Un vote par internet sans garanties démocratiques élémentaires ? Jamais !

J’ai déjà eu l’occasion de le dire plusieurs fois : je suis plutôt sceptique face au vote par internet, pour ne pas dire franchement opposé. J’envisage toutefois de l’admettre dans deux cas : pour les Suisses de l’Etranger (qui n’arrivent souvent pas à voter, car les services postaux n’arrivent pas à transmettre leurs bulletins assez rapidement) et pour les personnes handicapées de la vue (à qui le vote électronique permet de voter seule et de maintenir le secret du vote). Mais, même dans ces deux cas, il est important que le système de vote par internet bénéficie de toutes les garanties de sécurité (même si atteindre un niveau de sécurité comparable à un vote « sur papier » est illusoire) ainsi que de respect des principes démocratiques de base. Il est notamment indispensable que le logiciel soit transparent, open-source, opéré en Suisse et, surtout, appartienne à l’Etat et à ses citoyens. Il ne viendrait par exemple à l’esprit de personne, même chez les ultralibéraux les plus saugrenus, de privatiser l’organisation et le dépouillement d’une élection ou d’une votation. Continuer la lecture

Prolongation des horaires de travail : quand on vous disait que ce n’était que le début…

Au moment de voter sur la prolongation des horaires de travail dans les commerces des grandes gares, puis des « shops » de stations-service et enfin le dimanche dans les « zones touristiques », promis, juré, craché, aucune de ces libéralisations n’était le prélude à une libéralisation générale des horaires d’ouverture des commerces. Le débat d’hier au Conseil national sur la Loi fédérale sur l’ouverture des magasins a – mais comment s’en étonner – montré que toutes ces belles promesses n’étaient au mieux que du vent, au pire des mensonges flagrants.  Continuer la lecture

La transparence sur mes indemnités parlementaires 2015

Comme ces dernières années, je publie le récapitulatif des indemnités parlementaires que j’ai reçues en 2015.

Indemnités imposables brutes : Il s’agit du «salaire» des parlementaires (jetons de présence pour plénum et commissions, indemnités pour rapporteur, défraiement longue distance, indemnités annuelle pour préparation des travaux parlementaires, que je conserve à titre de revenu imposable, étant mon propre « assistant parlementaire » et contribution pour la prévoyance professionnelle): 74’178 Fr. (soit un « salaire annuel net » de 69’918 après déduction des cotisations sociales).

Indemnités non imposables : Ces indemnités servent à couvrir les frais d’exercice du mandat parlementaire (frais de logement et de repas pendant les sessions, frais de transport, contribution annuelle aux frais de matériel): 57’258Fr.

La base légale est la Loi sur les moyens alloués aux parlementaires.

Pour être complet, il faut encore indiquer que je reverse environ 14’000.—Fr. par année au parti fédéral (PSS), cantonal (PSV) et régional (PS Lavaux-Oron).

(Rappel: le PS n’est financé que par les contributions de ses élus et membres)

Mes autres revenus bruts 2015 (salaires et honoraires de l’ASEB, de movendo et du réseau OSEO) se montent à : 49’500Fr.

Oui, il faut renforcer l’AVS !

Le Conseil national se prononce mercredi sur l’initiative de l’USS « AVS plus », qui veut augmenter de 10% toutes les rentes AVS. Cette initiative tombe au bon moment. D’une part, parce qu’il est important de présenter à la population un contrepoids aux velléités de la droite de démanteler la prévoyance-vieillesse. Et surtout, parce que renforcer notre assurance sociale la plus solide et la plus populaire, c’est rendre un énorme service aux retraités et aux futurs retraités. Voici pourquoi :  Continuer la lecture

Le dernier bilan des quatre sessions de la législature (saison 4)

Même s’il reste encore quelques séances de commissions (dont les décisions seront soumises au Parlement nouvellement élu le 18 octobre), l’année parlementaire a pris fin avec la session d’automne. Il est donc temps de faire le bilan de cette dernière année de la législature. Comme les autres années (cf. mes bilans 2014, 2013 et 2012), j’ai structuré ce bilan ainsi : d’abord les principaux objets dont je me suis occupé en commission, puis mes interventions personnelles et enfin quelques autres dossiers importants. Continuer la lecture

2011-2015 : Bilan de législature (ou presque)

Ma première législature au Conseil national (2011-2015) est en passe de s’achever. Ou presque, car il reste encore la dernière session d’automne (du 7 au 25 septembre). En guise d’ouverture de la campagne électorale qui mènera aux élections fédérales du 18 octobre, voici un bilan de mes quatre (premières) années à Berne, centré sur les principaux dossiers et thèmes dont je me suis occupé. Pour une vue d’ensemble plus précise de chaque année parlementaire, on se reportera à mes bilans 2012, 2013 et 2014 (le bilan 2015 suivra après la session d’automne !). IMG_3778 Continuer la lecture

Swissness : pas question de brader la « qualité suisse » !

