Il n’y a pas eu d’effet «Blocher»

Ces derniers jours ont été riches en événements peu flatteurs pour l’UDC. Bien moins flatteurs en tout cas que ce que la majorité des commentateurs a bien voulu dire.

Les élections cantonales, d’abord. Certes, l’UDC a gagné des sièges lors des élections cantonales de Saint Gall et de Thurgovie. Ce que certains n’ont pas manqué de considérer comme une «victoire du peuple sur un tour de passe-passe de la classe politique suite à la non réélection de M. Blocher», voire comme un appel à changer le mode d’élection du gouvernement. Pascal Décaillet fut le plus dithyrambique à l’égard de ce qu’il considère comme un juste retour de bâton pour les vilains comploteurs qui ont eu le culot d’évincer son champion. Mais, à y regarder de plus près, les élections cantonales saint galloise et thurgovienne sonnent, malgré les gains en sièges, comme une défaite pour l’UDC. Ainsi, à St. Gall, l’UDC passe de 35,5% à 29,2% entre octobre 2007 et mars 2008. En Thurgovie, elle passe de 42,1% à 35,4%. Il n’y a donc pas eu de retour de manivelle suite à l’éviction de M. Blocher. Si cela avait été le cas, l’UDC aurait amélioré son score. Mais force est de constater qu’elle perd énormément de suffrages. Il faut certes admettre que le parti socialiste n’en tire aucun bénéfice, vu qu’il confirme ses mauvais résultats d’octobre. La preuve qu’il y a encore du boulot. Un détail encore, qu’aucun média n’a daigné relever: la perte de deux sièges par les verts thurgoviens.

L’immense succès de la manif de soutien à Mme Widmer-Schlumpf, ensuite. C’est l’occasion de mettre les choses au point. N’en déplaise à certains médias, p. ex. Le Temps qui titre «la grande méprise?», la gauche n’a pas été grugée en descendant dans la rue. La plupart des manifestant-e-s (j’en étais) ne venaient pas pour soutenir les idées, projets et priorités de la nouvelle conseillère fédérale. Qui a d’ailleurs rappelé le jour même à la presse que ses valeurs sont bel et bien… celles de l’UDC. Non, cette manifestation défendait la démocratie et l’Etat de droit, valeurs fondamentales mais mises à mal par les lamentables tentatives de harcèlement psychologique de l’UDC contre une femme démocratiquement élue. Par exemple, un blochérien puilléran titrait son billet de vendredi dans le «régional» par «Exit la Schlumpfette», ce qui donne une idée du niveau auquel ils situent le débat.

Il y en a que l’on a pas beaucoup entendu. Ce sont les prétendus modérés de l’UDC vaudoise. Ceux que l’on dit héritiers du PAI. Ceux qui ont accepté sans broncher l’affiche discriminatoire des tristement célèbres moutons noirs. Et dont le porte-parole, M. Voiblet, exige publiquement l’exclusion de Mme Widmer-Schlumpf.

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