’il n’y en a pas, ils n’en trouvent pas. Leur faire assumer cette responsabilité en le envoyant à l’assistance publique n’est pas responsable.

  3. Philippe, Genève est un canton-ville et, comme toutes les villes, le taux de chômage y est plus élevé, notamment pour des raisons de structure de la population (les personnes les moins bien formées ont le plus de chances de se retrouver au chômage…). Et, comme toutes les grandes villes en Suisse, Genève est riche, car les villes concentrent aussi beaucoup de riches contribuables (entreprises comme particuliers).

  4. Je me rappelle d’une étude du Prof. Yves Flückiger, qui expliquait (et démontrait) clairement la corrélation entre durée du chômage et durée de l’obtention des prestations, pour expliquer le cas genevois. La structure est peut-être un élément, mais même comparé aux autres villes suisses, Genève est un mauvais élève…

  5. Je crois savoir que l’ancienne loi genevoise et ses emplois temporaires n’était pas trés efficace pour la réinsertion. En tout cas, si vous avez une référence de l’étude du prof. Flückiger, ça m’intéresserait bien.

  6. Dans un monde parfait, l’assurance chômage ne serait pas un oreiller de paresse. Dans le nôtre, vous avez deux niveaux de bénéficiairee de cette assurance: une mouvante, soit ou les personnes changeant/perdant leur travail cherchent et trouvent un travail et une autre partie « statique » ou les chômeurs malgré ce que vous pouvez dire, clament haut et fort qu’ils cherchent du travail, mais en fait ne font que peu pour! Allonger la durée de perception des rentes ne bénéficiera presque qu’à la partie statique!

  7. Richard, vous méconnaissez totalement la situation. Les chômeurs inscrits qui ne recherchent pas activement d’emploi et n’acceptent pas tout travail réputé convenable qu’on leur propose sont sanctionnés. Il n’y a, comme vous pouvez le constater, pas vraiment de place pour ceux qui se tournent les pouces…
    Quant aux chômeurs qui vivent dans une région à fort taux de chômage, ils peuvent chercher tant qu’ils veulent: s’il n’y pas d’emploi, il n’en trouveront pas. Ce n’est pas à eu de payer la note du chômage en étant mis à l’aide sociale…

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