Vilains petits tricheurs

Si l’UDC part en guerre contre les «abus» et les «tricheurs» (enfin, pas tous, si vous fraudez le fisc, pas de soucis, elle ne viendra pas vous embêter), c’est qu’elle en connaît un rayon en la matière. En effet, deux élus de ce parti, dignes successeurs de Jean Fattebert qui employait des travailleurs étrangers au noir, viennent de se faire prendre la main dans le sac.
Jürg Leuthold était député au grand conseil zurichois. Il touchait indûment une rente AI depuis plusieurs années, car on le croyait invalide à 100%, vu qu’il ne pouvait -prétendait-il- pas s’asseoir (ce qui ne devait pas être très pratique pour siéger). Débusqué, condamné.
This Jenny, conseiller aux Etats glaronnais, lui, se spécialise dans la sous-enchère salariale. Entrepreneur dans le bâtiment, il ne respectait pas les salaires minimaux (mais il faut lui reconnaître une certaine cohérence: il milite pour la dénonciation de la convention collective et donc l’abolition des minima salariaux). Il doit donc rembourser 250’000 aux employés qu’il a grugé. Et se prend lui aussi une jolie amende.
Il ne manquerait plus que la mascotte du parti de M. Blocher, le bouc Zottel, touche abusivement des subventions européennes…

Chronique de politique chronique parue dans le Tromblon.

Intégration, piège à ç… ?

L’intégration est un mot à la mode. Y’a les bons étrangers; ceux qui sont intégrés. Et les mauvais; ceux qui ne le sont pas. Et qu’on doit donc expulser. C’est en tout cas ce que dit l’UDC. Quoique. A force de voir comment ce parti agit en matière de politique d’immigration, on finit par se demander si le bon étranger, ce n’est justement pas celui qui n’est pas intégré. C’est vrai quoi, impossible de faire une campagne xénophobe sur le dos de ceux qui sont intégrés. Haro donc sur les mesures d’intégration!
Petit exemple: Le grand conseil vaudois débattait d’un crédit de 200’000 francs pour financer des cours de français pour migrants. La somme est modeste; les comptes 2007 devraient boucler avec un bénéf’ de 700 millions. Eh bien, devinez qui refuse? L’UDC, vous avez tout juste. Logique: c’est quand il n’y a pas de cours de français qu’il est possible de gagner des voix en hurlant contre ces étrangers-criminels-mal-polis-qui-causent-même-pô-comme-nous.

Chronique de politique chronique parue dans le Tromblon.

SANatorium

Autrefois, les privatisations, c’était jouer à l’apprenti sorcier. Avant de privatiser, on ne pouvait pas savoir que ça allait foutre un sacré chaos, que les actionnaires allaient s’en mettre plein les poches et que les usagers allaient déguster. Les pannes d’électricité et les hausse de prix à cause de l’ouverture du marché de l’énergie? On savait pas, promis. La gabegie des chemins de fer privatisés? On savait pas non plus, promis.
Mais, grâce au service des automobiles et de la navigation vaudois (SAN) et à son inénarrable directeur, on a pu tester en grandeur nature comment fonctionne un service public privatisé. Pardon, privatiser, c’est un gros mot. On dit : auto(vroum!)-no-mi-sé. On sait désormais d’avance que les méthodes de gestion du secteur privé peuvent aussi conduire (re-vroum!) à des catastrophes: Fêtes sans limites pour les cadres, fonds secrets, pouvoir quasi discrétionnaire pour le chef, personnel malmené. Sans oublier la perte de contrôle démocratique sur des tâches essentielles de l’Etat telles que la délivrance ou le retrait de permis ainsi que la sécurité des véhicules. Le 21 octobre, le peuple vaudois pourra serrer le frein à main.

Chronique de politique chronique parue dans le tromblon du 1er octobre.

Le 21 octobre: Non à l’autonomisation (privatisation) du service vaudois des automobiles et de la navigation (SAN)! Plus d’information…

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(PS: Aujourd’hui, je change d’emploi: Je quitte Unia pour sa faîtière, l’Union Syndicale Suisse)

Plains-toi pas c’est l’plein emploi!

