Merci… et on repart en campagne!

Je tiens à remercier chaleureusement les électrices et électeurs qui ont fait confiance au PS et à ma candidature en particulier. Grâce à eux, les socialistes remportent une victoire historique, qui récompense des années de travail pointu sur les thèmes qui préoccupent les vaudoises et les vaudois. Grâce à eux, nous couronnons la campagne collective d’une vraie équipe par le gain de non pas un, mais deux sièges. Grâce à eux, je serai élu au Conseil national si notre conseillère aux Etats Géraldine Savary est réélue.
Il s’agit maintenant de se mobiliser pour confirmer les excellents résultats de la gauche et des verts au premier tour et de voter compact le ticket gagnant Savary/Recordon (le 13 novembre). Malgré les bons résultats du premier tour, aucune élection n’est jamais gagnée d’avance et se reposer sur ses lauriers pourrait faciliter l’accession de l’UDC aux Conseil des Etats. Ensuite, il faudra amplifier le ras-le-bol populaire et faire barrage à l’UDC blochérienne en élisant Béatrice Métraux (les verts) au Conseil d’Etat vaudois (le 27 novembre).

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PS : La scandaleuse gabegie des services informatiques vaudois montre à quel point l’informatique est vulnérable. S’il y avait eu un vote en ligne généralisé, ce que souhaitent certains adeptes aveugles de la «modernité», l’impact de ces pannes aurait été bien pire que quelques heures supplémentaires d’attente. Quelle confiance en effet les citoyens auraient-ils pu avoir dans un système de vote qui plante au beau milieu de opérations? Ce déplorable événement renforce à postériori la pertinence du postulat interpartis contre le vote par internet récemment accepté par le Grand conseil. Il montre aussi qu’en matière de vote électronique, la plus grande des prudences s’impose ; le volontarisme borné de la Chancellerie fédérale et de certains cantons n’est certainement pas compatible avec cet élémentaire principe de précaution.

Le vote par internet sérieusement freiné

Le grand conseil a, après un débat nourri qui transcendait les clivages partisans, accepté sous forme de postulat la motion interpartis contre le vote par internet. L’acceptation a été très large: 76 «oui» contre 46 «non» et 6 abstentions.

Ce débat était très intéressant et nécessaire, car il s’agissait d’éviter que le canton de Vaud ne se lance tête baissée, parce que le vote par internet est à la mode, dans des expériences qui pourraient s’avérer désastreuses. En effet, de nombreux pays (Pays-Bas, Belgique) ont introduits des système de vote électronique réputés sûrs, puis ont dû les abandonner en catastrophe parce que la fiabilité du scrutin n’était pas garantie. En Suisse, le canton de Zürich a dû récemment interrompre ses essais pour raisons techniques. Lors des débats, le conseiller d’Etat Leuba a assuré le Parlement que le Conseil d’Etat ne comptait pas introduire le vote électronique à large échelle, mais uniquement pour les Suisses de l’Etrangers. Ce dernier point mérite en effet qu’on y réfléchisse, car de nombreux Suisses de l’Etranger ne peuvent accomplir leur devoir civique à cause des lenteurs de certains services postaux. Mais il s’agira, si on souhaite leur permettre de voter par internet, de garantir que ces votes ne soient pas manipulables. M. Leuba a enfin avancé que le vote électronique «ne va pas de soi» et qu’il méritait qu’on l’examine avec sérieux (c’est par exemple ce que fait le centre de compétence sur le vote électronique e-voting-cc.ch). Le postulat que le Grand Conseil vient d’accepter a lancé cet important débat au niveau vaudois!

Des problèmes informatiques mènent à la suspension du vote par internet à Zürich

«Le vote par internet, c’est l’avenir!» lit-on souvent. Mais, trop obnubilés par l’effet de mode, bien des partisans de l’introduction généralisée du vote électronique, négligent souvent les problèmes de sécurité informatique, qui sont loin d’être résolus. Pis, en ces temps où les attaques et fuites informatiques contre Etats et entreprises se multiplient, on peut même légitimement douter qu’ils le soient un jour. Continuer la lecture

Faut-il ouvrir une faille dans la sécurité du vote pour les Suisses de l’Etranger?

