Formation professionnelle : les romands gaspillent-ils ?

Une étude de PriceWaterhouseCoopers (disponible sur le site de l’OFFT) sur les coûts de la formation des apprenti-e-s évoquée dans la « NZZ am Sonntag » (désolé, l’article n’est pas disponible en ligne…) et « le Temps » (en espérant que l’article restera en ligne…) montre que la formation professionnelle est beaucoup plus chère en Romandie et dans les cantons-villes que dans le reste de la Suisse. Ainsi, une formation initiale coûte en moyenne suisse 14400.—Fr. contre 15900.—Fr. dans le canton de Vaud, 19600.—Fr. à Neuchâtel, 25600.—Fr. à Genève et seulement 5200.—Fr. à Appenzell Rhodes Intérieures. En cause, le plus grand nombre de places de formation professionnelle en école à plein temps (école de commerce, école des métiers). Les romands gaspillent-ils ?

Offrir plus de places de formation en école à plein temps est un gage de stabilité du marché des places d’apprentissage. En effet, si les entreprises viennent à diminuer leur offre (comme dans les années nonante), ou si cette offre se révèle insuffisante (comme actuellement, pour en savoir plus), les places offertes par l’Etat en école professionnelle restent et permettent d’absorber au moins une partie de la pénurie. C’est par exemple ce qui s’est passé dans l’horlogerie : la majorité des apprentis horlogers sont formés en écoles à plein temps (notamment à Genève, au Sentier, au Locle, à Bienne et à Porrentruy), alors que plus de 80% de tous les apprentis (toutes branches confondues) sont formés en entreprises. Ces écoles sont financées par les pouvoirs publics (ce qui explique les coûts élevés dans les cantons horlogers), car les entreprises ont négligé la formation professionnelle. Les cantons romands et les villes, beaucoup plus touchés par le chômage des jeunes et la précarité que les autres, ont donc beaucoup plus créé d’écoles pour palier au manque de places de formation.
Souvent, les associations patronales décrient ces formations en école et les rendent même responsables du plus fort taux de jeunes chômeurs de ce côté de la Sarine. Elles prétendent aussi que la qualité de la formation est moins bonne dans ces écoles, car le côté pratique manquerait selon elles. Il n’en est rien. Il a été démontré que la qualité de la formation est comparable, certes avec quelques petites différences (les apprentis en entreprises s’intègrent mieux dans une entreprise et les anciens élèves des écoles à plein temps ont une plus grande propension à la formation continue), mais qui s’estompent rapidement. D’ailleurs, la plupart des concurrents aux concours des métiers techniques proviennent des écoles professionnelles à plein temps. En savoir plus…

Les différences de coûts entre les cantons s’expliquent aussi par le fait que certains cantons par exemple les petits cantons de Suisse centrale) n’ont pas d’école professionnelle (que suivent tous les apprentis pour les cours théoriques) et envoient leurs apprentis dans d’autres cantons. Ce qui fait baisser d’autant leur facture…

Etude PWC sur les coûts de la formation professionnelle dans les cantons

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