Imposition des entreprises: ce sont les autres cantons qui décident…

Aujourd’hui, au grand conseil, la majorité de droite a réussi à réintroduire et à alourdir en 2ème débat (voir le récit du 1er débat) les allègement fiscaux en faveur des gros actionnaires des grandes entreprises, pourtant refusés à 54% par le peuple vaudois en février dernier. Elle n’avait qu’un seul argument: «les autres cantons se sont adaptés, alors nous sommes obligés de s’adapter aussi, nous n’avons pas le choix». Les décisions ne se prennent donc plus à Lausanne, mais dans les autres cantons. Bel exemple de souveraineté.
Au cours du débat, la majorité de droite a aussi plusieurs fois admis que la réforme profite surtout aux grandes entreprises, alors que, durant la campagne en vue de la votation fédérale, promis, juré, on ne nous parlait que des PME. Mais, aujourd’hui, il ne s’agit plus d’être favorable aux PME, mais surtout d’empêcher un «exode fiscal» des grandes entreprises. Exode fiscal dont au demeurant personne ne peut démontrer l’existence.

Et les familles, dans tout ça?

On s’en souvient, le paquet fiscal vaudois avait été enrobé de mesures en faveur des familles, pour que la pilule des cadeaux fiscaux aux gros actionnaires passe plus facilement. En premier débat, un amendement socialiste beaucoup plus favorable aux familles modestes et de la classe moyenne avait été accepté. En deuxième débat, la majorité de droite l’a malheureusement emporté et l’amendement a été refusé. Il faut aussi signaler une tentative des verts d’augmenter les déductions fiscales en faveur des familles à hauts revenus. Une fois de plus, le ni-à-gauche-ni-à-droite penche plutôt à droite.
Au final, le grand conseil a choisi de privilégier sciemment les gros contribuables aux dépens des familles. Peut-être reviendra-t-il à de meilleures dispositions en 3ème débat.

Les tricheurs peuvent toujours courir…

Mais ce n’est pas tout: La majorité de droite a ensuite refusé un postulat du groupe socialiste demandant une augmentation du nombre d’inspecteurs fiscaux pour lutter contre la fraude et la soustraction fiscale. Pas sûr que la population, qui paie ses impôts honnêtement (elle ne le fait peut-être pas toujours de gaieté de coeur, mais elle le fait), apprécie qu’on se désintéresse pareillement de la triche.

2 réflexions sur « Imposition des entreprises: ce sont les autres cantons qui décident… »

  1. La majorité de droite, la majorité de droite, la majorité de droite… décidément, vous n’avez que ce mot à la bouche!

    Et comme vos collègues socialistes, vous opposé toujours le « blanc et le noir », les « Vasella contre les classes populaires », la gauche contre la droite », « les entreprises contre les familles », « les baisses d’impôts contre l’augmentation des rentes AVS » et j’en passe. Est-ce la technique du débat que vous apprenez dans les syndicats? En tous cas le président du PS use de la même technique, sauf que le peuple n’est pas dupe de vos exagérations… car le monde n’est ni tout noir, ni tout blanc, et les solutions de compromis existent!

    A mon sens, il est possible d’alléger, les familles ET les entreprises, sans que celles-ci soient toujours opposées! Le projet en l’état est correct. Il le serait encore plus si les baisses d’impôts étaient linéaires, c’est-à-dire profitable à tous! Surtout à ceux qui en paient…. non?

  2. Eh bien oui, la majorité de droite. La droite a la majorité au grand conseil, et elle s’en sert!
    Mais vous avez raison, tout est question d’équilibre (il ne faut pas oublier que la dette se monte encore à environ 4 milliards…). Le mardi précédent, nous avions votés un peu plus d’allègement pour les familles (qui en ont bien besoin) et un peu moins pour les gros actionnaires (qui n’en ont pas besoin). Cet équilibre a été inversé le 2 septembre et cela montre bien où sont les priorités de la majorité.
    Quant aux baisses linéaires, elles profitent certes à ceux qui paient des impôts, mais surtout à ceux qui en paient beaucoup (et à qui il reste aussi beaucoup en poche une fois les impôts payés). Le PS préconise plutôt des allègement fiscaux plus favorables aux classes moyennes, p. ex. le rabais d’impôt.

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