Alors que les débats au plénum sur le vote électronique approchent, l’Organisation des Suisses de l’Etranger (OSE) se livre à un travail de lobby intensif contre la motion interpartis contre le vote par internet. Selon l’OSE et le rapport de minorité, les réticences soulevées par la motion, partagées par la majorité de la commission, ne pèseraient pas bien lourd face à la volonté légitime de faciliter l’accès au vote en Suisse aux Suisses de l’Etranger.
Certes, cette volonté est légitime et les efforts des autorités pour favoriser la participation électorale des Suisses de l’Etranger est à saluer. Cela dit, le vote par internet ne saurait être considéré comme une solution valable et l’OSE, plutôt que de défendre bec et ongle le vote électronique, ferait mieux de proposer des alternatives qui ne mettent en cause ni la sécurité du vote, ni la confiance que les citoyens placent en lui. Continuer la lecture

Le vote électronique est dangereux pour la démocratie: arrêtons les frais!

Le vote électronique est à la mode. Les cantons sont mis sous pression par la Confédération pour mettre rapidement sur pied des systèmes de vote électronique. Pourtant, cette manière de voter comporte de nombreux défauts rédhibitoires, défauts qui peuvent même constituer un danger pour la fiabilité du scrutin et pour la confiance que les citoyennes et citoyens placent en lui. Continuer la lecture

Non au vote sur internet

Ce billet n’a pas pour objectif de s’immiscer dans les affaires genevoises. Nos voisins du bout du lac votent en effet le 8 février sur l’introduction du vote électronique. Je ne me prononce pas sur le contenu du projet, sur ses défauts ou qualités (que j’avoue ne pas connaître), mais sur une question de principe: A mon avis, le vote électronique est néfaste, même s’il est la mode, même s’il est censé être moderne, même s’il incarne la confiance en de nouvelles technologies qui annoncent un avenir qui chante. Il est néfaste car il peut (comme le relève Josef Zisyadis sur son blog et dans cette initiative parlementaire) diminuer, voire ruiner la confiance que les citoyens mettent dans le processus de vote transparent et non manipulable.
Le processus actuel, même s’il a des défauts (relevés ici par Guy Mettan, partisan du vote électronique), permet à n’importe qui, pour autant qu’il sache compter, de participer personnellement au dépouillement et de vérifier le résultat du scrutin, sans compétences particulières. En effet, rien de plus facile que de compter ou de recompter des bulletins. A la main. Et en y prenant le temps qu’il faut. Avec le vote électronique, le comptage est remis entre les mains d’informaticiens, seuls détenteurs des connaissances qui permettent de mettre au point et de contrôler les logiciels (libres ou pas) et clefs de cryptage. Tant qu’il n’y a pas d’incident, les citoyens peuvent certes conserver leur confiance dans le processus. Mais, s’il y a un doute sur le résultat, il faudra s’en remettre à l’avis d’un expert, qui, lui seul, peut-être entouré de collègues, pourra valider le scrutin. Il ne s’agit pas ici de remettre en cause l’avis et les compétences de ces experts, mais de signaler un changement de paradigme important: les citoyens n’ont plus prise eux-même sur le contrôle du résultat. Ils doivent déléguer. Et ils n’ont pas d’autres choix que d’accepter l’explication des experts, quelle qu’elle soit, puisqu’ils n’ont guère de moyens d’en contrôler personnellement la véracité. Ils peuvent tout au plus demander une contre-expertise. Qui n’aura certainement pas pour effet de renforcer la confiance. Avec un vote traditionnel, au moindre doute, on peut reprendre les bulletins, les recompter à la main, avec l’aide de n’importe quels citoyens, sans s’entourer d’experts. Or, les doutes et recomptages sont fréquents. On se souvient par exemple de l’élection de Michel Béguelin aux Etats en 1999, avec 50 voix d’écarts (résultat final suite à un recomptage) sur plusieurs dizaines de milliers.
En outre, avec le vote électronique, le doute sur la régularité d’un scrutin pourra s’installer plus facilement. Même si les précautions les plus sérieuses sont prises pour garantir que le système ne sera pas piraté, il restera à la merci d’une seule personne compétente. Alors qu’il est beaucoup plus difficile de frauder sur un scrutin postal (ce qui nécessiterait une logistique importante).
Il faut espérer que les genevois enterreront une bonne fois pour toute cette mode détestable d’introduire le vote électronique à tout va. Et tant pis si cette position est considérée comme conservatrice ou technophobe.