Dernier après-midi de séance parlementaire. Dans le cadre du troisième débat du budget, quelques sorties de la droite ont montré que les élus bourgeois sont nombreux à avoir besoin de vacances.
L’UDC, tout abord. Alors que le grand conseil était appelé à se prononcer sur une résolution prônant le oui à la reconduction des accords bilatéraux et leur extension à la Bulgarie et à la Roumanie, l’UDC annonce que «ce n’est pas le rôle du parlement cantonal de traiter d’objets fédéraux». C’est pas plutôt parce que le parti de M. Blocher est extrêmement divisé sur la question ? Il est vrai que, l’UDC vaudoise étant, malgré les ordres venus de Zürich, plutôt favorable aux accords bilatéraux, un débat de fond sur le sujet aurait mis ses contradictions au grand jour.
Un peu plus tard, une constatation du député Eric Bonjour: «M. Madoff n’est pas comme Robin des bois, il vole aux riches, sans donner aux pauvres». Voilà qui méritait d’être dit.
* * *
Les libéraux, ensuite. Au sujet des investissements, un député libéral a déploré que le mandat de rénovation de l’ex-usine Leu (qui doit devenir une partie de l’UNIL; coût des travaux: 100 millions) ait été confié «à une entreprise générale bernoise». Les libéraux deviennent-ils des opposants aux règles des marchés publics (pourtant introduites par la très libérale OMC)? Et s’engagent-ils pour supprimer le marché intérieur et rétablir un protectionnisme intercantonal?
Autre libérale en vue aujourd’hui: Mme Ruey-Rey, qui a dit: «J’ai entendu tellement de sottises que je ne peux pas m’empêcher d’en rajouter deux». Belle lucidité.
* * *
Au tour des radicaux. Alors que le président appelait à la tribune «celui qui a la haute surveillance sur les finances cantonales», M. Broulis, un grand sourire aux lèvres après une telle flatterie, monte au pupitre gouvernemental. Le président Perrin (radical lui aussi) le rappelle à l’ordre. Ce n’est pas au grand argentier qu’il souhaitait donner la parole, mais au président de la commission des finances (M. Rod, encore un radical), commission dont les attributions sont en effet la «haute surveillance» sur la gestion financière. Le président du gouvernement dû donc se rasseoir sous les rires.
Quant à M. Rod, il fait encore plus fort. Il a en effet avoué n’accepter un amendement de 3 millions au budget d’investissement que «parce que c’est Noël».
Suite à tant de grands pontes radicaux, il fallait bien que le chef du groupe radical, M. Borloz, s’illustre aussi. Pour justifier son refus d’un amendement socialiste demandant 6 nouveaux postes pour la police cantonale, M. Borloz a prétendu que le parlement n’était pas compétent, car «il ne faut pas confier la sécurité à des amateurs». Le bel aveu que voilà.
Ahahahah, j’ai bien ris.
Ca mériterait une rubrique à part entière ça: « les bons mots du grand conseil ».
Ca ferait un tabac.
Celle de Mme Ruey-rey est magnifique!!