Doyen de fonction du conseil fédéral, mon camarade Moritz Leuenberger semble plus que jamais vouloir s’accrocher à son mandat. C’est regrettable. D’autant plus qu’il commence à donner des signes de lassitude bien plus graves que quelques réflexions désabusées sur un blog: Il vient en effet d’avouer dans la presse dominicale alémanique que, parfois, il ne lit pas les documents des séances (du conseil fédéral) auxquelles il participe.
Bien entendu, ses adversaires politiques se sont empressés de condamner (dans le «Blick am Abend» d’hier (cf p. 2 du pdf) cette attitude désinvolte, inacceptable de la part d’un élu d’exécutif. La jeunesse socialiste les a à juste titre rejoint dans leur critique.
Pour Moritz Leuenberger, il est donc plus que temps de penser à démissionner. M. Couchepin, en fin stratège (pour une fois) a pensé à démissionner suffisamment de temps avant les élections fédérales pour que la personne qui lui succédera ait le temps de faire sa place et pour que ceux et celles qui auront postulé sans succès à son siège puissent se profiler et assurer leur réélection en 2011. Le PS aurait lui aussi bien besoin de sang neuf au sein du conseil fédéral. D’une part, parce qu’il dispose d’une relève compétente et d’autre part, parce qu’il aurait besoin du tremplin que représente un nouvel élu ou une nouvelle élue au gouvernement. Avec la récession qui prend de l’ampleur, la Suisse aura plus que jamais besoin d’un parti socialiste fort, car il n’y a que lui pour défendre efficacement les salariés, les retraités, les assurés. Or, le PS ne peut que souffrir d’un conseiller fédéral inactif (surtout s’il se ridiculise en avouant être inactif). A plus forte raison s’il détient un département permettant d’agir en matière d’écologie et ce alors que le PS a de la peine à rendre ses propositions en matière d’environnement visibles, notamment par rapport à celles –quasi similaires — des verts.