C’est pas que la reprise de l’école ou du boulot, c’est la reprise tout court. Le chômage décroît, y’a d’la joie, c’est l’plein-emploi! Enfin, c’est ce que clament les manchettes, les responsables RH qui-ne-trouvent-pas-la-perle-rare, les chasseurs de tête qui n’ont jamais fait autant d’affaires, et enfin les salariés, ravis de toucher une prime parce qu’ils ont conseillé à leur patron d’engager la belle-sœur de leur petit cousin.
Alors, si c’est le plein-emploi, cela signifie que les chômeurs restants n’ont vraiment pas envie de travailler, ceux qui n’ont qu’un emploi temporaire sont tellement instables qu’ils seraient de toute façon incapables de conserver longtemps la même place et les travailleurs pauvres sont trop tire au flanc pour quitter leur emploi précaire pour un autre mieux payé. C’est pratique, le plein-emploi; Si t’as pas (assez) de boulot, c’est ton problème!
Sauf que… 160’000 chômeurs, 260’000 personnes en sous-emploi, 300’000 travailleurs pauvres, 700’000 pauvres, le travail temporaire multiplié par quatre en quelques années, ça ne fait pas très «plein» emploi, vous ne trouvez pas ?

Chronique de politique chronique parue dans le numéro 3 du Tromblon, qui tiendra un stand à l’occasion du festival international de BD de Lausanne, qui se déroulera  s’est déroulé les vendredi 7 (14h – 20h), samedi 8 (10h – 20h) et dimanche 9 septembre (10h – 18h). Venez J’espère que vous êtes venu-e-s y découvrir une partie de la rédaction et certains dessinateurs à l’espace fanzine, sur l’esplanade du Flon!

Le dimanche; priez, bossez!

Tout le monde ne demande que de travailler le dimanche. Je dirais même plus: tout le monde a-do-re-rait ça. Pas seulement les étudiants sans bourse ou les travailleurs précaires alléchés par de mirobolants suppléments salariaux. D’ailleurs, mon patron est venu l’autre jour me demander de bosser le dimanche. Comme il avait son grand sourire y’en-a-des-tas-qui-seraient-ravis-d’avoir-ton-job, je me suis dit que, moi aussi, je ne rêve que de bosser le dimanche. Tant mieux, car le dimanche, on s’emmerde sec. A l’église, par exemple, y’a personne. C’est nul. Voir la famille ou les amis? m’en parlez pas. Quant aux loisirs, c’est pour les feignasses. Alors, tant qu’à faire, autant aller au turbin.

Donc, après la libéralisation du travail dominical dans les commerces et services des grandes gares, les zones touristiques ou pour les jeunes de plus de 18 ans, saluons la possibilité d’autoriser quatre dimanche de travail de plus par an. Comme ça, on habituera gentilment toute la population à bosser le dimanche. Elle s’en réjouit déjà.

Chronique de politique chronique parue dans le journal satyrique le tromblon.

Pascal le Prophète (-à-claques)

Chronique de politique chronique parue dans le Tomblon no1

M. Couchepin est un prophète. Un as de la divination, de la cartomancie, des horoscopes. Les marcs (de café, voyons, il travaille!) n’ont pas de secret pour lui. C’est lorsque qu’il prédit l’évolution de nos caisses de retraites que notre prophète est au faîte de son art. Ainsi, en 2003, il prédisait une apocalypse à l’AVS. Le déficit du premier pilier devait se monter à plus d’1,2 milliard en 2006. Autant de bonnes raisons pour accepter de couper dans les retraites (11ème révision de l’AVS) et encourager les d’jeunz radicaux à proposer une augmentation de l’âge de la retraite à 70 ans (il y en a toujours pour vouloir être prophète à la place du prophète). Mais le peuple préfère les voyants de qualité, les vrais artisans qu’on ne peut joindre qu’avec un appel surtaxé. Il ne s’est donc pas laissé berner. 4 ans plus tard, les retraités ont touché une augmentation de leurs rentes pour laquelle ils auraient dû attendre jusqu’à l’an prochain, si l’on avait pris les prophéties couchepiniennes au sérieux. Et l’AVS fait, au lieu du déficit annoncé, un bénéfice de 2,7 milliards.
M. Couchepin a une autre qualité. Il dure. Assez longtemps pour voir que ses prédictions ne se sont pas réalisées. Est-ce assez pour comprendre que gouverner, ce n’est pas deviner?