Chronique de session: pas de round d’observation!

Discours du doyen d’âge, du plus jeune élu, du nouveau président du Conseil, de la présidente de la Confédération, élections diverses sans enjeux, car leurs résultats sont connus d’avance, les groupes s’étant réparti les postes au sein du bureau. Le nouvel élu a tout d’abord l’impression, même s’il siège à la chambre basse, que ça avance à un rythme… de sénateur. Mais ces formalités à peine achevées, les choses sérieuses commencent tout de suite. Sans pause, ni round d’observation!

Première discussion: la loi sur la sûreté intérieure. Le dossier est ardu, les chambres ont commencé à le traiter il y a quatre ans déjà et on en est au dernier tour de divergences. Le parlement précédent a travaillé dur et longtemps pour mettre d’accord la chambre du peuple et celle des cantons. Les débats vont vite, très vite. Trois porte-paroles de groupe, un conseiller fédéral, un commissaire et l’on passe déjà au vote. Il faut se faire une idée en quelques minutes. Comme le traitement de l’objet arrive à son terme, l’impact de chaque décision est énorme. Il s’agit de ne pas se tromper et d’appuyer, au bon moment, sur le bon bouton, pour prendre une décision sur un objet que l’on connaît à peine. Heureusement, on peut compter sur les «anciens», qui savent où on en est et peuvent vérifier que l’on oublie pas de voter… et surtout, que l’on vote «juste». Les «bleus» ont droit à un peu d’indulgence.

Mais ça ne durera pas. Il faudra vite se plonger dans les dossiers, pour pouvoir à son tour conseiller ses collègues qui, parce qu’ils siègent dans d’autres commission ou ont d’autres dossiers de prédilection, comptent sur notre travail. Et les votent cruciaux vont se succéder : on ne va pas tarder à attaquer le budget 2012. Un amendement qui passe, ça peut être plusieurs millions d’économie qui, mis bout-à-bout, donneront du grain à moudre à ceux qui tentent de justifier un gaspillage de 3,1 milliards pour des avions de combat.

Pendant la première semaine de session, on découvre aussi les personnalités qui font la richesse du Parlement. Comme 245, c’est un peu beaucoup pour une première semaine, on commence par ses deux voisins de banc (Pierre-Alain Fridez, médecin de famille ajoulot et Philip Hadorn, syndicaliste soleurois)!

(Texte paru aujourd’hui dans « 24 heures« )

1 réflexion sur « Chronique de session: pas de round d’observation! »

  1. « et surtout, que l’on vote «juste» »

    C’est exactement le genre de commentaire typiquement collectiviste…. C’est Christian Levrat qui vous dit comment voter?

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