En 2013, après trois ans d’âpres travaux, le Parlement a adopté la loi dite « swissness » qui vise à fixer des standards minimaux pour qu’un produit puisse se prévaloir de la qualité suisse. En période d’incertitudes économiques, en particulier de surévaluation du Franc, cette loi, en faveur de laquelle le groupe PS s’est battu avec énergie, est bienvenue. En effet, elle permet d’une part de justifier le surcoût de certains produits fabriqués dans notre pays. On sait en effet que bien des clients sont près à payer jusqu’à 20% pour pouvoir bénéficier de la « qualité suisse ». Elle permet aussi d’éviter les abus dont souffrent les consommateurs qui veulent acheter « suisse » et sont prêts à en payer le prix, parce qu’ils savent que cet adjectif est synonyme de qualité. Elle permet enfin d’éviter une concurrence déloyale au détriment des entreprises qui jouent le jeu de la qualité suisse et qui voient des produit de piètre qualité estampillés du label à l’arbalète leur tailler des croupières (il est actuellement légal d’apposer le label « fabriqué en Suisse » sur un produit dont 80% proviennent de l’étranger…). Continuer la lecture

Surveillance des télécommunications (LSCPT, #BÜPF) : où en sommes-nous ?

Le piratage de « Hacking Team », entreprise produisant entre-autres des « chevaux de Troie », a (re)mis la question de la surveillance des télécommunications numériques sur le devant de la scène. Or il se trouve que le Conseil national a récemment fini le traitement de la révision de la loi sur la surveillance des télécommunications (LSCPT, BÜPF en Allemand). Cette loi a été accusée de tous les maux. On l’a, en vrac, considéré comme l’introduction de l’Etat fouineur, comme étant anticonstitutionnelle ou comme la possibilité donnée à l’Etat de surveiller des milliers de citoyens innocents. La plupart de ces reproches sont mal fondés (on se demande d’ailleurs si leurs auteurs ont lu le projet de loi). Voici donc un petit état de la situation. Continuer la lecture

« Inflation législative » : ceux qui s’en plaignent sont ceux qui la créent

UBS vient de rejoindre avenir.suisse dans son offensive contre la démocratie et le Parlement. Déplorant l’« inflation législative », la grande banque et la boîte-à-idée ultralibérale proposent de soumettre les lois votées par le Parlement à un « contrôle qualité », piloté par des « experts », ainsi qu’un « frein à la législation » (sur le modèle du frein à l’endettement). Le tout s’inscrit dans la croisade menée par le PLR et l’USAM contre la « bureaucratie », qui cache surtout une aversion viscérale contre les règles d’intérêt public protégeant entre autres les travailleurs, la santé ou l’environnement.

Ces attaques contre le travail des parlementaires témoignent d’un profond mépris pour les institutions démocratiques, dont il faut bien avouer qu’elle travaillent moins vite, contrôlent plus étroitement l’exécutif et prennent des décisions moins favorables aux grandes entreprises que la plupart des dictatures et autres régimes autoritaires. Mais elles montrent aussi la méconnaissance qu’ont leurs auteurs du travail parlementaire. Qui, s’ils s’y intéressaient un peu, constateraient que « l’inflation législative » et les « lois bureaucratiques » sont surtout le fait… des élus de droite proches des grandes entreprises ou d’avenir.suisse (voire des deux). Continuer la lecture

La BNS doit vraiment défendre l’intérêt général du pays

Le Conseil fédéral a aujourd’hui décidé de ne rien décider à propos de la surévaluation du Franc, qui s’est encore aggravée ces jours derniers. Pourtant, l’abandon du taux plancher par la BNS est une double violation de ses devoirs constitutionnels et légaux. Selon l’art. 99 al. 2 de la Constitution fédérale, le BNS doit en effet mener « une politique monétaire servant les intérêts généraux du pays ». Vus les dégâts qu’est en train de provoquer la surévaluation du franc, on peut douter que l’intérêt général ait été respecté. En outre, selon l’art. 5 al. 1er 2ème phrase LBN, la BNS doit assurer « la stabilité des prix ». Là encore, vues les tendances déflationnistes que nous devons affronter, on peut aussi douter que la Banque nationale ait rempli ce mandat. Quoi qu’il en soit, le mandat légal de la BNS est incomplet ; il se limite au simple rôle que les monétariste confient à une banque centrale, celle de protéger les intérêts des investisseurs en limitant l’inflation (considérée comme le Mal Absolu), et ce quel qu’en soit le prix, et tant pis si c’est au détriment de l’économie « réelle » en particulier des travailleurs. Voilà une vision pour le moins étroite de « intérêts généraux du pays ». Continuer la lecture