Série d’été sur le vote électronique (5)

Tout au long de l’été, je décortique les mythes qui circulent à propos du vote par Internet. Aujourd’hui :

5. Le vote électronique est plus fiable que le vote sur papier

Certes, avec un système de vote sur papier, il y a des cas de fraude électorale. Certes, il y des erreurs de dépouillement. Mais ces erreurs se voient. Un bulletin recopié 10 fois par la même personne ? ça c’est vu et ça se remarque Les bulletins litigieux peuvent donc être annulés sans problème. Plus d’enveloppes dans l’urnes que d’électeurs inscrits ? ça se voit. Et s’il faut recompter parce que c’est serré, les éventuelles erreurs sont découvertes. Et, en cas de doute, on recommence le scrutin. Quoi qu’il en soit, en Suisse, une fraude électorale de grande ampleur est impossible avec un vote sur papier, parce qu’il faudrait avoir de nombreux complices dans de nombreux bureaux de vote et de nombreux partis (qui délèguent des scrutateurs et observateurs), ainsi qu’à la Poste (qui achemine de nombreux bulletins). Alors qu’un pirate informatique (suisse ou étranger) peut, seul, fausser un vote électronique. En ne laissant que des traces infimes que la majorité des gens ne remarqueront même pas, faute de connaissances pointues en informatique.

Il est vrai que le vote électronique permet d’éviter certaines erreurs (notamment les bulletins dits « nuls ») et, si tout fonctionne bien (encore faut-il que cela soit le cas !), il n’y a pas d’erreurs de comptage des voix. Mais, pour que le résultat soit correct, encore faut-il que ce qui est inscrit sur les écrans (des électeurs, des bureaux électoraux) correspondent vraiment à ce que les gens ont mis dans l’urne. Et ça, c’est tout bonnement impossible à vérifier, en tout cas pour le commun des mortels.

Par ailleurs, en cas de plantage informatique généralisé (comme lors des élections fédérales 2011 dans le canton de Vaud), un recomptage serait probablement impossible, car il n’y aurait plus de traces sur papier que l’on pourrait recompter physiquement. Il faudrait alors répéter l’entier du scrutin (alors qu’avec des traces papier, il n’y a qu’à recompter les bulletins à la main)… ou vivre quatre ans avec des élus dont la légitimité est réduite à néant, vus les doutes qui planent sur leur élection.

 

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